top of page

Axis & Allies 1914

Tour 9 & 10

Ecrit par Thibault

Neuvième et Dixième tour

La Der des Der

Ces deux tours seront couplés, dans le sens où le 9ème restait incertain et nous avons simplement poussé les offensives sur le dixième sans achat ou mouvement supplémentaire, juste pour voir quelle décision il était possible de donner à cette partie. L'étau se ressérant avec les forces alliées, à ce stade de la partie nous considérons que les alliés sont en train lentement mais sûrement de prendre l'ascendant. Nous voulions donc voir si cet ascendant serait décisif...

Tour de l'Empire Austro-Hongrois

La partie va se terminer. L'Allemagne comme la Turquie sont en mauvaise posture. Il faut forcer la décision, et le plus vite possible. L'Empereur, qui a beaucoup vieilli, est las des tueries et jette ses troupes tout d'un bloc dans la bataille. Il veut s'en prendre à l'Italie, devenue pour lui une obsession et dans l'esprit de l’État Major, le seul moyen d'amener les alliés à la paix. Les forces impériales se préparent à l'attaque finale alors que dans tout l'Empire, des dissidences et des nationalismes se font l'écho des horreurs de la guerre. La première phase de l'offensive prévoit la rupture du front dans le Tyrol et la Vénétie. Si les forces autrichiennes passent, alors la guerre est finie, l'Autriche-Hongrie étant victorieuse et pouvant amener les autres alliés à négocier. Si au contraire, les italiens tiennent le coup... Alors, l'Empire des Habsbourg aura vécu, sauf si les allemands parviennent à étriller la coalition à laquelle ils font face.

Troupes d'assaut autrichiennes, en plein préparatif pour la rupture du front italien à l'été 1918.

1ère phase :

  • Offensive sur Venise. 2 fantassins, 3 artilleries, 2 chars et 1 avion autrichiens assaillent les positions italiennes défendues par 7 unités, principalement de l'infanterie. Très vite, l'offensive piètine car l'infanterie autrichienne n'est plus assez nombreuse tandis que les soutiens négocient très mal le terrain et ses nombreux cours d'eau à franchir. Les pertes autrichiennes restent somme toutes négligeables, tandis que les italiens perdent 2 fantassins.

  • Offensive sur le Tyrol. 2 fantassins et 3 canons italiens sont hachés par l'attaque de 10 fantassins autrichiens soutenus par 4 unités d'artillerie ou de chars, et 1 unité aérienne. Les italiens sont déroutés et le Tyrol repris, avec des pertes très limitées.

 

L'échec de l'offensive de Venise implique une révision des plans de l’État Major. Finalement, l'armée de l'Est attaquera la Roumanie libérée par les anglais et la reprendra à l'ennemi. La grande armée du Tyrol viendra en renfort de Munich, mais sans en déloger les français. 

Tour de l'Empire Russe

Les russes se sont ressaisis et se massent en force. Le Tsar s'entend avec les alliés ; l'Empire Allemand semble prêt à craquer. Il faut attaquer l'ennemi pour lui reprendre le plus de territoires et continuer de le pousser à la reddition. Pour ce faire, il faut s'en prendre à la grande armée lourdement soutenue d'Ukraine, tandis que la Pologne doit être reprise. Cette double offensive nécessite quantité de troupes, presque toutes celles qui sont disponibles et qui arrivent à marche forcée depuis Moscou.

 

Les offensives russes de la 1ère phase :

  • En Ukraine. Le Tsar mène encore ses troupes au combat. Réorganisées mais mal équipées, elles alignent 16 unités d'infanterie et 3 artilleries contre 8 fantassins, 3 canons et 2 chars allemands. Les allemands perdent 6 fantassins contre 8 pour les russes ; le combat est sanglant et dégénère en un assaut frontal massif où pendant des jours, les troupes sont au contact dans les champs en feu d'Ukraine.

Régiments sibériens nouvellement levés défilant devant le Palais du Kremlin.

Mouvements de la 2nde phase :

  • En Pologne, le territoire est facilement repris car faiblement défendu. En effet, nous le verrons un peu plus tard les anglais y ont combattu la garnison allemande pour l'affaiblir. 2 fantassins russes se débarrassent de l'unique garnison allemande au prix de la moitié des attaquants mis hors de combat.

 

Lorsque les allemands échoueront dans leurs contre-attaques en Ukraine, les russes réoccuperont l'ensemble de leur territoire et se prépareront à l'invasion de l'Empire Austro-Hongrois et de l'est de l'Allemagne. Victime d'invasions multiples, la Russie a prouvé sa capacité de résistance et elle continue d'être un cauchemar pour les Empires Centraux.

Tour de l'Empire Allemand

Chez les allemands, la situation est grave et le Kaiser ne rit plus. Les français menacent Munich et peuvent remonter dans le nord de l'Allemagne. Un dernier coup de dés doit être tenté à l'ouest en Belgique, comme en Ukraine où les russes ont repris du poil de la bête. Il faut agir vite mais le peuple commence à lâcher ses dirigeants. Les désertions n'ont jamais été aussi massives et des unités complètent se désagrègent au feu, malgré les exécutions sommaires des mutins. Les français brisent le front avec leur artillerie, leurs chars et pourchassent les unités allemandes désorganisées à coups de baïonnette dans les reins. Les mauvaises nouvelles s'accumulent; les autrichiens n'ont pas percé le front, les français approchent, les anglais débarqueraient même sur les arrières des armées du Kaiser... Les attaques allemandes, dispersées, ne peuvent plus que retarder l'inévitable, mais l'armée toute entière se jette comme un seul homme au combat.

Des soldats allemands d'une unité en déroute se repose à Hambourg; la plupart des soldats ont perdu leur équipement.

Mouvements allemands de la 1ère phase :

  • Contre-offensive en Ukraine. Les forces allemandes, éreintées, se battent contre les russes en ayant reçu quelques renforts. A 4 fantassins, 5 artilleries et 5 chars, ils ne perdent qu'une infanterie et les russes en reperdent 6 sur 11 unités engagées. La supériorité matérielle écrasante des allemands à payer, mais pour combien de temps?

  • En Belgique, l'offensive est relancée contre les anglo-américains de Haig. 8 fantassins, 11 unités d'artillerie, 2 chars et 1 avion combattent 3 unités américaines et 10 britanniques. Les alliés tiennent bon, même si les blindés allemands manquent de percer. Les alliés perdent 8 unités contre 4 pour les allemands.

 

La situation s'aggravant rapidement en Allemagne et les forces de Belgique commençant à fondre alors que les anglais, américains et français amenaient toujours plus de troupes. Le Kaiser demande le rapatriement des forces de Russie, qui abandonnent l'Ukraine et se replient en Hongrie. Les allemands resteront sur la défensive, alors que les mauvaises nouvelles ne vont cesser de s'accumuler.

Tour de la République Française

Les français ont donné un coup dur aux allemands en libérant l'Alsace et en envahissant la Bavière. Le Maréchal Joffre, sentant que les victoires russes sur le front de l'est auguraient du meilleur, lance toutes ses forces dans une offensive générale. Il attaque Munich pour tenter de s'emparer une bonne fois pour toute de cette région primordiale pour les allemands; ses unités y sont déjà en bonne posture et il faudra détruire des renforts autrichiens venus soutenir les allemands. Une autre attaque majeure sera lancée sur la Ruhr pour ravager les industries allemandes, ce qui peut provoquer la reddition inconditionnelle de l'Empire. Enfin, il s'agit aussi de défendre les italiens en venant les soutenir à Venise, où ils sont durement éprouvés par les assauts autrichiens. Les troupes républicaines fourbissent leurs armes et n'auront de cesse de se battre jusqu'à la victoire finale...

Fantassins français du 37ème RI encadrant la progression d'un char FT-17 dans Munich, conquise.

1ère phase :

  • Offensive sur Munich : la ville est prise par Castelnau et ses chars, détruisant la faible garnison allemande qui y restait et capturant les renforts autrichiens.

  • Offensive sur la Ruhr. Les usines allemandes sont défendues par 5 unités d'infanterie, alors que dans le même temps les français de Pétain attaquent avec 3 unités de piétons, 4 d'artilleries et 2 chars. Les français encaissent admirablement les pertes et chaque concentration ennemie est ravagée par l'artillerie, encerclée et détruite par les blindés qui ouvrent la voie à l'infanterie. Les pertes françaises sont minimes, et le drapeau français flotte sur les grandes villes de la région. L'Allemagne est touchée en plein cœur.

  • Contre-offensive sur Venise. Cela faisait un moment que les français et les autrichiens ne s'étaient pas affrontés. Un corps mené par Foch, avec 4 unités d'infanterie, 2 d'artillerie, 1 de chars et 1 aérienne affrontent 2 fantassins autrichiens soutenus par 3 artilleries, 2 chars et 1 avion. La chasse française met au tapis celle des autrichiens, mais la majeure partie des pertes est absorbée par les blindés. Les français perdent 3 fantassins dans leur progression contre 1 autrichien; ceux-ci tiennent bon dans leurs tranchées et ne sont pas débordés.

 

2e phase :

  • Foch relance l'attaque pour dégager Venise. Il ne parviendra pas à la prendre malgré de nombreux renforts en infanterie, mais il infligera de nombreuses pertes aux autrichiens, pour seulement une infanterie il fait perdre trois artilleries et 1 blindé à l'Empire austro-hongrois.

 

A la fin de cette phase, Venise est presque entièrement reconquise et les français sont maîtres du sud-ouest du Reich. Les forces françaises avancent en masse vers les frontières allemandes et autrichiennes pour donner le coup de grâce. 

L''Empire Britannique n'a pas réussi à percer les lignes ottomanes. Il va encore s'y employer, pourtant. Principalement en Jordanie, clef de l'accès au littoral le plus riche et industrieux de l'Empire Ottoman. Des escarmouches en Syrie feront quelques pertes aux turcs, mais auront surtout l'intérêt de faire diversion quant à l'attaque principale plus à l'ouest. Pendant ce temps, le BER avance sur la frontière russe, permettant au Tsar de recouvrer l'Ukraine et la Pologne, évacuées par des troupes autrichiennes et allemandes en panique. Et enfin sur le front occidental, l'offensive finale sur la Belgique est préparée. L'Empire Britannique doit suivre les succès français s'il veut mettre un terme à la menace des Empires Centraux.

 

1ère phase :

  • Combats du BER en Pologne : 5 infanteries et 1 artillerie affrontent 4 fantassins allemands et en détruisent 3 contre autant de pertes reçues. Comme nous l'avons vu, les russes achèveront le reste des allemands en Pologne dans leur deuxième phase.

Colonne de fantassins anglais du BER marchant sur l'Ukraine pour y renforcer les russes.

2e phase :

  • Une dernière offensive est lancée en Belgique, avec tous les moyens à disposition. Les britanniques alignent 7 fantassins, 3 artilleries et 4 blindés contre 4 infanteries, 11 artilleries, 2 chars et 1 avion. Les allemands perdront 3 fantassins et 1 artillerie contre le double pour les britanniques, incapables de percer et piégés à découvert par une artillerie allemande omniprésente grâce à leur soutien aérien. Le carnage émeut le Roi en personne, qui ira fleurir les tombes des braves massacrés par l'artillerie allemande lord de la bataille.

  • Offensive en Jordanie. Les britanniques alignent 10 unités dont quantité de soutiens ; artillerie, chars et aviations, contre 7 unités turques également bien pourvues en blindés et en artillerie. Les turcs perdront deux fantassins, rien pour les britanniques.

 

L'Empire Britannique n'a pas réussi à percer, ni au Moyen Orient ni en Belgique, mais continue d'exercer une forte pression sur les lignes ennemies et ses troupes du BER sont prêtes à soutenir les russes contre les allemands et les autrichiens sur le front de l'est. 

Tour de l'Empire Ottoman

L'Empire Ottoman ne parvient pas, malgré ses efforts, à reprendre la main. Le statu quo paraît insurmontable et une offensive est malgré tout lancée en Anatolie. Si les pertes britanniques sont nettement plus importantes, rien n'y fait, le front est hermétique et le peu de moyens encore à la disposition du Sultan ne lui permettent pas de trouver une issue favorable au conflit. Si les forces ottomanes ont brillé de leur audace en prenant à revers les russes, en coulant la Royal Navy, en conquérant les balkans ou encore en écrasant sous les chenilles des chars une armée anglaise, le territoire est pris économiquement à la gorge et les vastes ressources de l'Empire Britannique ne peuvent être contrées. Il est trop tard, surtout maintenant que les russes et le BER menacent les balkans par le nord. Il se murmure que des tractations diplomatiques sont en cours, alors que les forces britanniques font encore affluer les renforts au Moyen-Orient

 

Officiers turcs et britanniques qui entameront des pourparlers en Crète, au nom du Sultan.

Les italiens ont reconstitué quelques réserves, même si les sanglantes percées des autrichiens les ont privé de toutes forces de frappe. Alors que les français les renforcent à Venise, les italiens achèvent finalement l'armée autrichienne présente sur les lieux et libèrent la totalité de leur territoire. La bataille est de courte durée; les autrichiens se sont fait étriller deux fois de suite par les français sous Foch et les unités restantes sont facilement capturées ou mises en déroute. Si le peuple exulte, l'armée n'apparaît pas capable d'entamer de suite une nouvelle offensive contre Trieste, source déjà de tant de carnages chez les troupes italiennes... L'intégrité du territoire nationale est sauvegardée, et le moral est au beau fixe. Avec le temps, les italiens seraient sans doute capable du même sursaut national que les russes...

 

Troupes italiennes apprenant l'arrivée des français sur le front de Venise, à la veille de leur offensive finale.

Alors que les troupes françaises envahissent l'Allemagne et que les anglais sont occupés en Belgique, les américains, fervents défenseurs de la liberté, projettent une vaste opération amphibie en Hollande. Rassemblant une dizaine d'unités, le débarquement se fait sans encombre et les quatre unités d'infanterie allemandes sont étrillées par l'artillerie navaletandis que la progression de fantassins et de blindés dans l'arrière pays produit quantité de prisonniers. Cette manœuvre place les américains à portée de Kiel, lourdement défendue, et encercle les allemands de Belgique dans la poche d'Anvers face aux britanniques. Ce tour-ci, les allemands ont perdu de larges effectifs de leur armée, ont abandonné leurs possessions à l'est tandis que le coeur industriel du pays est occupé. Leur dernier corps de bataille est encerclé, sans espoir de recevoir des renforts car les unités américaines sont nombreuses au nord, et les français sont également bien pourvus à l'est. Les américains, malgré leurs pertes proportionnellement très importantes, ont peut être enfoncé le clou du cercueil de l'Allemagne, façonné par la France et la Russie.

 

Infanterie et char américain de fabrication française, sur une petite route de Hollande.

Tour de l'Empire Britannique

Tour du Royaume d'Italie

Tour des Etats Unis

Epilogue

Il a été ardu de se départager sur cette première partie en aussi gros comité d'Axis and Allies 1914. En fait, aucune des conditions de victoire de base n'a été réunie. La carte ci-contre nous permet cependant un certain éclairage sur la situation stratégique.

 

Comme nous le voyons ici, les Empires Centraux se sont fort étendus dans les Balkans, mais l'Empire Ottoman et l'Empire Allemand sont tous deux réduits à peau de chagrin. Le Tsar de toutes les russies a su sauvegarder son Empire avec l'aide alliée et de ses soldats intrépides, pour occuper la Prusse, ennemie millénaire, et préparer son invasion de l'Empire Austro-Hongrois. L'Italie, saignée à blanc par ses campagnes militaires, n'a fait réussi finalement à se tailler aucun gain territorial alors qu'elle a plusieurs fois mis en danger le trône de l'empereur François-Joseph. L'Empire Britannique, sur lequel le soleil ne se couche jamais, a isolé les turcs et exerce de fortes pressions sur eux, tandis que ses armées réduisent une poche allemande encerclée en Belgique. Les américains, entrés tardivement dans le conflit, sont morts en grand nombre pour les belges, et bientôt pour les hollandais. Avec leurs alliés français, combattants de la première heure, ils sont prêts à frapper le Reich en son cœur. La flotte des Empires Centraux est au fond des océans, ce qui permet aux américains de frapper en Belgique, aux anglais de débarquer en Grèce ou en Russie.

 

Comment déterminer un vainqueur quand les conditions de victoire ne sont pas réunies ? 

La règle dit égalité. La situation stratégique dit victoire mineure des alliés ; la guerre ne serait pas finie mais les forces alliées pressant de toutes parts les Empires Centraux, on imagine mal la survie de ceux ci à long terme.

 

Nous allons explorer plusieurs données pour éclairer un peu la situation géopolitique dans le jeu, en cette fin d'année 1918.

 

Prenons la puissance économique et industrielle des différents pays. Dans la liste suivante, nous avons le poids économique de chaque puissance, avec entre guillemets le différentiel avec la puissance de départ :

  • Empire Britannique 40 (+10)

  • République Française 39 (+15)

  • Empire Austro-Hongrois 33 (+7)

  • Empire Russe 25 (=)

  • Etats Unis 22 (+2)

  • Allemagne 15 (-20)

  • Italie 14 (=)

  • Empire Ottoman 12 (-4)

 

Ce qui donne au final :

140 pour les Alliés.

60 pour les Empires Centraux.

 

Industriellement, les Alliés ont presque tous progressé, ou au pire sont restés à leur niveau de départ, alors que les allemands sans leurs colonies africaines, sans la Ruhr, l'Alsace, la Prusse et la Bavière, avec la Belgique contestée, ont vu leur puissance diminuer de près de la moitié. Les autrichiens sont seuls sortis agrandis de quatre ans de guerre. Les turcs ont perdu beaucoup de territoires, mais de faible valeur. Les français et les anglais sont les principaux bénéficiaires du conflit et cela se voit ; il s'agit des pays ayant le plus progressé en Europe comme dans les théâtres d'opérations secondaires.

 

Au délà de l'aspect politique, l'économie semble également en faveur des alliés.

 

Cela dit, ces simples constats me semblaient encore insuffisants. Je me suis donc servi des règles provisoires de « tournoi » (oui oui, vous avez bien lu) du jeu pour déterminer le vainqueur. Avec 15 d'IPC, les allemands subissent une crise économie et ne pourraient plus recruter. Pire, ils auraient une crise politique liée à l'occupation de leurs territoires les plus riches, et l'état major aurait donc demandé l'armistice. De ce fait, cela laissait les autrichiens seuls avec les turcs, alors que ces derniers sont également au bord de la crise économique... En usant de ces règles, les russes auraient eux aussi subi une crise économique au tour 6 (uniquement), et l'Italie aurait pu la risquer également. Mais les allemands y seraient depuis le tour 8. Cela aurait sans doute précipité la partie...

 

Comparons maintenant forces de départ et mobilisations avec les pertes reçues par chaque pays (incluant les pays mineurs dont la mobilisation a rejoint les puissances principales) :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On remarque ici que si les forces de départ (voir le premier tableau, avant le premier tour de jeu) étaient largement en faveur des Empires Centraux, la puissance industrielle et les conquêtes des pays alliés ont très vite contrebalancé cet avantage. Les Alliés disposaient à la fin du tour 8 de près de 20% d'infanterie de plus, alors que l'écart se creuse pour l'artillerie à 35% de plus, et l'aviation à 50% de plus. Etrangement, les puissances du centre, à poids industriel plus faible, ont proportionnellement construit beaucoup plus de blindés. La flotte, déséquilibrée au départ plus encore qu'à la fin, a été contrebalancée par de nombreux achats du côté de la Triplice.

 

Ce constat d'une force très supérieure de départ qui s'efface avec le temps implique fatalement la nécessité d'une victoire rapide des puissances du centre, pour au moins sortir un pays ennemis ou deux de la guerre. Le rapport de force semble devenir proportionnellement plus important pour l'Entente vers le tour 4, sachant que les allemands avaient à ce moment là effectué moins d'offensives, tout autant que les turcs, ce qui a laissé du temps à la France et à l'Empire Britannique pour former de vastes armées alors que le front russe engloutissait les ressources centrales.

 

Une fois avoir estimé grosso modo les rapports de force initiaux et en cours de partie, il convient d'estimer les pertes de chaque puissance en jeu :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au niveau des pertes, elles sont de 298 pour les Alliés sur terre, et de 275 pour les Empires Centraux. De plus, les alliés ont perdu plus d'artillerie, qui coûte plus cher. Rétrospectivement, cela semble autant dû au surnombre de départ des puissances du centre, qui occasionnent plus de pertes, autant qu'à la stratégie défensive des allemands. Si elle ne pouvait leur faire gagner la guerre, provoque un carnage régulièrement chez les Alliés, en particulier chez les anglais et les américains. Les russes ont beaucoup souffert de la coalition contre eux, qui les écrasait sous le nombre et la qualité du matériel qui leur était opposé.

De manière générale, les nations à s'être bien tenues d'un point de vue porportionnalité des pertes sont :

  • Les français, qui se font rarement massacrer et s'ils ont souvent des pertes importantes, en causent de grandes aussi à leurs ennemis. Ils sont par ailleurs les principaux artisans de la survie de l'Italie et de la fin programmée de l'Allemagne.

  • Les allemands, dont la stratégie défensive, avec un rapport de force extrêmement favorable en début de partie, provoque des carnages chez les Alliés à intervalles réguliers, en particulier américains et anglais.

  • Les russes, qui en se concentrant et en se repliant, provoquent des pertes sévères à leurs ennemis et sont toujours là en fin de partie.

  • Les autrichiens, qui s'ils se sont fait laminer plusieurs fois en première moitié de partie étrillent constamment les italiens en très larges proportions.

 

Les autres ont été étrillé trop souvent, comme les italiens, qui ont subi de plein fouet les supériorités en blindés et en canons des autrichiens, ou les turcs, trop peu nombreux sur terre pour s'opposer véritablement aux britanniques. Ceux ci n'ont été ni bons ni mauvais, s'ils ont enregistré de très beaux succès en Russie ou au Moyen orient, se sont fait étriller en Europe occidentale.

 

Sur mer, le constat est tout autre. Alors qu'ils commencent moins nombreux mais remportent quelques succès, les Puissances Centrales perdent 17 navires, presque uniquement de guerre, dont un tiers de vaisseaux lourds, contre 12 chez les Alliés, dont un tiers également de vaisseaux lourds. Le constat est sans appel ; l'investissement n'a pas été assez équilibré. Ou il fallait ne pas investir du tout, ou il fallait investir plus.

 

Au regard rapport de force initial, les Alliés sont encore une fois vainqueurs au jeu des pertes. Ils remplacent bien plus vite les leurs, et surtout la qualité finale des armées françaises, britanniques et américaines pallient largement aux déficiences énormes des italiens et des russes.

 

Quoiqu'il en soit une excellente partie, corsée jusqu'au bout... Avec un résultat favorable à l'Entente, mais à quel prix ?

 

A titre personnel, je pense que le « tout marine » du turc ne pouvait fonctionner qu'avec des efforts conjugués avec les autrichiens, qui se sont focalisés -avec succès- sur la destruction des forces italiennes. Mais dans ce jeu, destruction ne veut pas dire conquête. Les allemands ont été bons partout, mais excellents nulle part. Ils n'ont su finir les russes après y avoir englouti quantité de leurs effectifs, et leur stratégie uniquement défensive à l'ouest ne les a pas sauvés de la Furia Francese. Les Alliés ont également péché ; les français et italiens souvent par manque d'infanterie, qui leur a occasionné plus de pertes en matériel de soutien plus coûteux. Les britanniques, par aucune vraie stratégie en Europe et pas pour autant l'ascendant au Moyen Orient. Les russes ont survécu, mais le retrait des puissances centrales en fin de partie les laisse devant une impasse ; le Tsar avait bétonné une formidable armée défensive souvent victorieuse, mais qui eut été bien en peine de l'emporter en attaque, sauf à se faire décimer comme les Bersegliari sur les rives de la Piave...

 

Dans cette partie, quantité de moments épiques :

  • La flotte turque qui donne des sueurs froides aux alliés en multipliant les succès stratégiques et coups de mains tactiques aux cris terrifiants de « Si on gagne, on empale le pape ! »

  • La défense allemande, d'apparence inexpugnable, qui faucha comme les blés tous ces tommies anglais et doughboys yankees pour détrousser les flacons de whisky sur les cadavres encore fumants. Dans l'armée impériale, « Jack » était devenu le surnom des anglo-saxons et franchement, c'était devenu un bon copain.

  • Les italiens, qui hurlant « forza italia », faillirent provoquer la rupture du front occidental. On leur avait fait croire que « Grappa » allait devenir une marque déposée par une entreprise de Vienne.

  • Les britanniques et leur folle entreprise coloniale, provoquant désastre sur désastre chez les turcs jusqu'à ce que Lawrence d'Arabie ne finisse sous les chenilles d'un « Pasha ». Même qu'on n'a retrouvé que son turban, coincé sous le blindé.

  • Les russes, qui se battirent jusqu'au bout, jusqu'au dernier fusil, jusqu'à la dernière balle, jusqu'au dernier adolescent ukrainien... Et jusqu'à la dernière goutte d'alcool. Après, c'était plus du tout envisageable d'attaquer.

  • Les français, qui pendirent leur linge sur la ligne Siegfried. Juste pour le plaisir de « se faire des petites bavaroises » et faire croire aux alsaciens qu'ils avaient aussi gagné la guerre.

  • Les américains, qui pensaient qu'ainsi ils auraient pas à revenir de sitôt régler les affaires des européens... A dans vingt ans, les gars !

  • Les autrichiens, qui voulaient absolument se faire les italiens. Ou les italiennes. On n'a jamais trop su, mais ils y tenaient vraiment. A fond. Même qu'on en a entendu dire qu'ils allaient leur faire bouffer leur nouille, à ces mangeurs de spaghettis.

 

 

The End!

bottom of page