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NPOW - Les Débuts

 

Ecrit par Thibault

Vendredi 20 février 2015 (publié le 23)

 

 

C'est ma troisième partie à NPOW. La première a été jouée contre Phiphi et ses français, et nous avions pris le temps de voir le plus de mécanismes différents de cette règle. La seconde partie a été bien plus rapide, menée chez moi avec Didier et ses autrichiens (je jouais français). Erreurs de déploiement, trop rapide dans le jeu et avec une main de chèvre qui n'a rien arrangé, j'ai pris une volée du même acabit que ma première partie. De mémoire, j'ai subi sur les deux premières parties de jolis 10/0 en ma défaveur. Cependant, j'avais eu le sentiment de mieux "m'emparer" des mécanismes du jeu, en particulier le système d'ordres. Restait à se parfaire un peu pour pas faire de la figuration à mon premier tournoi sur cette règle, le tournoi de Charleroi (Belgique) début mars prochain, dont le thème central est la Campagne de Belgique de 1815, qu'on pourrait qualifier de Baroud d'Honneur de l'Aigle. 

 

J'ai donc composé moi même ma liste. Nous allions jouer cette partie à 300 points, aussi ais-je sélectionné des armées en accord avec le thème anniversaire des deux siècles de la campagne de Waterloo. 

 

D'un côté, je jouerais les français du IV° Corps du Général Gérard à la bataille de Ligny. Gérard est Comte d'Empire, un fidèle de Napoléon et a été de nombre de batailles, où il s'illustre notamment en Russie. Il est bon planificateur et sait mener ses troupes de l'avant; à Ligny ce général et ses troupes s'illustreront face aux prussiens de Blücher, mais ne pourront consommer la déroute de leurs ennemis.

 

Du côté coalisé -puisqu'en tournoi à NPOW, on joue la moitié de ses parties dans chaque camp pour diversifier-, je jouerai les ennemis héréditaires de l'époque, et mortels pour Napoléon. Les anglais, et pas n'importe lesquels. Le corps de réserve du Duc de Wellington à Waterloo. Wellington est compétent; c'est un défenseur-né tandis que ses troupes sont très compétentes et hautement motivées. Il passera, même si c'est encore aujourd'hui beaucoup discuté, comme le principal vainqueur de Napoléon.

 

Alain jouera au tournoi du Hainaut les mêmes armées que moi, bien que son choix se soit porté sur des unités optionnelles différentes. Nous jouons donc ensemble; ainsi nous pouvons sentir nos troupes et voir comment se comporte notre seconde liste par le joueur d'en face... Après tirage au sort, Alain jouera les anglais de Wellington, et moi les français de Gérard. Je me demande comment je peux procéder; les anglais ont d'excellents avantages à NPOW reflètant leur doctrine de l'époque Ils disposent d'un commandement fluide et tirent des salves de mousquetterie des plus meurtrières. En lisant les règles, j'ai cru voir quelques avantages plus français, sur lesquels je pourrais peut être jouer. De face, les tuniques rouges semblent impossible à vaincre. Il faudra donc manoeuvrer. La partie s'annonce déjà super formatrice avant même le premier jet de dé.

 

Passons du côté de ma liste d'armée pour cette partie:

 

  • Général en Chef, Général Gérard - 800 cavaliers, 10 canons

Batterie d'artillerie lourde à 10 pts de force

Brigade de Dragons du Général Beruyer à 12 pts de force

 

  • Division d'Infanterie Vichery - 4 000 hommes, 8 canons

Batterie d'artillerie moyenne à 8 pts de force

48° Régiment de Ligne à 13 pts de force

59° Régiment de Ligne à 13 pts de force

69° Régiment de Ligne à 13 pts de force

76° Régiment de Ligne à 13 pts de force

 

  • Division d'Infanterie Hulot - 3 200 hommes, 6 canons

Batterie d'artillerie à cheval à 6 pts de force

9° Régiment d'Infanterie Légère à 14 pts de force

50° Régiment de Ligne à 12 pts de force

111° Régiment de Ligne à 12 pts de force

 

L'ensemble fait environ 7 200 fantassins, 800 cavaliers et 24 pièces d'artillerie. Ces chiffres varient d'une source à l'autre, je ne prétends donc qu'il ne s'agit que d'une approximation pour se donner un ordre d'idées. Ces effectifs couplés à la valeur de ces unités et à leur moral les fait monter à 126 pts de force au total à NPOW.

 

 

La liste d'Alain est la suivante:

 

  • Général en Chef, Duc de Wellington - 1 100 cavaliers

Brigade de Dragons Lourds du Général Ponsonby à 10 pts de force

 

  • Division d'Infanterie Picton - 3 500 hommes,  8 canons

Batterie d'artillerie moyenne à 8 pts de force

1° et 44° Régiments d'Infanterie à 14 pts de force

28° et 32° Régiments d'Infanterie à 14 pts de force

42° et 92° Régiments d'Infanterie à 14 pts de force

79° et 95° Régiments d'Infanterie à 14 pts de force

 

  • Division d'Infanterie Cole - 2 600 hommes, 900 cavaliers, 8 canons

Batterie d'artillerie moyenne à 8 pts de force

4° et 27° Régiments d'Infanterie à 14 pts de force

40 et 81° Régiments d'Infanterie à 14 pts de force

Détachement de cavalerie du Brunswick (allemands) à 8 pts de force.

 

Les forces britanniques totalisent donc 6 100 fantassins, 2 000 cavaliers et 16 pièces d'artillerie. Là encore, sous les réserves déjà énoncées. Le fait est que les britanniques disposent d'une cavalerie plus nombreuse, mais de moins bonne qualité que les français, qui disposent d'une artillerie plus nombreuse et de plus gros calibre. L'infanterie, enfin, est légèrement à l'avantage des anglais. S'ils sont moins nombreux, les régiments anglais sont bien plus tenaces et ont un moral plus élevé que les français. Au total, les britanniques ont 118 pts de force contre 126 pour les français; ce déséquilibre s'expliquant par une qualité généralement un peu supérieure des tuniques rouges vis à vis des troupes françaises. 

 

Le carré plein barré représente une unité d'infanterie, régiment ou brigade.

 

Le carré rempli par moitié représente une unité de cavalerie, régiment ou brigade.

 

Ce symbole représente une batterie d'artillerie, entre 8 et 10 canons.

Descriptions des symboles illustrant les cartes de cet article. 

La carte suivante montre le théâtre d'opérations. La ligne de communication de chaque camp, soit sa zone d'arrivée, de ravitaillement et de retraite, est symbolisée par un drapeau de chaque armée. Le petit village belge de Collarmont occupe une position centrale dans la petite vallée, avec une petite zone cultivée attenante. Des collines relativement difficiles cerclent et ferment ce terrain, tandis qu'une forêt au sud-est rend la manoeuvre compliquée. J'estime que les britanniques partiront de la colline au nord-ouest, la plus praticable pour tous les types de troupes, pour fondre sur mon centre, tandis qu'ils attaqueront le village. Vichery s'assurera donc du village avec ses nombreux régiments, Gérard et sa cavalerie se tiendront prêts à sabrer toute avance ennemie depuis la colline d'en face, tandis que Hulot se tiendra en réserve entre les unités de Vichery et Gérard, prêt à soutenir l'un ou l'autre. Je place mes objectifs comme suit: 20pts pour Collarmont, 15pts pour la colline où se déploie Gérard et la cavalerie, 15 pts pour la colline au nord-ouest, probablement tenue par les anglais. 

Le Général Gérard lance ses ordres aux estafettes; sus aux godons, attaque générale ! Pour l'Empereur!

Première Période: Les Anglais tirent les premiers.

Aucun plan ne survit bien longtemps au contact de l'ennemi. Les britanniques ont l'initiative et achèvent leurs préparatifs plus rapidement que les français. Ils dévoilent leurs unités. Si leur présence sur la colline au nord-ouest de Collarmont était prévue, celle à l'opposé ne l'était absolument pas. Picton et sa masse de troupes menacent Vichery sur le flanc droit. Heureusement, il n'y a rien d'autre que la cavalerie anglaise en face de l'avancée principale française, et ces troupes montées n'osent pas s'aventurer dans les rues étroites de Collarmont. La ville est donc bien vite gagnée par les troupes de Vichery. Le général français laisse un régiment, le 76° de Ligne, ainsi que ses canons sur le flanc droit du village pour en assurer la couverture. 

 

Au centre, Hulot progresse rapidement en direction des champs, mais la division Cole s'oppose à son mouvement. Cavaliers du Brunswick; les fameux "hussards de la mort", couplés à des régiments solides... Un fort parti pour les français déployés en face.

Gérard doit rapidement aider Hulot; il met en place sa batterie de pièces de 12, des canons lourds. Ainsi placés sur la colline, les engins de mort peuvent vomir la mitraille sur les tuniques rouges. Les dragons français se déploient en ligne, prêts à charger. Il n'empêche que les régiments de tête de la division Hulot souffrent très vite du feu des anglais. Le 50ème de Ligne, assurant la liaison entre la batterie de Gérard et le reste de la division Hulot, souffre du tir à mitraille des canons anglais dont les biscaïens clairsèment les rangs français. Le 50ème, soumit à ce feu d'enfer, recule derrière la ligne de crête de la colline.

 

Gérard envoie de nouveaux ordres à Hulot; ne plus se porter vers les cultures pour soutenir Vichery, mais attaquer les tuniques rouges de la division Cole. Malgré le feu d'enfer auquel sont soumis ses unités, le divisionnaire français lance le 9ème Léger et 111ème de Ligne à l'attaque d'une brigade britannique (40ème/81ème régiments d'infanterie). Les soldats anglais se mettent en joue, pointent et ouvrent le feu. Un rideau de fumée s'installe au pied de la colline alors que les bleus s'écroulent en nombre. Le 111ème de Ligne s'arrête en pleine charge alors que ses hommes s'effondrent, fauchés par la décharge. Le 9ème Léger subit lui aussi des pertes non négligeables mais poursuit sa charge et attaque baïonnette au canon les lignes anglaises. Les britanniques sont sévérement bousculés par la Furia Francese; et les chasseurs français passent à la baïonnette ce qui passe à leur portée. La brigade anglaise  recule dans le plus grand désordre, les fantassins français sur ses talons aux cris de "Vive l'Empereur". 

 

Sur le flanc droit, la prise de position dans Collarmont par Vichery n'est pas inquiétée. La cavalerie britanique couvre le mouvement de la division Picton dont les milliers d'hommes peinent à franchir le massif accidenté qui les sépare de la plaine où se joue la bataille.

 

Pour l'instant, les français subissent plus de pertes, mais ils se déploient rapidement et se préparent à fondre sur la division Cole, isolée de celle de Picton.

Les dragons français de la brigade Beruyer, sous le commandement du Général Gérard, se préparent à charger sur le flanc gauche français

Deuxième Période: On va leur percer le flanc!

Surle flanc droit, les choses s'accélèrent. Picton franchit le relief avec difficulté, ses troupes n'arrivant qu'en colonnes de marche et au compte-goutte. Vichery est bien en peine de profiter de la lenteur des britanniques, car Collarmont est dense et ses troupes prennent du temps à s'y former en ordre de bataille. Néanmoins la conquête du village semble assurée car les français y sont présents en nombre. Les forces de Vichery, restées en réserve, n'ont de cesse de tirer au boulet sur la cavalerie de Wellington, lui occasionnant quelques pertes, ainsi que sur l'infanterie écossaise de Picton. Des unités de Rifles britanniques contactent en ordre dispersé les tirailleurs du 49ème de Ligne dans Collarmont ; le duel de tirailleurs n'occasionne que des pertes négligeables de part et d'autres. Si les choses restent relativement calmes sur ce flanc, entre escarmouches de fantassins et tirs de canons à longue portée, l'arrivée massive de régiments anglais augure une véritable tempête pour l'heure à venir. Le général Gérard, prévenu de la situation de son divisionnaire, envoie de nouveaux ordres à Vichery pour prendre l'attaque de Wellington et Picton à contrepied...

Les Anglais sont un temps à l'attaque. La brigade britannique des 4°/27° régiments d'infanterie se forme en carrés défensifs face à la colline tenue par les français; les tuniques rouges craignant une charge des dragons de Gérard. Cette unité se voit très vite renforcée par le détachement de cavalerie du Brunswick; deux unités menacent désormais la colline française. L'artillerie lourde de Gérard tonne et dévaste la cavalerie allemande, répandant la mort pendant que les allemands et leurs montures montent la pente. Les cavalier et leurs chevaux jonchent le sol et le détachement se replie à bride abattue sans demander son reste, laissant des dizaines de corps derrière lui. La brigade d'infanterie anglaise continue résolument son avancée. Le 9ème Régiment d'Infanterie Légère français a précédemment poursuivi les anglais des 40°/81° régiments d'infanterie, la baïonnette dans les reins. Mais cette témérité se paie par l'isolement du régiment en plein milieu de la division Cole. Gérard voit le danger et pour venir en aide aux chasseurs, fait avancer sa cavalerie pour menacer les anglais et donner du temps au 9ème Léger de se reformer. Le 111ème d'infanterie de Ligne, commandé par le général Hulot en personne, essaie de progresser vers l'avant pour renforcer l'infanterie légère, mais les champs cultivés et la colline ralentissent son mouvement. 

 

Le 9ème Léger, isolé, ne peut plus qu'avancer ou mourir. Les canons anglais de Cole ont pivoté et crachent la mitraille, dont les projectiles écharpent les colonnes d'attaque françaises. La brigade d'infanterie britannique déjà éreintée et ciblée d'une nouvelle charge, se défend malgré le désordre et la panique. Un feu à bout portant étrille les français qui s'écroulent en masse. Le 9° régiment subit des pertes colossales, et s'arrête pour se reformer. La panique gagne les rangs.

 

Dans le même temps, les dragons français chargent à revers les canons anglais qui braquent de leur feu le 9ème Léger. Sabre au clair, les cavaliers français emportent les pièces d'artillerie anglaises en un tonnerre de sabots, avec des pertes extrêmement faibles. Les servants des canons sont sabrés sur place ou fuient en abandonnant leurs pièces. Le 9ème Léger, exsangue, n'est plus sous le feu de l'artillerie. Le colonel Depré reforme ses bataillons malgré les pertes subies, s'empare d'un drapeau tricolore et lance la charge tambour battant, malgré les pertes subies durant les précédentes attaques. Son régiment charge les anglais déjà entamés par les assauts précédents. Décimés, les français culbutent pourtant les tuniques rouges et les passent une fois encore à la baïonnette. Pourtant, les anglais tiennent bon et réduisent encore le régiment d'infanterie légère française. 

 

Sur ce flanc, le destin des 40/81ème régiments anglais ou du 9ème régiment léger est dans la balance. La cavalerie française se reforme après la prise de la batterie ennemie, tandis que le 111ème de Ligne du général Hulot progresse en direction des combats. Trop tard.

 

Les hussards de la mort du Brunswick, récemment reformés, chargent les français au traversde la mêlée déjà en cours avec l'infanterie anglaise. Le 9° Léger, alors réduit au quart de son effectif de départ, perd pied et part en déroute. Les anglais ne sont pas en meilleure condition, des centaines des leurs gisent à même le sol ou agonisent, alors que la division Cole est désormais privée d'artillerie. La déroute du 9ème Régiment Léger marque cependant une accalmie potentielle pour les anglais, durement malmenés de ce côté ci du champ de bataille. 

Le 9ème Régiment Léger se reforme sous la pluie de boulets et de balles des anglais, avant de charger à nouveau l'ennemi.

Troisième Période: "Jetez la division d'un bloc général, jetez là toute entière sur l'ennemi!"

Vichery est désormais totalement aux prises avec Picton; Collarmont est attaqué. Les troupes britanniques émergent du massif accidenté en colonnes et achèvent de se former en lignes de bataille. Seulement, les ordres français ne sont plus à la prudence ni à la défense... Le Général Gérard a donné l'ordre à Vichery de balayer la plaine à l'est de Collarmont alors que les anglais s'attendent sans doute à ce que les français défendent le village pied à pied. Il n'en est rien. Le 69ème de Ligne quitte Collarmont pour courir sus aux écossais de Picton et pire encore, le 76ème de Ligne, tenu en réserve avec les canons de Vichery, se forme en colonnes d'attaque et charge de flanc les écossais, déjà aux prises avec le 69ème! Les écossais paniquent, chargés sur leur flanc comme leur front. Leur salve décousue n'arrête pas l'ennemi. Les français percutent les britanniques et embrochent à la pointe de leur baïonnette tout ce qui passe à leur portée. Les écossais, sévèrement culbutés et enveloppés sur leur flanc, sont massacrés et les survivants de l'unité sont mis en déroute par les français. 

Faisant suite à la contre-attaque française, le Duc de Wellington demande une charge sur les unités françaises qui viennent de monter à l'assaut et ont fait fuir les écossais. La cavalerie lourde britannique sous les ordres de Ponsonby, dragons lourds et dragons écossais (les fameux "Scots Greys"), chargent les troupes impériales en une cavalcade aussi bruyante que le tonnerre. Pourtant, l'artillerie de Vichery prend en enfilade les fringants escadrons britanniques. Ceux ci avaient déjà reçu des pertes de l'artillerie française, et la charge avorte alors que les boulets mutilent hommes et chevaux. Les cavaliers anglais refluent en désordre, accompagnant les écossais dans leur fuite. C'est tout le flanc gauche de la division Picton qui se débande. Les fantassins français lâchent insultes et quolibets alors que leur attaque culbute infanterie et cavalerie ennemie. Picton fait monter en ligne une nouvelle unité, fraîche et reposée, pour contrer ce mouvement français. Le 69ème et le 76ème de Ligne continuent à avancer résolument vers les lignes de tuniques rouges au son des tambours et des chants guerriers tels "On va leur percer le flanc". Pourtant, ces anglais là ne s'en laisseront pas compter. Ils se mettront en position de tir, aligneront leurs cibles qui montent à l'attaque en ordre serré. Le feu de rang étrille les premiers rangs français, qui stoppent leur mouvement d'attaque. La situation s'est rééquilibrée in extremis pour Picton, mais ses autres unités, même soutenues par l'artillerie, sont incapables d'avancer dans Collarmont, alors que les tirailleurs du 48ème de Ligne font le coup de feu avec ses avant-gardes. Les anglais ont joué leur va-tout, et c'est Vichery qui dispose à la fois de l'initiative et d'une bonne position défensive sur laquelle articuler ses mouvements. 

 

De l'autre côté du champ de bataille, le 9ème Léger a cédé et déroute alors que les anglais de la division Cole, éreintés et étrillés, peinent à reformer leurs rangs. La cavalerie lourde française, reformée, charge au galop les tuniques rouges toujours désorganisées, tandis que le 111ème de Ligne, autre unité de la division Hulot, charge baïonnette au canon pour venger les camarades tombés du 9ème Léger. Les anglais ne parviennent pas à se reformer et sont sévérement bousculés par la charge combinée; la cavalerie leur fait grand mal, sabrant plusieurs fois ses rangs incapables de se former en carré, tandis que les fantassins français les repoussent à la pointe de leur baïonnette. Les fantassins anglais, écharpés par cette double attaque, se voient bientôt privés du soutien de la cavalerie du Brunswick, qui est également dévastée par la charge française et qui perd toute cohésion. Les survivants des cavaliers allemands s'enfuient sans demander leur reste, abandonnant à son triste sort l'infanterie anglaise qui recule pied à pied sur la colline, sur le point de céder et de se rendre aux français.

 

Drame final à cette bataille de Collarmont, la brigade du 4ème/27ème d'infanterie britannique continue sa marche sur la colline tenue par les français. Cette unité a été depuis longtemps dépassée par l'attaque des fantassins et cavaliers français, mais doit toujours faire face à l'artillerie française. Pendant un long moment, l'artillerie lourde de Gérard et la légère d'Hulot envoient salve après salve sur les anglais, alors que le 50ème de Ligne, durement éprouvé en début de bataille par l'artillerie anglaise, joint ses mousquets au torrent de feu qui s'abat sur le carré britannique. Celui ci perd des centaines d'hommes sur la pente aiguë, mais continue d'avancer en direction de la ligne de crête. L'unité tient bon sous la harangue du major Pershard, plus haut gradé survivant de l'unité. Les fusiliers anglais font même fuir le 50ème de Ligne, qui rompt pour de bon. Cernés de toutes parts par les canons français, les fantassins anglais sont massacrés mais tiennent leur position.

Les derniers survivants du carré britannique ayant pris la colline d'assaut, sous le feu d'enfer des français. Les trois quarts de l'unité auront été anéantis.

Epilogue

La bataille se termine en début de soirée. Le bilan est sévère. 

 

Les français ont vu leur 9ème Léger et leur 50ème de Ligne étrillés par les anglais, en déroute. Hulot en perdant ces unités, perd environ la moitié de ses forces. Vichery, malgré son lourd engagement en fin de journée contre Picton, ne subit même pas 10% de pertes. Gérard ne subira que des pertes superficielles chez ses dragons et son artillerie. Au total, les français ont perdu 29% de leur effectif de départ, ce qui donne environ 2 000 pertes; tués, blessés, prisonniers, disparus, en comptant les fuyards. Les pertes en cavalerie et en artilleurs sont presque nulles. Pour ces pertes, le Général Gérard a néanmoins pris Collarmont, pris une colline aux anglais même s'il a perdu les hauteurs qu'il occupait au début de la bataille, du fait de quelques survivants anglais téméraires. Les français marquent 91 points.

 

Les britanniques ont subi de lourdes pertes de cavalerie; le détachement du Brunswick s'est fait massacrer et la brigade de dragons de Ponsonby a elle aussi enduré quantité de morts. Les deux brigades d'infanterie de la division de Cole sont étrillés; il ne reste plus qu'un tiers des soldats anglais de la division encore valides en fin de journée. Pire, tous les canons de Cole sont perdus. Picton subit des pertes légères... Hormis la brigade écossaise, massacrée et mise en déroute par les français. Wellington déplore 48% de pertes en fin de journée, presque moitié plus que les français. On peut retranscrire ces pertes (avec une forte proportion de prisonniers et de disparus) par environ 2 500 fantassins, 900 cavaliers, 8 canons.  Les anglais prennent une colline aux français, mais perdent l'une des leurs et ne prennent pas pied dans Collarmont. Les anglais marquent 39 points.

 

 

Il s'agit d'une victoire décisive française par 8 à 2. 

 

 

Excellente partie avec Alain, qui m'a permis de mieux appréhender le système d'ordres, le système de bases de mouvements. Rétrospectivement, mon plan s'est déroulé avec relativement peu de revers; si le déploiement anglais m'a surpris la souplesse du commandement français m'a permis d'occuper le terrain et de manoeuvrer pour éviter que la puissance de feu anglaise ne m'étrille trop longtemps; avant les premiers combats les feux de rangs et l'artillerie anglaise m'avaient déjà fait grandement souffrir... Mais les tuniques rouges ne sont pas invincibles. Compliquées à attaquer mais l'impact au corps à corps des français, s'il est coordonné, permet de frapper fort. En somme, c'est très délicat. Le contact purement frontal est suicidaire pour le français face à un ennemi aussi fort au tir; je suis convaincu que seule la bonne artillerie et la bonne capacité de manoeuvre des français peut permettre de l'emporter... Alain est en tous cas un adversaire coriace, bon pédagogue, avec qui nous avons connu quantité de moments épiques; les charges forcenées du 9° Léger, les ravages au tir des anglais, le moral d'acier de sa brigade massacrée par mon artillerie, ses pauvres highlanders submergés... Très rigolo, ce qui me conforte dans mon idée de poursuivre sur cette règle, qui me change décidément énormément des autres règles et jeux que je pratique d'ordinaire. 

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