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Hauts de France 2018

Poule Antique

Ecrit par Thibault

Tournoi des Hauts de France en Simple, 08/09 septembre 2018

Il n'y avait plus que Dunkerque aujourd'hui qui faisait un tournoi en format réduit sur une seule journée, la Porte Epique du douaisis, les Ch'tis de Lens et les Nerviens de Lille n'organisaient plus rien... Jusqu'à cette année! Sur une initiative commune, les Nerviens et les Ch'tis ont réorganisé un petit tournoi. Qui est redevenu immédiatement de belle taille !

Qui, quoi, comment?

La poule sera antique, car c'est une période plus classiquement jouée dans les tournois de la région et beaucoup de joueurs ont quantité d'armées sur la période. Les armées pouvant être jouées étaient de période Classique (Période Hellénistique, Guerres Puniques etc), ou Romaine (Empire Romain, Invasions Barbares, Période 3 royaumes en Asie etc). Ayant joué Romains sur mes dernières parties, j'essaie une "dernière" fois de les sortir en tournoi. C'est toujours compliqué car la règle ADG rend les armées "barbares" très difficiles à jouer et le romain est très spécialisé contre elles, sans parler des armées de cavalerie qui pullulent par appétence des joueurs et capacité d'esquive qui rend ces armées peu risquées sur une table. De ce fait, je m'attends à devoir pas mal courir après des adversaires qui éviteront à tout prix le combat... Mais il y aura une belle diversité d'armées jouées malgré tout.

Liste 82 - Romains Triumvirat

1er corps - Général en chef compétent, inclus.

4 Légionnaires - fantassins lourds armure impact élite

1 Archers Crétois - infanterie légère arc élite

1 Javeliniers Germains - infanterie légère javelot

1 Cavaliers Gaulois - cavalerie lourde

2e corps - Général compétent, inclus, non fiable

4 Légionnaires - fantassins lourds armure impact (l'unité du général est élite)

1 Archers Crétois - infanterie légère arc élite

1 Javeliniers Germains - infanterie légère javelot

1 Cavaliers Romains - cavalerie lourde

3e corps - Général compétent, inclus, non fiable

4 Légionnaires - fantassins lourds armure impact (l'unité du général est élite)

1 Archers Gaulois - infanterie légère arc

1 Javeliniers Germains - infanterie légère javelot

2 Cavaliers Numides - cavalerie légère javelot

L'idée est de se déployer de façon compacte avec un front énorme de 12 unités d'infanterie lourde et efficace. Les romains sont peu percutants, mais avec l'armure, la quantité d'élites, l'impact et leurs 4 points de cohésion chacun, ils sont particulièrement endurants au combat. Je me prépare donc à de longs combats d'usure où la qualité de l'infanterie doit jouer à plein pendant que les petites unités de cavalerie harcèleront l'ennemi, protègeront mes flancs et utiliseront les trous faits dans les lignes ennemies pour accroître, dès que possible, la dislocation du front ennemi.

Le camp est obligatoirement fortifié à cette période, ce qui m'évite d'avoir à le garder constamment à l'oeil, l'ennemi aura déjà trop à faire à résister à 12 légionnaires pour envoyer des unités "lourdes" prendre mes bagages!

Première Partie: Romains Triumvirat contre Séleucides allié Juifs de Judée, de Stéphane

Première partie, premier gros test de mes romains. J'ai parlé de ma crainte des armées de cavalerie... Mais pas des autres armées "lourdes"! Les Romains sur cette nouvelle version d'ADG, craignent plus qu'avant les unités de cavalerie très lourdes, comme les cataphractes, et sont toujours à leur désavantage contre la phalange. Stéphane, joueur dunkerquois (un clermontois exilé!) est venu avec des Séleucides! Ces successeurs d'Alexandre alignent trois corps dangereux mais avec des missions très différentes: un corps d'infanterie avec un coeur de piquiers macédoniens encadrés par de l'infanterie lourde, un bloc avec éléphant et lanciers.

Sur le centre, un corps de cataphractaires et de cavaliers légers pour faire la rupture, et enfin, dans les champs et vergers de la gauche, des alliés Juifs de Judée avec de l'infanterie moyenne impact. Les terrains sont plutôt bien placés pour mon adversaire, et je suis forcé de m'étendre; je conjugue deux légions sur son infanterie lourde et une autre aura la charge du flanc gauche. Il faudra donc jouer intelligemment sur la gauche pour retenir l'ennemi, peut être avec la renfort des tirailleurs et des cavaliers que l'on aperçoit entre les deux légions, le temps que l'infanterie au centre et sur la droite puisse percer.

Les légionnaires se mettent en marche au son des cuivres et des ordres secs lancés par les centurions.

Les armées se rapprochent. Sur la droite, les Séleucides s'avancent un tout petit peu, provoquant la marche résolue de mes deux légions de choc. Précédés par leurs auxiliaires, les légionnaires forment un front uni à l'ennemi dans l'idée de le déborder pour mieux le détruire. Mais à peine les romains ont-ils avancés que les macédoniens leur tournent le dos et reculent pour attirer l'armée du général romain le plus loin possible, pendant que l'ennemi manoeuvre sur le flanc gauche ! Une course contre la montre s'organise; macédoniens et romains essayant mutuellement de se tourner sur des flancs opposés; le premier qui frappera risque de prendre de l'avance pour la victoire!

Les auxiliaires crétois et germains font pleuvoir flèches et javelots sur l'ennemi et tentent de le désorganiser dans son repli, avec relativement peu de succès. Les combats s'annoncent difficiles et il faut encore rattraper l'ennemi ! Les légionnaires avancent résolument, faisant trembler la plaine sous le choc du pas cadencé.

Sur la gauche, c'est un bain de sang.

Le combat débute par un très difficile duel entre cavaliers légers syriens côté séleucides et numides côté romains. Les javelots fusent en tous sens et de nombreux cavaliers mordent la poussière. Le flanc gauche de la troisième légion est à découvert au moment où les cataphractes lancent leur charge dévastatrice. Heureusement, le Légat Tercius avait fait appel à la cavalerie de la Ve Légion, et alors que les légionnaires encaissent l'impact de la cavalerie lourde ennemie, les cavaliers romains contre-attaquent par le flanc. Le combat est indécis, et d'une rare violence. Un quart de la légion se volatilise en un laps de temps très court, mais la moitié des cavaliers séleucides se fait fixer par le mur de boucliers romains. Les légionnaires contre-attaquent et tranchent les jarrets des chevaux, attirent les cavaliers en armure intégrale au sol pour les larder de coups de glaive aux interstices de l'armure et des mailles. Les cataphractaires perdent 75% de leurs effectifs, sèchement repoussés sur leur face avant et sévèrement attaqués sur le côté par les cavaliers romains. Le corps ennemi est presque détruit et même le retour offensif du corps ennemi composé d'infanterie moyenne ne suffit pas à inverser la tendance: une unité de fantassins moyens juifs est attaquée au tir par les javelots d'auxiliaires germains et l'unité chargeant est ensuite détruite dans le champ par les mêmes tirailleurs! Toutefois, à deux contre cinq unités, les tirailleurs au service des romains doivent décrocher et laisser le centre aux mains de l'ennemi.

Le combat principal a enfin lieu, mais après le carnage du flanc gauche ce duel est presque devenu secondaire. Devant le campement de l'armée hellène, les romains de la Ve Légion et la moitié de la VIIIe impactent la phalange ennemie, soutenue par des imitations de légionnaires. Les débords de chaque côté et le bonus de l'élite de la Ve Légion, couplés aux tirs préparatoires des tirailleurs romains, ont raison du centre adverse qui plie et craque. D'autres combats secondaires achèvent la déroute de l'armée séleucide.

C'est une victoire, de mémoire avec 23/19 en ma faveur ce qui donne un 84/26 au classement.

Stéphane a été très résilient en refusant le combat avec son infanterie lourde mais a peiné à ramener à temps son allié juif, qui n'a pu soutenir les cataphractes qui une fois débordés, se sont fait détruire. La partie a été relevée, mais c'est malgré tout une victoire!

Seconde Partie: Romains Triumvirat vs Royaumes Combattants, de Corentin

La plus étrange partie que j'ai jamais jouée à ADG. Le terrain est très défensif pour mon adversaire, un arc de cercle avec sur ma gauche une zone côtière, des zones cultivées, une colline que Corentin fortifie, et sur ma droite une plantation. Logiquement, l'armée de Corentin étant moins lourde, il met un corps d'infanterie moyenne dans la plantation trop puissant pour que j'aille le chercher dans du mauvais terrain, arque une artillerie lourde sur le centre et de l'infanterie lourde probablement en embuscade sur la colline fortifiée, et ses chars près de la mer mais que je pense être couverts par une autre artillerie lourde sur la colline, elle aussi masquée par la ligne de crête. Nous sommes tous deux bloqués dès le départ; le champ de tir est trop ouvert pour que je tente une attaque frontale sur une colline fortifiée sous le feu de l'artillerie ennemie, et son armée ne tient pas la comparaison à l'offensive... Corentin et moi entamons alors un très long travail de sape de nos ailes.

Sur la droite, la cavalerie légère Numide aide à déborder le corps chinois par la droite. Le duel de tir avec des cavaliers légers des Steppes est à l'avantage des auxiliaires romains mais impossible de pousser, car des hallebardiers en ordre lâche viennent à chaque fois s'interposer avec toute poussée. Les légionnaires, soutenus par leurs auxiliaires gaulois et germains, tentent de prendre pied dans la plantation mais la végétation rompt les rangs et les combats sont terribles. Deux unités d'archers chinois seront détruites, plusieurs unités d'hallebardiers seront endommagées, mais je perds le dernier tour deux unités de légionnaires qui, handicapés par le désordre lié au mauvais terrain, peinent à percer!

A gauche, une légion avance droit sur les chars lourds chinois. Ceux-ci finissent par sortir de leurs tanières alors que les flèches ennemis ripent sur nos boucliers et nos épaisses carapaces romaines. Les combats connaissent des fortunes diverses; une unité chinoise parvient à percer mais les légionnaires tiennent bon et massacrent progressivement les véhicules lourds chinois, lançant à bout portant leurs pilums ou massacrant les équipages. En revanche, de nombreuses unités romaines sont endommagées ou par les tirs ou par les chocs.

Les deux armées se séparent sans décision franche; les romains ont massacré l'ennemi sur leur flanc gauche mais la légion et demie qui a été engagée est épuisée et a subi de lourdes pertes. Toutes ses unités ont subi des dommages et l'un des quatre groupes de la légion a même été anéanti ! C'est surtout à droite que le résultat pêche. Alors que les tirailleurs romains avaient largement entamé les défenses chinoises, les légionnaires ont été sèchement repoussées. Les deux armées se quittent sur un match nul, exsangues et sans décision, mais avec un léger avantage pour mon adversaire à cause des mauvais combats de la droite.

C'est un match nul qui rapporte 50pts de tournoi à Corentin contre 44pts pour moi.

Corentin et moi avons joué je pense logiquement malgré "peu" d'agressivité; le terrain le pousse à la défense mais est trop ouvert pour que j'attaque frontalement une position en hauteur et en partie fortifiée sous le feu de l'artillerie, avec possiblement des ouvertures sur nos ailes! L'aspect inédit de ce placement nous prend tous deux à contrepied, je pense qu'avec plus d'expérience, nous aurions tous deux agi différemment.

Troisième partie: Romains Triumvirat vs Séleucides de Mathieu

Encore des Séleucides! Cette fois sur une composition totalement différente du matin. Pas d'alliés juifs, mais un énorme corps d'infanterie composé de phalanges, dont une partie est élite, de l'infanterie Thrace qui manie les terrifiants Falx, avec un parti d'éléphants de guerre et d'archers venus d'Inde. Cette composante d'infanterie est impressionnante, car tire, combat, et dispose d'infanterie ou d'éléphants capables de briser mes lignes en cas de victoire. Le reste est composé de deux corps de cavalerie, un groupe mixant deux unités de cataphractes et des cavaliers archers, et un second groupe constitué de cavalerie de choc, mais plus polyvalente que les cataphractes avec une meilleure capacité de manoeuvre, une bonne aptitude au choc mais une protection un peu plus légère en contrepartie. La bataille va être relevée, car Mathieu connaît très bien la règle !

Le déploiement devient classique. La Ve Légion d'élite est déployée sur la droite, près du bord de mer. Une légion la prolonge sur la gauche et la dernière est formée en "L" sur la gauche pour refuser le flanc sur la colline. En face, on observe le corps avec les indiens sur ma droite et les thraces, la phalange et les cataphractes au milieu et la cavalerie lourde séleucide sur ma gauche. Le tout va être de tenir sur la gauche en utilisant la colline, tout en poussant au centre et sur la droite! La légion commence son avance au pas cadencé droit sur le front macédonien pour le forcer à la bataille, et vite évacuer la plantation sur ma droite qui désorganise quelque peu les cohortes qui fort heureusement, s'en sortent rapidement.

Les combats sont presque immédiatement d'une très forte intensité sur la gauche. Les cavaliers légers séleucides bloquent les tirailleurs à pied germains qui se font charger et chasser à coups de javelots. Les légionnaires subissent aussitôt une grêle de flèches et de javelots et malgré le large bouclier et l'armure des légionnaires, de nombreux soldats sont blessés et les rangs malmenés par l'averse mortelle, qui menace mon front de rompre! Mais la légion se déploie grâce au sacrifice d'une partie des cavaliers Numides; c'est au tour de l'ennemi de se voir piégés des cavaliers légers qui sont presque aussitôt étripés par les deux cohortes romains qui dévalent la pente de la colline ! Aussitôt, les cataphractes séleucides entrent en action. L'unité de cavalerie menée par un général macédonien pulvérise une cohorte romaine, enfoncée, dont les survivants se regroupent en cercle et tentent de se défendre. En revanche, les légionnaires menés par leur général en personne tiennent bon et encaissent le choc des cataphractes à coups de pilum, puis leur font vider les étriller pour les massacrer au sol. Un prêté pour un rendu ! Au centre, les combats se déchaînent et une unité de cavalerie lourde gauloise, auxiliaire de la légion du centre, perce les milices ennemies pour se rabattre sur les flancs des cataphractes! Dans la confusion, le général grec est tué et son unité dispersé. Un cri rauque de victoire parcourt la ligne romaine, le premier assaut ennemi a échoué dans le sang! Mais l'ennemi m'enveloppe et charge les survivants des cavaliers légers numides qui tiennent la colline... Une volée de javelots stoppe la charge de la cavalerie macédonienne et au glaive, les numides contre-attaquent et infligent des pertes substantielles à l'ennemi! Malgré les débords sur les côtés et la pluie de tirs, sans parler des meurtriers assauts macédoniens, la VIIIe Légion tient bon et s'accroche à la colline !

La gauche tient avec le bout des ongles. Le Légat Tercius appelle le général en chef, le Général Titus Nervus. La ligne de bataille progresse droit vers l'ennemi. La Ve Legion d'élite, constituée de volontaires gaulois des "Alouettes", charge les indiens et les thraces. Très rapidement, l'infanterie ennemie craque, les éléphants sont harassés de pilum, volées après volées, et les glaives finissent par les estropier ou les faire fuir, aggravant le désordre de la ligne séleucide qui se volatilise sur ma droite, en bord de mer. Les légionnaires enjambent les corps ennemis et attaquent aussitôt le flanc du centre macédonien et leur redoutable phalange. Le premier choc est largement défavorable aux macédoniens, dont les rangs se clairsèment lorsque les romains leur lancent à bout portant des milliers de javelots. La charge qui suit, dans une grande clameur, achève d'enfoncer certaines unités. Une cohorte romaine est bien détruite, mais la ligne hellène plie et craque. De partout s'enfuient des piquiers qui abandonnent armes et armures pour s'enfuir vers leur camp. Les légionnaires poussent en avant sous les cris des centurions et l'armée ennemie se fait briser les reins devant l'aigle romain.

C'est une victoire, je prends environ 15 pertes contre 24 pour Mathieu, qui a eu une malchance incroyable sur le premier choc sur toute sa ligne, qui précipite sa déroute car une fois le premier trou fait, c'est facile pour des légionnaires élite et de la cavalerie en réserve de l'aggraver. La légion sur la colline a subi les assauts ennemis qui se sont précipités alors que Mathieu n'avait pas encore eu tout le temps de se déployer correctement, car il subissait déjà de lourdes pertes par ailleurs, ce qui m'a permis de tenir. Belle partie, rapide et incroyablement sanglante! 87pts de tournoi remporté contre 23pts pour Mathieu.

Samedi soir : Restau à la Fosse n°7 de Lens

Les tournois de figurines sont surtout l'occasion de revoir les copains, de s'amuser, de boire un verre... Et de ripailler! Belle découverte que ce restaurant de Lens, qui rappelle comme son nom l'indique l'environnement des mineurs de fond du bassin houiller. Certes, on n'a pas pu faire une grande tablée avec tous les participants du tournoi mais on a quand même passé un excellent moment ! L'occasion aussi de prévoir les campagnes futures et les achats/préparations d'armées qui correspondent...

Quatrième partie: Romains Triumvirat vs Vandales en Afrique de Bruno

Grosse découverte que cette armée et sans doute l'antithèse de la mienne, ou peu s'en faut. Genséric, l'odieux barbare commandant au peuple Vandale, a traversé le Limes sur le Danube avec son peuple, ravage le territoire romain d'Italie, de Gaule et d'Hispanie avant de prendre le large pour l'Afrique ! Il fallait l'arrêter et c'est donc une nouvelle mission pour mon armée romaine, essentiellement à pied... D'affronter cet ennemi exclusivement à cheval! Déterminé à ne laisser aucune ouverture aux manoeuvres ennemies, nous combattrons une fois de plus en bord de mer... Avec une armée formée à angle droit, deux légions de face, la légion d'élite formant mon flanc gauche. Genséric déploira sa cavalerie de sorte, fatalement, à encercler l'armée romaine pour trouver l'espace suffisant pour la transpercer et la détruire de l'intérieur.

L'ennemi commence par manoeuvrer avec le corps de gauche, sous commandement direct de Genséric, stratège, qui a sous ses ordres un fort parti de nobles Vandales en armure, cavalerie de choc de qualité élite, appuyés de cavaliers plus légèrement équipés mais tout aussi impactants. Nos manoeuvres sont perturbées par l'inaction d'un général vandale... Et de mon flanc droit, la VIIIe Légion refusant de bouger ! Encore un coup de ce fichu Légat Sertorius, qui considère sans doute que mettre en difficulté l'armée pourra lui faire prendre l'ascendant sur le général en chef, qui est aussi son rival politique au sénat... L'ennemi se rapproche, et il le fait vite!

Les cavaliers de Genséric chargent alors qu'une légion sur trois refuse toujours de bouger. Le premier choc est terrible. La moitié de la Ve Légion est désorganisée et subit de lourdes pertes alors que les rangs avant sont percés par les cavaliers. Les légionnaires se regroupent. L'autre moitié des hommes de Nervus tient bon, et les cavaliers ennemis une fois bloqués au corps à corps, sont poignardés à coups de glaives et piétinés par les rangs arrières, qui poussent ceux de l'avant. Sitôt que Genséric sent le vent tourner, il fait décrocher sa cavalerie... Mais c'est trop tard. Deux unités de cavalerie auxiliaire romaine traversent les rangs des légionnaires par les ailes et accrochent à nouveau la cavalerie vandale, qui n'a plus d'autre choix que de charger. Les légionnaires recollent à la cavalerie qui est malmenée, et une fois encore le choc est absorbée. Le corps de Genséric finit décimé, chaque unité de cavalerie lourde vandale étant bloquée dans sa fuite, puis massacrée par les romains. En quelques tours, le stratège Vandale n'a plus que ses éclaireurs encore en vie sur ce flanc, et il les guide vers son camp, là où se replie son armée toute entière, pressée par l'armée romaine toute entière dont la VIII Légion qui fait enfin mouvement ! Des combats entre la cavalerie légère romaine et vandale achèvent la déroute de l'armée ennemie...

Victoire, 22pts à 6. Soit 95/5 de pts de tournoi. Bruno a eu le cran de charger, misant tout sur le premier choc. Mais l'agilité de ces légions qui disposent chacune d'unités de cavalerie qui passent par les côtés achève sa déroute une fois sa cavalerie contenue, perdant toute sa capacité de choc... Alors que les légionnaires, solides et endurants, les massacrent rapidement. Cette troisième victoire, avec un match nul, me fait envisager le podium.

Cinquième partie: Romains Triumvirat vs Royaumes Combattants de Patrick

"Petite finale" comme on dit; je rencontre Patrick à la tête... D'une armée chinoise des Royaumes Combattants, option royaume Han. Patrick est un excellent joueur à ADG, très bien classé (surtout en comparaison de votre serviteur). Je pense qu'on n'avait joué qu'une fois ensemble précédemment et ça avait été assez sanglant, mais avec une victoire pour lui. De toute façon à ce stade, je n'avais jamais eu d'aussi bons résultats à un tournoi; trois victoires et un nul. Même si je perds, j'aurais fait mon meilleur résultat en individuel sur cette règle. En revanche si je l'emporte, je peux viser la seconde place du classement. Patrick a aussi le podium en vue et on va donc s'échiner à détruire l'ennemi sans pour autant foncer tête baissée !

Le déploiement est un classique de la partie précédente. Titus Nervus déploie deux légions de face, contre un nouveau bord de mer (décidément!) avec la Ve Légion d'élite en charnière, et la VIIIe en colonne sur le flanc, ne sachant pas si les Chinois ne tentaient pas de faire une marche de flanc ou une embuscade depuis le mauvais terrain sur le flanc gauche. Face aux légions, un corps de cavaliers et de chars lourds. Sur la gauche, des hallebardiers et des archers à cheval ou à pied.

Les chinois ne se laissent pas abuser par le déploiement romain. Les chars lourds coulissent sur la ligne ennemie, couverts par un écran de cavalerie. Les premiers tirs de chaque côté ne donnent rien et les flèches fusent en tous sens avec bien peu de pertes. Les deux armées perdent du temps en déploiements et manoeuvres de leurs lignes respectives... Jusqu'à ce que la ligne de chars lourds chinois ne pivote dans le sens des romains. Ils sont suivis par un nouveau corps d'armée chinois tenu en embuscade dans un verger, qui dévoile des rangs serrés d'hallebardiers. L'ennemi n'attend toutefois pas ce renfort, soucieux d'éviter à ses fantassins un corps à corps compliqué avec deux légions romaines en bon ordre, soutenues par une troisième en dégradé qui coulisse par la gauche. Le premier choc est terrible, lorsque les chars à quatre chevaux des Han enfoncent les rangs romains. Malgré leur statut d'élite, des romains de la Ve Légion sont pulvérisés par l'impact et les rangs enfoncés laissent quantité de soldats, blessés et bousculés, se faire faucher par les lances des chinois. Une unité disparait dès le premier choc, une autre est sévèrement endommagée. Les deux autres tiennent bon.

Les légions progressent sur la droite en rangs serrés, houspillées par les centurions. Le choc arrive bien vite avec l'infanterie chinoise, qui est dépassée et massacrée par les romains. Les hallebardes trouvent peu la faille du mur de boucliers des légionnaires, ceux-ci s'abritant bien, ne se dévoilent qu'au moment de frapper. Les chinois sont fauchés par rangs entiers et bousculés vers leur arrière. Les combats sont toujours compliqués au centre face aux chars. Les unités d'élite de la Ve Légion qui ont survécu tiennent bon grâce aux unités de cavalerie tenues en réserve, qui gagnent du temps et empêchent les chinois d'exploiter les percées initiales. Mieux, une contre-attaque tue même le général chinois menant les chariots de guerre, et par effet de cascade plusieurs unités de choc chinoises sont détruites tandis qu'à gauche, la ligne romaine tient bon malgré l'encerclement de l'infanterie moyenne des Han ! La situation très inconfortable des premiers corps à corps s'est progressivement retournée et les romains, par leur abnégation ne lâchent plus rien.

C'est un match nul à 1pt de la démoralisation pour les chinois mais manquant de temps, je ne peux pas finir l'armée ennemie mais je m'en tire à bon compte, en sus Patrick fut pédagogue et j'ai pu expérimenter quelques points de règle qui surviennent peu d'ordinaire. C'est un match nul favorable pour moi, 52pts à 43.

Epilogue

Ce tournoi fut excellent à tout point de vue:

- L'accueil fut au top, géré en coopération par le club des nerviens et des ch'tis stratèges. La logistique fut sans faille, tout comme l'organisation ! Merci à tous ceux qui ont mis la main à la pâte à un moment ou à un autre pour permettre la tenue de cet événement!

- Mes adversaires, tous très fair-play et agréables... On aura recruté un R de plus en la personne de Stéphane ! Merci à lui et ses Séleucides manoeuvriers, merci à Corentin pour la partie de marre malgré une partie pas facile, merci à Mathieu pour une boucherie qui m'a encore appris sur les placements des unités en blocage, merci à Bruno qui n'a pas rechigné à la baston contre mes blockhaus sur pattes, et merci à Patrick pour sa pédagogie et les aléas d'une partie relevée, mal entamée, bien finie!

- Merci à tous les camarades nerviens avec qui je passe toujours d'excellents moments (aux autres aussi bien sûr, mais les camarades, c'est particulier!)

- Merci au pater pour la somptueuse peinture des armées alignées par la famille sur ce week end, toujours un plaisir de jouer avec ces armées!

Je retiendrais aussi plusieurs enseignements de ce tournoi. D'une part, un réel engouement pour la tenue de nouveaux "gros tournois" dans le Nord. C'est top ! On a vu aussi beaucoup de "nouveaux" joueurs que je ne connaissais pas dans le circuit auparavant, et le déplacement de lointains. Ca fait plaisir. D'autre part, deux joueuses, c'est suffisamment rare pour être souligné et elles se sont distinguées pour leur fair-play! Ensuite, au niveau du jeu en lui-même, je suis plutôt satisfait de cette armée romaine remaniée et composée/déployée en légions dans le plus pur respect de l'histoire, sans fioritures ou stratagèmes complexes... Et bien, sans tout casser, c'est très solide, et sans commettre trop d'erreurs de placement, c'est aussi redoutable. Enfin, si on voit un peu moins d'armées de cavalerie pure en faveur d'armées "mixtes" alliant tireurs, infanterie qui tient et unités de choc, je regrette quand même la disparition quasi-totale des armées de "barbares" qui font beaucoup de saveur à ce jeu.

Et fatalement, je suis aussi content de figurer pour la première fois à ADG sur un podium. Si je l'ai déjà fait plusieurs fois sur d'autres périodes, je n'avais encore jamais fait mieux que le premiers tiers d'un classement sur cette règle antique-médiévale.

Finis les romains pour le moment... Peut être des gaulois, la prochaine fois?

Classement, armées et joueurs

Hauts de France 2018

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Poule Antique

Ecrit par Thibault

Tournoi des Hauts de France en Simple, 08/09 septembre 2018