top of page

Templemars 2021

Poule Antique
Ecrit par Thibault

28474862363_7b0f4bd0ce_b.jpg

Tournoi de Templemars, 20 octobre 2021

Le retour des tournois sur un rythme à peu près convenable ! Et cette fois, après Lisbonne qui était en équipe pour des résultats communs par périodes historiques, c'est un tournoi par équipes de deux avec de plus grosses armées à 300pts sur de plus grosses tables. Bien entendu, je joue avec mon compère de toujours Thomas. Cette fois, ce sera avec une armée carthaginoise, qui vient d'être terminée en peinture par ses soins et en soclage par mes soins. 

Petit plus cette fois ci, on a plein de copains présents! Bien évidemment les invités de notre club, venus du sud-ouest, d'Alsace, de la région parisienne, de la Côte d'Azur, des Hauts de France, de Wallonie... Et j'en oublie sans doute ! Beau rendez-vous, et chez les copains de club, on alignait pas moins de trois équipes ! C'était donc le retour de la bande de guerriers qui nous avaient tant manqué ! Et en sus, le retour de mon petit frère, le Clément, autour des tables de jeu... Et de notre Phiphi national. Cette bande d'orks noirs avait tout pour réjouir la galerie, et leur parcours montrera qu'il ne fallait pas sous estimer ces deux revenants !

Qui, quoi, comment?

Lors de ce double, nous préparons avec Thomas une armée carthaginoise donc. En réalité, même si nous avons fini quantité de projets depuis nos débuts (et de plus en plus avec le temps...) Thomas avait commencé à peindre cette armée il y a environ... 10 ans? 8? Pas loin en tout cas! Par petites touches, entre deux projets plus court-termistes. Il a fini par rusher la fin de la peinture qui traînait depuis longtemps et après les Allemands Médiévaux de cet été, j'ai calé le soclage de sa propre armée pour être prêts dans les temps. Pour le coup, c'est donc Thomas qui choisit l'armée, mais c'est moi qui compose la liste. Je suis inspiré, mais je suis aussi assez en difficulté pour le faire, car l'armée carthaginoise, même en se concentrant sur une campagne. C'est une liste à tiroirs, avec beaucoup de troupes de qualité, bien commandées, mais peu de troupes qui percutent. L'armée est endurante à l'extrême avec énormément d'élites, mais quasiment aucune unité qui ont la charge percutante... Il faut donc jouer sur la manoeuvre et la résilience. Je fais délibérément le choix de ne pas jouer le nombre, tentant avec Carthage, pour essayer une composition de troupes d'élite.

Armée Carthaginois donc, liste 55, vers option Hannibal en Italie, qui peut défendre en plaines ou en Montagnes.

1er corps - Hannibal Barca, Général Stratège

6 - Vétérans Puniques - Lanciers lourds armure élite

2 - Campaniens et Italiens - Fantassins lourds armure impact

4 - Tirailleurs Ibères - Fantassins légers javelot

2 - Scutarii Ibères - Fantassins moyens impact

2e corps - Magon Barca, Général Compétent

4 - Mercenaires Gaulois - Fantassins lourds impact

1 - Eléphants - Eléphant médiocre

2 - Tirailleurs Numides - Fantassins légers javelot

1 - Frondeurs des Baléares - Fantassins légers fronde élite

3e corps - Hasdrubal Gisco, Général Compétent

3 - Cavaliers Puniques - Cavaliers lourds élite

2 - Cavaliers Numides - Cavaliers légers javelot

4e corps - Maharbal, Général Ordinaire

2 - Cavaliers Gaulois - Cavaliers moyens élite

3 - Cavaliers Numides - Cavaliers légers élite

L'armée se construit autour d'une idée forte; Hannibal commandera les meilleures troupes pour pouvoir appuyer de ses ordres la seule force de frappe de l'armée, à savoir les vétérans carthaginois. Je compte sur un double rideau; soit les campaniens élargissent le front des vétérans pour envelopper l'ennemi ou protéger les flancs de la phalange punique, tandis que les fantassins moyens ibères serviront ou de réserve avec l'impact, ou de troupe de flanquement si le corps principal doit s'appuyer sur du terrain accidenté ou difficile. Le corps de gaulois avec l'éléphant doit appuyer l'assaut principal, tandis que les deux corps de cavalerie, largement composés de troupes d'élite, protégées mais incapables de percer de front faute d'impact. Il faudra donc manoeuvrer habilement pour peser sur les batailles...

Première Partie: Carthaginois contre Romains Moyen Empire

Une vieille connaissance, Patrick de Paris, et un nouveau venu, Didier, qui nous opposent une belle armée Romaine du Moyen-Empire (donc IIIe siècle avant JC), avec trois corps d'infanterie constitués de légionnaires (sans armure mais avec soutiens d'archers), de l'infanterie d'élite, le tout soutenu par de l'artillerie légère intégrée et deux ailes avec de la cavalerie lourde d'élite et quelques cataphractes. Un corps d'auxiliaires donne du nombre. Manque de chance pour nous, le côté romain est encadré d'un côté par des plantations qui empêchent tout débordement de notre cavalerie de qualité, et de l'autre côté un marais... Donc on ne pourra pas les envelopper, d'autant que nos adversaires ne sont pas pressés de sortir de leur nasse du fait de la présence d'une artillerie assez puissante... Nous marchons donc, deux corps de piétons soutenus par un corps de cavalerie lourde punique contre les trois corps de lourds romains. Face aux auxiliaires, un autre de nos corps de cavalerie...

20211016_100247.jpg

Sur le côté gauche, nos cavaliers vont évader la charge d'un corps d'auxiliaires romains... Certes de l'infanterie en rangs lâches mais tous soutenus par des archers, ce qui rend toute charge de cavalerie assez délicate... Voire impossible, avec seulement deux cavaliers moyens élite face à quatre fantassins moyens. Certes, les numides harcèlent l'ennemi et leurs javelots trouvent la faille dans le mur de boucliers romains. La poursuite de l'infanterie impériale laisse morts et blessés derrière leur progression. Les carthaginois affaiblissent l'ennemi au tir...

Au centre, l'artillerie romaine envoie ses traits de baliste et ses pierres en plein sur les rangs puniques. Les dégâts sont minimes, voire inexistants. Sur la droite, très tôt, les cataphractaires romains subissent le harcèlement des cavaliers légers numides. Les javelots africains trouvent la faille des manteaux de mailles de certains cavaliers et de leurs montures, ce qui ménage une légère opportunité sur la droite de la ligne d'infanterie. 

Les deux lignes se rapprochent au son des carnyx des mercenaires gaulois, des flûtes romains et des trompettes puniques... Des volées de javelots sont échangées. Les puniques ne réussissent aucun tir au centre et quand les légionnaires chargent, c'est la catastrophe. Partis en retard sur toute la ligne pour lancer une dernière volée de traits sur leurs ennemis, les légers puniques sont presque tous rattrapés dans leur fuite ! Trois jets de fuite, trois jets de perte de vitesse pour les fuyards, et trois jets de poursuite favorable pour les romains ! Quatre tirailleurs sur sept sont ainsi pris... Avec les deux pertes subies au tir par l'artillerie ou les quelques tirailleurs romains, l'armée d'Hannibal a déjà subi 10 pertes sans aucune infligées à l'ennemi, à cause de ces divers revers du destin ! 

Les deux lignes s'approchent encore... Et les deux lignes se percutent. les murs de boucliers font un bruit d'enfer en se rencontrant et déjà les lances des deux camps dardent de leur pointe. Des hommes s'effondrent par dizaines, percés au coup, au visage, au torse ou à l'aine... Sur dix combats au premier tour, Hannibal en gagne 2, en fait 2 nuls et en perd 6... De mal en pis ! Partout les romains pressent et font chanceler la ligne carthaginoise.

20211016_115133.jpg

A gauche, les numides continuent d'harasser les romains de javelots. Plusieurs unités sont endommagées, mais pas assez pour provoquer la charge de la cavalerie gauloise. Sur le centre-gauche, les mercenaires gaulois sont sévèrement étrillés par l'infanterie romaine. Les gaulois sont pourtant de qualité sensiblement identique à leurs adversaires, mais la chance n'"est pas de notre côté et les cinq unités du corps, dont l'éléphant inefficace, sont détruites. Les romains enjambent les centaines de corps et achèvent les blessés à coup de glaives, en ayant subi seulement deux pertes contre plus de dix infligées... C'est un carnage et les impériaux ne font pas quartier à leurs vieux ennemis.

Au centre heureusement, l'infanterie d'élite d'Hannibal, après avoir rudement encaissé le premier choc, parvient à contre-attaquer. Les lanciers puniques, tous élites et bien protégés, ouvrent les rangs romains et les transpercent de leurs lances. Les kopis tranchent les gorges des blessés romains et les troupes de l'Empereur reculent. Là, l'ennemi commence à douter. Car ses premières unités qui ont percé, les centuries les plus avancées, sont reprises de flanc par les réserves d'Hannibal. Les Scutarii espagnols et cavaliers puniques percent la mêlée. Le flanc romain cède un peu, le duel de cavalerie tourne à l'avantage des carthaginois qui éliminent une cavalerie et en blessent une seconde, mais les cataphractes romains, durement éprouvés, vont se rallier et contre-attaquer, enterrant les espoirs de victoire.

C'est une défaite, 33 à 24. 

Le terrain avantage clairement l'ennemi, incapable de grandes manoeuvres du fait de sa composition et de notre cavalerie plus nombreuse et plus mobile, qui n'aurait rien pu faire de mieux qu'harceler un ennemi supérieur de front ou percer vainement dans un combat de face. Le corps de vétérans n'a pas démérité... Mais les gaulois se sont faits massacrer, avec 14 points de perdus sur 15 possibles, en ne nous en ramenant que 2 en face ! 

Seconde Partie: Carthaginois contre Araméens, Cité d'Hatra

Seconde partie, et le coup de barre qui arrive. C'est long 300 points, à ADG, on n'a plus l'habitude! Et cette fois, un casse-tête avec une armée dite "savonnette", qui ne s'engage pas si elle ne peut pas gagner, qui se désengage si elle est en danger, et qui ne s'engage donc qu'avec la certitude de gagner. 

On pourrait avoir avec du terrain de quoi cloisonner le terrain et pousser cette armée à forte dominante de cavalerie lourde arc élite, cavaliers légers arc et cataphractes, de quoi les amener à combattre. Malheureusement, le terrain dense du matin même nous manquera beaucoup. Nous essayons de mettre plusieurs terrains qui soit ne peuvent être placés, soit sont virés. Nos adversaires, des copains de Toulon, ne placent qu'un champ rikiki qui ne servira à rien et une immense plantation qui attérit... Dans leur camp. Où ils pourront déployer la totalité de leur infanterie bien à l'abri. 

Hannibal essaiera donc de faire le malin et de se dire que la "mauvaise" infanterie araméenne ira s'y planquer et donc qu'il faudra en profiter, qu'elle soit réunie en un endroit, pour aller l'écharper même avec les pénalités, avec des troupes plus lourdes.

20211016_144409.jpg

Forcément, notre adversaire déplacera toute occasion de combat sur le centre sur ses ailes, où il est fort et nous faibles. On se dit un temps qu'on peut jouer le match nul; courir après les cavaliers arcs nous fatigue d'avance. 

Mais, on va se dire quand même qu'il faut jouer et qu'on va au moins faire semblant en allant prendre cette plantation !

Forcément, on va vite s'en mordre les doigts. D'une part, parce que notre cavalerie à droite est opposée à un corps certes de la même taille, mais bien plus lourd, avec trois cavaliers lourds arcs élites contre deux cavaliers moyens élites. Les légers se neutraliseront... Mais très vite, les pluies de flèches araméennes entament  les rangs puniques, qui comme le matin même, sont incapables de rendre coup pour coup. Le corps de cavalerie tout entier est bientôt entamé et les volées des archers dans la plantation massacrent sur place les tirailleurs carthaginois. C'est mal embarqué... Les gaulois pressent alors le pas, et vont charger. 

Malheureusement, le Tom qui gère la gauche a autant mal passé la période de digestion que moi et on fait quelques petites erreurs de placement en plus du reste. On ne couvre pas le flanc des gaulois en abritant ses Scutarii ibères dans la plantation... Une charge de cataphractes araméens les disperse dans le sang; les pauvres espagnols se font littéralement massacrer, pourchasser et transpercer à coups de lances. Le corps d'Hannibal, qui doit assurer le centre, ne fait bien entendu que courir après des cavaliers qui ne se battront qu'à la fin... Parce qu'ils auront été chargés par les piétons lourds. Sans succès, évidemment. Quelques combats d'unités achèvent le massacre de notre autre corps de cavalerie sur le flanc gauche. La défaite se profile encore une fois.

Reste la plantation... Où le carnage est grand. L'éléphant perce et massacre une unité d'archers ennemis en les piétinant violemment, avant de s'en prendre à des fantassins moyens impact qui se font écraser à leur tour. Les gaulois étrillent deux autres unités d'archers, rattrapés dans la végétation et équarris sans pitié pour les pertes infligées à chaque volée de flèches subie. Les pertes ennemies montent vite, d'autant que la cavalerie araméenne qui achève les pauvres numides et gaulois se fait enfin coincer et les gaulois à pied les prennent de flanc. Les cavaliers archers sont abattus de leur selle.

Malheureusement au centre, les pertes s'accumulent. Et les gaulois fatiguent, laissant dans leur sillage des dizaines de morts ou de blessés.

C'est encore une défaite, 33 à 21. La part d'ennemis abattus est la même que le matin, puisque l'armée araméenne presque entièrement montée est plus petite. 

Bon, ce n'était pas glorieux. Il faut que l'on progresse avec le placement des terrains pour ce genre d'armées, et soit que l'on se tienne à la défense, soit que l'on attaque plus tôt au risque, évidemment, de faire le jeu de l'adversaire en ouvrant les flancs. On aurait peut être pu attaquer avec des unités laissées en réserve, avec des corps plus petits et compacts. Mais le soucis est que cette tactique laisse nos cavaliers servir de cibles. Je n'ai pas la solution avec une armée de contact, à pied, contre une armée qui refusera un combat s'il est indécis. C'est plus facile avec des romains et leurs armures!

Troisième Partie: Carthaginois contre Perses Sassanides

Et une équipe franco-belge en face, cette fois ! 

Et encore une armée de cavalerie arc!

Bon, cette fois, Hannibal se dit qu'il faut y aller, puisqu'en face il n'y aura pas 157 cataphractes pour transpercer, autant pousser l'ennemi. Sur le flanc gauche, le bord de met. Au centre, différents terrains sur lesquels s'appuyer. Hannibal se déploiera en bordure de mer, de sorte à pousser droit devant sur le camp perse. Au centre, les gaulois et l'éléphant qui l'appuieront. Et sur le flanc droit, les deux corps de cavalerie pour temporiser et mettre le désordre dans les unités de cavaliers archers de l'ennemi. Face à Hannibal, des cavaliers lourds perses, face aux gaulois archers et éléphants ennemis, et comme attendu, d'autres cavaliers face aux nôtres.

La bataille débute par la mise en branle des milliers de fantassins d'Hannibal, qui poussent au son des trompettes et des tambours. 

20211017_103611.jpg

A droite, les numides échangent volées de javelots contre flèches persanes. Les tirs sont assez inoffensifs dans un premier temps... Sur la gauche, c'est pareil. Si les tirailleurs ibériques sont violemment pris à partie par les perses qui les abattent, l'infanterie lourde punique et campanienne traverse les rangs des tirailleurs et pousse, lances en avant, les cavaliers qui refluent vers leur camp. Ils reviendront à chaque fois qu'ils seront reformés, lâcheront de nouvelles volées à bout portant sur le mur de boucliers de la phalange carthaginoise, mais sans effets. Les troupes continuent de pousser...

Au centre en revanche, les gaulois sont accablés de traits. L'infanterie et les éléphants perses ont... Tourné les talons! Encore une armée de lâches! Qu'à cela ne tienne. Hannibal et son frère Magon poursuivent l'ennemi l'épée dans les reins et sur la droite, la cavalerie charge tout azimuts. Si certaines unités, notamment parmi les légers numides, se retrouvent en difficulté en pénétrant trop loin les lignes ennemies, d'autres encadrent les perses, et plusieurs unités sont isolées et détruites. Les combats sont âpres et les cavaliers lourds carthaginois, forcés d'intervenir, subissent à leur tour la grêle de tirs. Nos pertes montent rapidement, mais elles restent essentiellement sur des unités légèrement entamées au tir, quand les pertes perses sont sèches, avec des unités encerclées et massacrées.

20211017_114849.jpg

La bataille arrive lentement à son terme. Et les perses ne peuvent plus reculer. Ils sont désormais forcés de combattre. Leur camp et les levées de milice qui le défendent sont à portée des troupes d'Hannibal. Les cavaliers perses doivent alors serrer les rangs, se rassembler près de leurs étendards. Les puniques, eux, commencent à lâcher des cris de guerre féroce, épées levées au ciel et lances pointées à mi hauteur. Le pas de course d'un côté et la formation de bronze et de fer percute violemment les cavaliers lourds ennemis. La mêlée est terriblement violente. Les cavaliers n'ont aucun espoir de victoire, ni de repli. Des légers ont déjà fui sans demander leur reste... Plusieurs unités sont détruites. La garde du général perse est entamée, lui-même blessé, mais il parvient à survivre en décapitant le carthaginois qui planta son fer de lance dans sa cuisse. Les puniques jettent bas leur monture leurs ennemis pour les transpercer, ou les poignardent par le flanc à même la selle. Les pertes ennemies augmentent vite. 

Au centre, les gaulois sont en difficulté, même assistés des campaniens et Scutarii ibères d'Hannibal. Les fantassins perses de la garde éliminent une unité de campaniens à coups de lances et des espagnols sont massacrés par les éléphants en furie. Les gaulois, éreintés par leur marche sous les tirs ennemis, peinent à éliminer des archers perses, qu'ils parviennent finalement à massacrer. Ils tiennent bon, chargés de face et de dos par une noria de cavaliers ennemis mais tiennent bon, tout juste. Sur la droite, les combats de cavalerie sont indécis. Les perses sont plus mobiles, mais forcés de combattre, subissent de lourdes pertes. 

Les derniers cavaliers perses protégeant encore le camp sont abattus et mis en déroute par les carthaginois, dont beaucoup de lanciers arborent boucliers et lances couverts de sang. Les levées perses, paniquées par la fuite des cavaliers, commencent à perdre pied.

Malheureusement, la victoire nous échappe. Le dernier tour s'achève sans que le camp ennemi ne tombe. Caramba !

C'est un match nul, 26 pour nous à 21 pour l'ennemi. Il suffisait d'avancer à notre tour pour prendre le camp et c'en était fini, tout en ralliant quelques unités pour parachever une belle victoire... Dommage, mais pas de regrets car on a quand même joué 7 tours, ce n'est pas rien, et ce fut une belle empoignade avec deux armées jouant leur partition à fond.

Quatrième partie: Carthaginois contre Romains du Triumvirat

Dernière partie du week end, avec cette fois une opposition "presque" historique ! Des Romains période triumvirat, soit Ier siècle avant JC; c'est l'armée la plus proche de la nôtre que nous aurons rencontrée! Elle s'articule autour de deux corps de légionnaires élites, collés au déploiement contre une petite ville côtière, et suivis sur leur flanc par un corps d'infanterie lourde galate, alliés des romains, et d'un corps de cavaliers germains auxiliaires. Encore une fois, l'ennemi jouira de sérieux terrains pour consolider ses deux flancs. 

Ces troupes sont commandés par des cousins du pas-de-calais, c'est donc un derby pour clôturer ce petit tournoi !

Le plan est simple; prendre possession de la ville côtière sur notre gauche avec les troupes légères et moyennes d'Hannibal, les ibères. Au centre, pousser avec les puniques et campaniens, les gaulois et les éléphants. Et faute de place pour manoeuvrer, la cavalerie harcèlera l'ennemi bien positionné dans les terrains accidentés et servira également de réserve en cas de trous au centre.

20211017_141346.jpg

La bataille commence sur la gauche, dans la ville. Les tirailleurs romains sont bien plus efficaces, encore une fois, que les puniques. Billes de frondes, javelots et flèches d'archers crétois d'élite, abattent quantité de tirailleurs du rideau offensif des mercenaires ibères. Les scutarii progressent donc sans protection et combattent... D'autres scutarii ! Les premiers combats sont sanglants, et les mercenaires des deux camps se massacrent sans vergogne dans les rues à coups de glaives, de lances, de javelots. Les portes des maisons sont enfoncées et les tirailleurs des deux camps qui s'y trouvent ne manquent pas de grimper sur les toits pour tirer sur l'ennemi. 

Au centre, la mêlée s'engage. Imprudents, les téméraires galates se laissent appâter par les frondeurs des baléares du corps gaulois... Et chargent, sans attendre les deux légions qui se rassemblent. Des milliers de barbares, celtes des deux côtés, se percutent violemment. Mais ceux d'Hannibal, disciplinés, attendent derrière un mur de boucliers... Et Magon Barca lance ses éléphants. Qui traversent littéralement les galates à grandes enjambées, piétinant leurs ennemis. Les gaulois d'Hannibal accusent le choc sous la protection des boucliers... Puis rompent le mur, dardent leurs ennemis qui s'acharnaient dessus de coups de lances et d'épées. Les galates, malgré leur statut d'élite, sont débordés des deux côtés alors que les mercenaires de Magon poussent en avant, leur causant de lourdes pertes dans un sanglant corps à corps.

Pendant ce temps sur la droite, les deux camps échangent des javelots mais les cavaliers germains, combattant à pied dans les plantations, n'osent en sortir pour ne pas affronter les cavaliers puniques, gaulois et numides, qui en retour ne peuvent s'aventurer dans le terrain accidenté. Les tirs pleuvent sur les deux camps avec des pertes légères.

20211017_153222.jpg

Sur la gauche, les combats dans la petite ville virent à la boucherie. Alors que les mercenaires des romains s'étaient montrés nettement plus mortels au tir, le choc leur cause des soucis et l'indiscipline des scutarii au service des romains leur fait subir l'impact des mercenaires d'Hannibal avec plus de force. Les ibères des deux camps s'écharpent dans chaque maison; les rues sont jonchées de corps et des rigoles de sang coulent vers le bord de mer... La situation est équilibrée, avec de lourdes pertes de chaque côté. Mais si le tir a été à l'avantage de la république, le choc est à l'avantage d'Hannibal.

Les gaulois de Magon achèvent le corps galate. Les nobles de la tribu alliée aux romains, ayant démonté à pied pour combattre les éléphants, sont chargés par ceux-ci à peine entamés par les premiers combats et les mercenaires gaulois au service des carthaginois rejoignent bientôt la charge des pachydermes. Les effroyables barrissements des éléphants terrifient les galates, et la foule des gaulois les frappe comme la foudre. Les épées trouvent les coups, éventrent les corps ou sectionnent les membres. les gaulois flanchent, sur une aile, mais la cavalerie de réserve des puniques contre-charge et élimine les galates survivants avec le renfort des gaulois ayant percé le front ennemi. C'est une boucherie...

Restent les deux légions. Qui a l'avantage du pilum avant de charger. Les légionnaires vétérans lâchent leurs projectiles qui heurtent nombre de boucliers des lanciers vétérans d'Hannibal, mais avec bien peu de pertes. Les glaives sont tirés, et les pires ennemis de part et d'autres de la méditerranée se toisent. Le choc est violent, sans pitié. Les romains accusent le coup de l'allonge ennemie. Lentement mais sûrement, ils sont grignotés par les puniques, qui à la moindre faille percent d'une lance les espaces laissés. A quelques endroits, la ligne punique rompt. Quand le mur de boucliers et de lances s'effondre, les romains provoquent un grand carnage en poignardant les lanciers ennemis à coups de glaive, les repoussant en grand désordre. Mais l'usure est du côté carthaginois. Lentement, les romains plient. Les corps tapissent la plaine... Et les éléphants carthaginois et les gaulois percent la mêlée par le flanc.

C'est la déroute.

C'est une victoire, 31 à 26 de tête.

Les premiers tirs nous auront saigné, puis les premiers combats nous auront largement donné l'avantage. La seconde phase de choc a rééquilibré la donne avec peu de réussite, mais l'avantage pris au début nous permet d'enfoncer les flancs de la ligne de bataille ennemie. Enfin une victoire, pour sauver l'honneur !

EPILOGUE

Quel retour aux sources, un tournoi à la maison !

Bon, le jeu en lui-même nous aura démontré que sortir une armée du chapeau sans jamais l'avoir essayée avant c'est une connerie, encore plus en double. Notre manque de préparation nous aura coûté cher... Il nous faut toujours un peu de temps à l'un comme à l'autre pour bien "sentir" une armée, on n'a pas encore le skill de le faire dès le départ.

Mais en tout cas on s'est globalement bien marré, avec des parties très différentes et très relevées. Aucune n'aura été facile, et nos adversaires toujours sympathiques et fair-play. 

Nous remercions l'orga du club, nos deux arbitres compères et toutes les petites mains pour le bar et les repas, c'était top ! On a de plus été très contents de voir d'autres équipes alignés par les Nerviens, ça promet un beau regain d'engouement pour la règle à la maison ! Il faudra qu'on s'entraîne avec Didier et Alain, qui ont eu le sentiment de progresser au fil du tournoi mais il faut qu'on joue au moins une fois de temps en temps, car parfois les victoires ne se jouent pas à grand chose et un peu plus de pratique de la règle pour des joueurs occasionnels suffit à éviter des erreurs bêtes !

A noter aussi, que Thomas aura gagné le prix de la plus belle armée par la peinture de ses carthaginois. Depuis le temps que ce genre de récompense lui passe sous le nez, quand on voit la qualité de ce qu'il produit, et les recherches que nous effectuons pour nos modèles, c'est loin d'être immérité. Bravo à lui pour ce gain !

Mais la prochaine fois, c'est moi qui choisis l'armée !

Autre mention spéciale, à l'équipe du petit frère Clément et de notre Phiphi, dont j'évoquais déjà avec plaisir le retour... La dernière fois que nous étions réunis, c'était à Villefontaine en 2018 si je ne m'abuse, ça remonte ! Et ils auront bien joué, après deux monumentales branlées subies, deux belles victoires, ce qui les booste. On n'est pas si loin... Si on avait su gagner notre troisième partie... La prochaine fois, peut être! 

En tout cas, quel pied de revoir tout le monde !

Résultats

1 Hubert Bretagne / Julian Lopez – Gaulois 313pts
2 Patrick Tahon / Jean-François Gilles – Huns 297pts
3 Jean-Michel Lestage / Clément Goupy – Carthaginois 257pts
4 Jean-Louis Mastriaux T/ homas Mastriaux – Wisigoths 248pts
5 Patrick Lefebvre / Didier Henaut - Romains Moyen Empire 245pts
6 Etienne Misson / Gilles Melet - Romains Bas Empire 226pts
7 Clément Renier / Philippe Bonne – Séleucides 215pts
8 Guy Daubagnan / Gilles Wielgosz - Byzantins Justinien 209pts
9 Hugo Tate / Christian Bricault - Perses Sassanides 206pts
10 Maxime Pichot / Joffrey Choquet - Anciens Bédouins 204pts
11 François Rebeche / Yves Rebeche – Araméens 189pts
12 Paul Berlandi / Frédéric Brutus - Byzantins Justinien 185pts
13 Thibault Renier / Thomas Moitié – Carthaginois 179pts
14 Lionel Martinez / Lionel Morvan - Daces et Carpes 159pts
15 Tony Gonzalez / Christophe Petit - Romains du Triumvirat 120pts
16 Didier Rohas / Alain Bacqueville - Romains Patriciens 106pts

bottom of page