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NPOW - Tournoi Ballainvilliers 2017

 

Ecrit par Thibault

Tournoi de Ballainvilliers -  25 et 26 novembre 2017

 

 

Je suis assez irrégulier en matière de tournoi. Sur la saison passée, je n'ai fait que deux tournois. Un chez nos cousins lyonnais à Villefontaine, un autre en équipe sur une autre règle... Toujours à Villefontaine. Deux déplacements uniquement sur l'année et dans le même coin. Cette année je voulais m'y remettre mais pas sans forcément aller très loin. Villefontaine en NPOW, c'était manqué. Mais Hervé Paoli de l'ACLEB organisait un tournoi sur Paris Sud, et sachant que notre "Moitié" de R habite dans le secteur... Une virée figurine, bières et filleules s'imposait au motif d'échanger quelques volées de mousquets!

Qu'est ce que c'est?

Le tournoi de Ballainvilliers est un tournoi très régulier, qui a commencé il y a une quinzaine d'années de mémoire. Trois règles y avaient cours cette année; Art de la Guerre (Antique/Médiévale), Mortem & Gloriam (Antique/Médiévale) et donc, NPOW. J'y allais tout seul et pour la première fois, sans aucun camarade Nerviens pour représenter le club. Que moi! 13 joueurs plus l'impair dont une partie que je ne connaissais pas du tout... Le tournoi répondait donc à mon attente de découvrir de nouveaux visages, armées et manières de jouer. Il y avait 2 joueurs de Rouen, 3 parisiens, 1 normand, 1 toulonnais, 1 basque, 5 de Lyon et d'Isère, plus 1 du Nord donc. Très belle performance pour une première édition, j'espère que ça encouragera Hervé et les copains parisiens d'en réorganiser un l'année prochaine!

Bon, les photos sont moins bonnes que l'an passé mais changement de portable oblige, c'est moins bon...

Pour ce tournoi, j'alignais deux armées: 

Du connu pour ceux qui ont déjà lu ce blog, ce sont exactement les mêmes listes jouées un an plus tôt aux Worlds. Pour rappel:

 

La première est une armée saxonne, le corps de Reynier (ironie de l'histoire) en 1812, pour la campagne de Russie. L'armée bénéficie de quelques troupes de qualité; grenadiers et infanterie légère, d'une artillerie dans la moyenne, d'une infanterie équilibrée car bénéficiant du canon de bataillon (bonus de puissance de feu) et d'une capacité offensive (colonne d'attaque). La cavalerie quant à elle, est très bonne, avec potentiellement de la cavalerie lourde et légère, toutes deux d'excellente qualité et en sus, très diversifiée. Le Comte Reynier dispose de 3 batteries d'artillerie dont 1 à cheval, de 2 régiments de cavalerie, et de 6 régiments d'infanterie. Avec ces unités puissantes et mobiles, l'attaque et privilégiée, même si je manque de troupes d'élite. Ce sentiment s'est exacerbé à Ballainvilliers; la liste est puissante, mais fragile et doit donc choisir soigneusement ses combats...

La seconde armée est britannique. Il s'agit du corps du Prince d'Orange aux Quatre-Bras en 1815, peu avant Waterloo. L'armée est un vrai couteau suisse; elle dispose d'un peu de cavalerie, d'une artillerie correcte mais surtout, d'unités d'infanteries belges et hollandaises, calquées sur le modèle français donc offensives mais plus fragiles, ou d'unités anglaises, lourdes et très bonnes au tir, mais uniquement capable de se battre en lignes de feu. L'armée n'a pas de général en chef et dispose de 3 batteries à pied, de 8 régiments d'infanterie dont une partie de miliciens de moindre qualité, une partie de troupes d'élite de la garde, des troupes de ligne anglaises, et une unité belge. L'armée est plus taillée pour la défense. De ce fait, elle est potentiellement inexpugnable lorsque bien déployée, mais un ordre un peu offensif ou un déploiement hasardeux et c'est le risque qu'un ennemi mieux doté en cavalerie m'assaille, me submerge et m'écrase. 

  1. Premier Round: Saxons de Reynier en 1812 (moi) contre Suèdois 1813 (Jean-Louis H.).

Jean-Louis est un habitué des tournois. Je me rappelle l'avoir croisé déjà quand j'étais gosse et que je suivais le 1er R en campagne, quand j'avais pas de poil de barbe et beaucoup plus de cheveux. Pourtant... On n'a jamais joué ensemble, sur aucune règle! Je sais que "Pépé" est un joueur très agréable et très fair-play, qui joue souvent des armées originales peu importe la règle pratiquée! J'étais donc content de le rencontrer en première ronde.

Je sais toutefois que ça ne sera pas de la tarte, car les suèdois bénéficient d'une organisation à la française, très offensive, avec une cavalerie de qualité pouvant être soutenue par une noria de cosaques. L'infanterie est solide, souvent classée 14 et même un peu plus il me semble. Le commandement des suèdois est fluide également. Je pense à ce stade que mon atout sera ma puissance de feu et ma cavalerie d'élite. Je dois donc jouer sur un assaut massif et privilégier le tir à courte portée au choc en colonne d'attaque, au moins dans un premier temps. Il est évident qu'on se tuera rapidement pour la colline sur notre gauche...

Quelque part en Poméranie, Reynier défie Bernadotte, ancien Maréchal de France devenu Roi de Suède... 

C'est plus fort que moi, dès le début, je me sens obligé de lancer tout le monde en avant, division de Lecoq et de Von Thielmann en tête, tandis que Reynier se déploie à l'est, dans la forêt et un village attenant.

La division Lecoq a ordre de se déployer dans la plaine et d'avancer légèrement sur la gauche, aidée par Von Thielmann. Je suis un peu rouillé, l'année sans jouer m'a mal fait anticiper mon premier mouvement, engagé par Lecoq qui n'a que très peu de points. J'avance donc l'essentiel de la division, deux régiments de ligne et le régiment de chasseurs, qui encadrent une batterie. L'idée est de vite mettre la pression sur le front ennemi, tandis que le Régiment Von Clemenz reste à droite en réserve. Thielmann est dans la merde du fait de ce déploiement, il a ordre d'attaque et se jette donc en avant avec ses escadrons, tout en anticipant une prise de flanc ennemie par le bois. On y avance donc autant que possible, mais les points manquent et on ne peut déployer tout le monde comme il le faudrait. Bien sûr, lorsque c'est son tour et que je découvre l'armée cachée de Pépé, ses suèdois sont parfaitement alignés. 

Les saxons et les suèdois se déploient en lignes de feu; le but est dans un premier temps d'engager l'ennemi au tir, où je me sais meilleur. L'intérêt est également que l'espace ainsi pris dans les premiers rangs me permet de garder des unités de réserve. Alors que les régiments marchent et s'alignent au son des tambours, les saxons entament les hostilités par quelques coups de canon, qui égratignent les régiments de la Garde Suèdoise, occasionnant des pertes légères. C'est le moment que choisissent les dragons sur ma droite, qui profitent du trou dans mes lignes, pour s'aligner... Les clairons sonnent la charge et s'infiltrent par le côté de mes lignes, hors de portée du régiment Von Clemenz! Le Régiment Prinz Anton, qui tient ma droite, ne parvient pas à se mettre en carré. Il n'est pas percuté par la cavalerie ennemie car déjà, l'infanterie reflue en désordre dans le sens de la charge... Et traverse batteries et autres régiments, les fuyards causant le plus grand des désordres dans les unités traversées! Les cavaliers ennemis n'ont pu percuter personne mais me font perdre des fuyards et la moitié de la division de Lecoq, plus les cuirassiers de Zastrow, passent en désordre! La ligne ennemie s'avance droit sur mes rangs chancelants, marchant d'un pas résolu alors que les canons saxons s'échinent à désorganiser l'ennemi, en vain.

La division Lecoq est maintenant en difficulté, avec son flanc droit ouvert. Les saxons n'en démordent pas, malgré ce mauvais départ. Le général Reynier donne des points aux régiments d'infanterie, ce qui permet à son divisionnaire de remettre de l'ordre dans son centre. Les dragons suèdois sont toujours sur notre flanc droit, répandant la panique et faisant peser une lourde menace sur mon centre. Toutefois, le régiment Prinz Clemenz intervient et parvient à les ralentir, tandis qu'en urgence Reynier change le plan initial; il conviendra de mettr ele paquet sur le centre! A droite, on observe sa propre colonne composée des Grenadiers de la Garde Royale de Saxe, le régiment d'infanterie du Roi et une batterie. Ce petit monde ira flanquer la colline adverse. Les lignes suèdoises sont égratignées par les feux saxons, dont l'artillerie qui leur cause quelques dégâts à courte portée. Pourtant, les points manquent toujours! Le Régiment Prinz Clemenz ne parvient pas à stopper les dragons, qui poursuivent leur course et ébranlent un nouveau régiment saxon! C'est la débandade, mes régiments sont désorganisés par la masse de fuyards et de blessés qui courent et bousculent les rangs depuis la droite. Une fois encore, plusieurs unités traversées sont mises en bordel, et des types en uniforme blanc peinent à retrouver leurs unités alors que Lecoq tente de couvrir le tonnerre de l'artillerie en beuglant ses ordres.

A ce stade de la partie, avec encore peu de pertes mais énormément de désordre dans mes rangs, pris et encerclés par un ennemi qui manoeuvre comme il veut, le général Reynier sent l'odeur du sapin, il se doute qu'un paquet d'allemands va bientôt manger les pissenlits par la racine. 

Le salut viendra de Thielmann et de sa cavalerie!

Heureusement, Thielmann a ordre d'attaque et ses cuirassiers en pointe n'ont pas (encore) à aller sur leur arrière pour charger la percée des dragons suèdois! Ni une ni deux, les cuirassiers chargent au centre tandis que le régiment Von Clemenz, impuissant à dessouder les dragons après force mousqueterie, se positionne dans le dos des suèdois qui, trop imprudents, ne sont pas soutenus par leur infanterie restée sur la colline! Les Dragons de la Garde suèdoise sont quelque peu refroidis par ces escadrons de cuirassiers saxons qui leur foncent dessus! Contre-chargeant, les deux unités se livrent un terrible duel de cavalerie mais les cuirassiers de Reynier, tout à leur élan, enfoncent les rangs suèdois et les repoussent en pagaille... Sur le régiment Von Clemenz, qui les fusille à bout portant! C'en est trop pour les suèdois, qui se font capturer par les cavaliers saxons les ayant poursuivis sabre dans les reins. 

C'est inespéré; bien sûr ma cavalerie était là pour soutenir l'infanterie mais le début de la bataille était si mal engagé...

C'est un tournant, sur l'image ci-dessus, la contre-attaque des cuirassiers précède une dure canonnade sur la gauche, qui entame largement les Grenadiers suèdois, qui subissent aussi le feu des chasseurs saxons... Chasseurs qui se forment aussitôt en colonne d'attaque et chargent baïonnette au canon! Incapables de changer de formation, les Grenadiers sont sévèrement battus et battent piteusement en retraite, perdant blessés et prisonniers. Pendant ce temps, le régiment Von Clemenz s'avance en ligne, seul contre trois unités suèdoise qu'il fixe de son feu... Le temps que Reynier arrive sur la droite avec le soutien d'une batterie de 8 supplémentaire, et du Régiment du Roi ! Les saxons prennent à peine le temps de tirer, le Général Reynier les pousse, baïonnette au canon, à la charge! Les suèdois ne parviennent pas à se réorienter ni à accueillir la charge... Les saxons les embrochent et les repoussent, mais les suèdois tiennent bon, provisoirement en tout cas. Ce qui laisse le temps aux cuirassiers de se réorienter et de se reformer...

La situation se complique sans cesse pour les suèdois. Après avoir repoussé leur attaque sur mon centre, je dévaste les unités qui s'y trouvent, tuant ou capturant tous les Grenadiers en poursuivant ma percée et en canonnant les survivants, tandis qu'au centre les régiments Upland et Sodermanland sont pris en étau par les chasseurs saxons et le régiment du Roi. Les défenseurs sont fusillés de tous côtés à bout portant et des compagnies saxonnes les chargent pour les bousculer et les forcer à se rendre; beaucoup de corps, essentiellement suèdois, jonchent les pentes de la ligne de crête. La batterie ennemie est prise dans le même élan; l'ennemi n'a plus nulle part où s'enfuir. Les fantassins saxons, exténués, laissent éclater leur joie, lancent chapeaux et hissant leurs couleurs sur le sommet de la colline qu'ils viennent de prendre par un formidable retournement de situation.

Ce n'est pas tout; au centre la batterie de Lecoq tient bon malgré la charge des Leib-Grenadiers ennemis, et les artilleurs déchargent leurs fûts à mitraille sur les colonnes ennemies, mordant profondément dans leurs rangs. On se tue à coup de fusils, de carabines, de mitraille. Et alors que la batterie pourrait être enlevée, les cuirassiers de Zastrow chargent les suèdois et les mettent en pièce; les cuirasses noires enfoncent les rangs ennemis et les mettent en déroute. Les fuyards de la Garde Suèdoise sont rattrapés par le régiment léger qui a pris position juste derrière... Sur l'extrême gauche du champ de bataille, plusieurs tirs de volée mettent à mal les Carabiniers de Scanie, qui sont ébranlés. Chargés par les Gardes du Corps de Saxe, ils encaissent de lourdes pertes, avant de repousser les cavaliers de Thielmann dans les bois. Pourtant, ils finiront rattrapés et détruits, plus loin sur le champ de bataille. C'est la déroute; l'ennemi a souffert de très lourdes pertes, s'est fait prendre la colline, puis la suivante alors qu'il n'y avait plus d'opposition, et le village de droite sur les photos fut en plus contesté..

Pépé aura fait ce qu'il a pu, son élan initial m'a salement désorganisé mais après cela, ses attaques furent constamment battues en brèche par les flancs d'où je fis venir de nombreux renforts, l'encerclant malgré l'infériorité numérique initiale. 

Les suèdois perdent totalement 1 batterie d'artillerie, 2 régiments de cavalerie, 5 régiments d'infanterie, soit 76% de leurs effectifs, contre 15% pour les saxons, essentiellement les premiers tours. 

Je gagne cette première partie 135 à -16, soit 10 à 0.

2. Deuxième Round : Anglo-hollandais du Prince d'Orange en 1815 (moi) contre Français de Lannes en 1809 (Philippe C.)

 

 

La partie du matin est une victoire, mais nous sommes plusieurs (presque tous ceux à avoir gagné le matin!) à avoir mis des 10/0 à nos adversaires. Du coup, et c'est parfait, le classement reste particulièrement obscur, c'est le goal average qui nous sépare tous. Je joue donc le samedi après-midi contre Philippe, qui a l'habitude de jouer des troupes d'élite. Et pour cause, il joue ou la Garde Russe à Borodino, ou les Français de la Garde! Sa liste ne déroge pas à la règle; Lannes à Essling. Il y a donc la Vieille Garde, de l'artillerie lourde à pied de la Garde, l'infanterie d'élite de Lannes, du cuirassiers et du dragons, rien que ça!

Je suis gourmand, et en étant gourmand je fais une bêtise. Je donne ordre d'attaque de ma ligne de communication à celle de mon adversaire, sur la droite; la Garde Anglaise doit donc attaquer quoiqu'il arrive. Engager m'aurait bien suffi... Le plan est simple, je tiens la droite, je refuse le flanc sur la colline tout en prenant un petit village central avec pas grand-chose, convaincu que Philippe mettra tout sur la droite pour me prendre la colline et la ligne de communication derrière. 

L'armée se déploie donc comme prévu, avec une pointe sur l'avant formée par les Guards Britanniques. L'Ordre d'attaque du divisionnaire Cook nous fait avancer trop près de l'ennemi. Les Tuniques Rouges, sitôt dans la plaine, tombent sur une grande batterie française composée d'une batterie à cheval et d'une autre lourde à pied de la Garde! La mitraille pleut sur les Coldstream, qui ne reculent pas. Mais forcément devant pareil carnage (40% de pertes en deux volées!), la Garde Française avance baïonnette au canon, Grenadiers et Chasseurs de la Vieille Garde. Le Maréchal Lannes assiste à leur déploiement et les forme en colonnes d'assaut. Les Brown Bess anglais se déchargent bruyamment mais sans inquiéter les vétérans, qui continuent leur assaut, repoussant violemment les Guards anglais, salemant amochés par la canonnade à mitraille qu'elle a subi. 

Dans la plaine à gauche de la colline se déploie le reste du corps français, mais les régiments, lointains et en ligne, peinent à se former pour avancer et subissent les feux croisés d'une batterie anglaise sur la colline et d'une autre dans le village sur la gauche, batterie qui fera quelques dégâts aux français et les désorganisera mais sans jamais tout à fait les stopper.

C'est bien sur la droite que tout se joue. Je n'ai malheureusement pas plus de photos tant l'empoignade sur la colline fut intense. Philippe envoie tout ce qu'il a très tôt dans la bataille; les cuirassiers chargent aux côtés des Grenadiers et des Chasseurs, mais sont repoussés violemment par les canons anglais et les décharges à bout portant des carrés qui se sont formés. Rien ne semble pouvoir arrêter la Garde, qui continue sa terrible avancée au pas de charge, baïonnettes en avant. Une volée désorganisée des survivants des Guards les désarçonne... Et le tambour bat la charge! Pas les anglais, mais un régiment de belges qui contre-attaque violemment les Chasseurs de la Garde. Ceux-ci, déjà amoindris par la fatigue et les pertes, sont bousculés et doivent battre en retraite, ébranlés par les belges. Alors que les Guards donnent chèrement leur vie, au corps à corps en ligne contre deux colonnes d'attaque de l'infanterie de la Garde Française et du Corps d'Armée de Lannes, les Belges ne parviennent à exploiter leur succès; ils pouvaient prendre de flanc, une fois les Chasseurs dégagés, toutes les unités qui s'agglutinaient en bord de table! Toutefois, l'ennemi tient bon et les cuirassiers, en manque de cible et mourrant les uns après les autres sous la pluie de balles et de boulets venant du sommet de la colline, chargent les wallons passés dans la coalition. Le régiment est prestement taillé en pièces par les cuirassiers, mais sur toute la ligne, les anglais tiennent avec les ongles, en carrés, devant la multitude qui les attaque. 

C'est indéniablement une défaite; mon déploiement trop agressif m'a aventuré à portée de tir de l'artillerie lourde de Napoléon, qui a préparé le terrain pour ses unités d'élite.

Je perds 50% de mes effectifs contre seulement 22% pour les français. En revanche, il n'acquiert aucun de ses objectifs dans ma moitié et vu le niveau d'initiative de son armée cela le pénalise fortement, alors que je tiens toujours la colline avec plus de monde que lui (il a échoué juste au pied et les cuirassiers ont poursuivi mes belges en dehors), et le village à côté. Je tiens avec le bout des ongles donc! 

Je perds 78 à 50, soit 3 à 7.

3. Troisième Round : Saxons de Reynier en 1812 (moi) contre Espagnols de Blake à Sagonte en 1811 (Christian C.)

 

 

Je n'avais eu jusque là la chance de ne rencontrer Christian qu'une fois, il y a un an et demis lorsque je débutais à NPOW. C'était au Hainaut pour la dernière partie du week end, une bonne tranche de rigolade avec le frangin. Christian est un briscard de la règle, excellent joueur et qui aime aussi les listes alambiquées. C'est justement ce qu'il me réserve avec une armée espagnole tout juste peinte apparemment...

Nous jouerons donc sous le soleil d'Espagne, les saxons venant renforcer les français dans ce bourbier sanglant où l'on se fait étriper si on n'y prend garde. La partie commence déjà sous mes rires nerveux lorsque Christian m'explique les principes de ses unités spéciales; les "Alarmas" sont des groupes de milices communales, qu'il peut déployer dans les villages à l'approche des troupes ennemies. Ces miliciens sont mal armés et peu entraînés, mais souvent sous-estimés par les français, ils leur ont souvent rendu la vie impossible. Autre spécialité, les "Guérillas", ces unités de bandits, miliciens et volontaires, qui écument bois et escarpements de la péninsule ibérique en quête de français à égorger. Gloups. Dans un cas comme dans l'autre, j'ai un village, une colline escarpée et un bois dans ma zone... En sus il m'annonce son nombre... 50% de points de force de plus que moi! C'est énorme, ce n'est pas du 2 contre 1 mais c'est déjà dur à remontrer dans ce format de jeu. Il va falloir se montrer encore plus vicelard et brutal que l'adversaire pour espérer l'emporter...

Le plan est simple. Déjà, l'Espagnol défend. Il tient tout le bord de table opposé, parfois en plusieurs rangs... Il va falloir tuer du monde, sachant qu'en plus il peut m'emmerder dans le village sur la droite et sur la colline sur la gauche. Je choisis donc le meilleur des plans, très saxon; on enverra Lecoq et sa division d'infanterie débusquer d'éventuels guérilleros dans la colline de gauche tout en menaçant la petite ville centrale, tandis que Reynier et Thielmann passeront par la droite, à travers village et champ s'il le faut, pour prendre la collinne tenue par l'ennemi en face et prendre la route derrière le village adversaire, qui est l'unique voie de retraite de l'adversaire. Si je la prends avec la colline, c'est fini pour Christian et ses Espagnols. C'est donc parti, avec des colonnes de marche qui avancent rapidement; les tuniques blanches peinent sous le soleil d'Espagne, et l'on sue sous les shakos, fusil à l'épaule! D'autant qu'on n'est pas très serein dans les rangs, Christian jouant très bien de la petite guerre psychologique induite par la présence de sa guérilla. Celle-ci se laisse désirer; elle n'est ni dans la colline, ni dans le village. Je dois donc progresser rapidement. Thielmann et ses cavaliers, à l'extrême droite du champ de bataille, ont pris les ordres au pied de la lettre, ils vont si vite qu'ils restent en colonne de marche, par escadrons, sans prendre le temps de se mettre en ligne de bataille! 

La division de grosse cavalerie saxonne arrive à pied d'oeuvre. Je ne sais toujours pas ce qui défend la colline, jusqu'à ce que Christian ne le révèle... Deux batteries d'artillerie lourde de marine! Des pièces de 36, du très gros calibre mais avec peu de munitions; les canons sont d'ailleurs tirés par des attelages de boeufs, plus solides... Ces deux batteries sont protégées par un régiment de dragons et par un régiment de volontaires espagnols. A peine les cuirassiers de Zastrow sont-ils déployés en formation qu'ils sont bombardés à mitraille, et perdent en une unique volée près de 40% de leur effectif! La boucherie est terrible, hommes et chevaux jonchent les champs. L'artillerie légère de Thielmann réplique, mais avec moins d'effets, entamant à peine le carré espagnol. 

Pendant ce temps-là à gauche, les choses ne vont guère mieux. Lecoq accroche la défense espagnole du village, tenu par la Garde Royale et les Gardes Wallonnes, plus par des régiments de lignes. La guérilla fait son apparition sur la gauche de la division, et commence à nous encercler! Les unités espagnoles ne sont pas très bonnes, même leur garde. Nous commençons à entamer un terrible échange de tirs de canons et de volées de mousquets à courte distance, plutôt à son avantage non par la qualité des tireurs mais du fait de la protection des bâtiments et du nombre de tireurs qu'il m'oppose. Lecoq n'a que 4 régiments et une batterie, contre 3 groupes de guérilla, 6 régiments d'infanterie, 1 batterie d'artillerie et 1 détachement de cavalerie légère. Reynier a conscience du danger mais demande à Lecoq de tenir coûte que coûte sa position, il faut qu'il attire sur lui le gros de l'attention ennemie pendant que ses deux régiments d'élite et la cavalerie percent à droite, ce qui, on l'a vu, n'est pas une mince affaire sous le feu des canons de marine ennemis ! Le régiment de tête, le Prinz Anton, tient bon plusieurs volées contre la batterie espagnole et les deux régiments de Gardes ennemis. 

Thielmann ne se laisse pas abattre par le torrent de feu, de grenaille et de biscaïens qui pleuvent sur sa belle cavalerie. Il laisse son artillerie à cheval sous le feu des canons de marine espagnols, entament un échange de tirs avec eux. Les canonniers saxons ont de lourdes pertes, mais la diversion fait son effet; les cuirassiers passent par la droite, se mettent en ligne et contactent les dragons espagnols. Ceux-ci sont d'une classe nettement inférieure aux montés saxons, et le choc est terrible pour eux. Les espagnols refluent en désordre en ayant subi de lourdes pertes tandis que les cuirassiers n'ont presque pas perdu de cavaliers ou de montures dans le combat. Le flanc ennemi est ouvert! Pendant ce temps, l'artillerie saxonne doit décrocher, puis revenir au feu. Sous la mitraille et les boulets, les formidables artilleurs saxons reprennent plusieurs fois leurs positions de tir... Et terminerons avec 1/6ème de leur effectif de départ! Les Gardes du Corps du Roi, en colonne faute d'espace au début de la manoeuvre, ont chargé le carré des volontaires de Saragosse. Les espagnols vident leurs fusils sans effet, ratant largement leurs cibles. Les cavaliers tournent autour du carré, sabrant au passage, avant de s'engouffrer dans les brèches causées par les vagues successives. Le régiment sera pris, les batteries prises dans la foulée. Finalement, ce fut l'approche qui fut la plus dure sous le feu ennemi, les espagnols ont volé en éclats au contact et les cavaliers de Thielmann, qui s'engouffre dans la brèche et attaque la voie de ravitaillement ennemie!

Lecoq est désespéré mais tient toujours sa position sur la gauche. Alors que ses régiments sur le front recevaient et donnaient de lourdes pertes avec les espagnols dans le duel de tirs, le régiment Prinz Friedrich, frais et dispo car tenu en réserve, a manoeuvré sur la gauche pour retenir les bandes hurlantes de guérilleros. Mais une nouvelle bande s'est montrée sur le côté et a chargé le régiment. Celui-ci, pourtant intact, fut surpris et la panique se répandit dans ses rangs. La totalité du régiment ne tarda pas à se rendre aux guérilleros, pensant pouvoir profiter d'une cessation des hostilités, mais de nombreux saxons furent lâchement égorgés et étripés par la valetaille. Le carnage sur les arrières de la division saxonnes, désormais encerclée, eut pour effet de pousser les espagnols à jouer leur va-tout. La Garde charga donc, ainsi que les hussards. Les saxons du Régiment Prinz Anton ne battirent en retraite qu'après avoir subi 80% de pertes dans une fusillade longue de plusieurs heures et dans la charge. Heureusement, il restait le régiment Prinz Clemenz en réserve, qui tint bon jusqu'au bout avec la batterie d'artillerie, continuant de gagner un temps précieux pour que Reynier et Thielmann percent à droite. Restait le régiment d'infanterie légère saxonne sur la gauche. Chargé par la garde espagnole de face et par les guérilleros de flanc, le régiment tint bon lui aussi jusqu'au-delà de ce qui était humainement supportable. Ses rangs enfoncés, beaucoup de saxons en tenue verte se battirent jusqu'a la mort, se faisant submerger les uns après les autres. Pas le choix après ce carnage dans mon infanterie; nous devions achever notre victoire sur la droite. 

Thielmann manque de temps pour bien construire son attaque, alors on serre les fesses et on rentre dedans! Les espagnols défendent le village comme ils peuvent face aux éléments de la divison Reynier qui arrive enfin épauler la cavalerie. Les cuirassiers de Zastrow percutent les dragons espagnols, encore, et les repoussent avec la même violence que lors du combat précédent. Ce n'est toutefois pas suffisant, car il reste un carré de volontaires sur la ligne de communication. Le feu défensif de ce dernier ne permet par de ralentir la cavalerie lourde saxonne, qui l'enfonce prestement et disperse les survivants à coups de sabres. La ligne de retraite ennemie est prise, avec une nouvelle batterie d'artillerie dans la foulée! C'est l'hallali, aussi bien pour les espagnols que pour la division de Lecoq. L'action se termine par la charge d'un régiment de ligne espagnol, aussi bien par les Gardes du Corps que par la Garde Royale à pied. Les troupes du Roi enfoncent la ligne ennemie et rejettent ce régiment loin de la route, avec de lourdes pertes. 

Cette partie fut la plus terrible pour moi de ce tournoi, avec deux armées, deux styles diamétralement opposés, et dans la bonne humeur. Christian m'a fait monter le cardio à plusieurs moments de la partie!

Je perds 55% de mes effectifs, principalement de la division Lecoq, contre lui 35%. Le pire, c'est que ça correspond à peu près au même nombre de pertes, tant il est nombreux! 

C'est toutefois un 70 à 46 en ma faveur, et donc une victoire 7/3, car j'ai capturé tous mes objectifs et pris sa ligne de communication, bien qu'il ait pris la mienne aussi avec sa guérilla.

4. Quatrième Round : Britanniques du Prince d'Orange en 1815 (moi) contre Français de Ney en 1810 à Buçaco (Patrick V.)

 

 

La dernière ronde me voit affronter un nouveau partenaire de jeu, Patrick, strasbourgeois exilé à Toulon depuis quelques années. Patrick aligne une armée française de campagne d'Espagne, sous Ney en 1810. Il me surprend avec trois unités de cavalerie, déjà quand j'en joue deux on me traite de malade, mais lui, trois, avec des unités d'infanterie puissantes et expérimentées! De fait, son armée est de taille plutôt réduite, ce qui me correspond parfaitement en tant qu'Anglais. Nos lignes de communications sont du même côté, sur ma droite, et séparées d'un village. J'applique le même plan que la veille contre Philippe, mais en mieux. Cette fois je donne des ordres plus courts. Garde Britannique en tête d'attaque du village, pendant que les deux autres divisions en tiendront le flanc. Patrick va me surprendre et jouer dans le plus pur style français...

Caramba, encore loupé! L'ennemi me leurre tout à fait, il refuse carrément le combat frontal et n'a déployé que des leurres face au village. Cooke et les Coldstream Guards marchent donc tranquillement sur la ligne de communication adverse, dans la moindre opposition, tandis que la division Picton le suit de près. Mais où est l'ennemi? 

Pendant que je m'attachais à conquérir ma droite et à protéger le flanc, Patrick rushait sur le flanc gauche! Plusieurs régiments de cavalerie légère avancent à bride abattue vers l'extrêmité du champ de bataille, tandis qu'une division d'infanterie française progresse péniblement sur une colline escarpée. C'est pourtant la panique dans l'état major Picton, car Cooke et ses précieuses brigades de la Garde va certes conquérir la ligne de ravitaillement ennemie, mais sans jouer son rôle de domination sur le champ de bataille! De fait, il faut un certain temps avant que les estafettes ne puissent relayer à tous les brigadiers de Picton que l'ennemi se rue sur le flanc gauche et l'arrière de l'armée. Une fois que c'est fait, alors que les premiers accrochages ont lieu avec la cavalerie française et que la canonnade fait ses premières pertes de part et d'autres, les unités de Picton rebroussent enfin chemin! Ouf! Parce que les troupiers britanniques, en rangs serrés, se préparent à recevoir l'armée française au grand complet qui défile devant elle. 

Les premiers tirs français sont plutôt chanceux et à distance, ébranlent artillerie et unité d'infanterie anglaises. Toutefois, les soldats du Roi reforment leurs rangs et attendent de pied ferme l'assaut ennemi. Heureusement, les tours filent vite et les français, qui ont dû parcourir un sacré bout de chemin depuis le début de partie, arrivent assez emmêlés devant mes positions. Je pense pouvoir tenir, mais ça n'aura rien de facile... 

Les français s'acharnent sur mon flanc gauche. Ils chargent et chargent encore, mais les tirs de préparation étant efficaces, les charges le sont moins car les anglais tiennent bon de manière systématique. Ils parviennent à se mettre en carré et à retourner volée sur volée aux français, étrillant le régiment de hussards et celui de chasseurs à cheval, qui viennent à chaque fois avorter leur charge devant les carrés anglais, puis sont foudroyés par les balles et la mitraille. L'infanterie n'a guère plus de succès. Trop tard, elle arrive en ligne et peine à pouvoir monter à l'assaut, quand elle le fait elle est fusillée à son tour. Les français, bien que beaucoup plus nombreux grâce à leur manoeuvre, ne peuvent faire jouer leur supériorité numérique dans ce véritable goulet d'étranglement et sont incapables de prendre pied sur la colline, qui restera anglaise. Une crainte de percée au centre (en haut de la photo) sur une brigade anglaise en ligne, sera repoussée par les réserves, constituées de milices du Hanovre. La ligne de ravitaillement est prise, tous mes objectifs le sont, alors que ce n'est pas le cas de Patrick, qui aura tout essayé mais n'aura pas été très chanceux, et sans ordre d'attaque, engager une colline défendue par les anglais, c'est très difficile.

Je n'ai plus le score précis en tête, mais je gagne 9/1 ayant aussi bien l'avantage en pertes qu'en objectifs.

Epilogue

 

Je termine donc ce tournoi sur trois victoires et une défaite. Je marque 29 points sur les 40 possibles. 2e position sans avoir rencontré le premier, mon pote Philippe à qui je dois justement une revanche. C'est dire si les places entre 2 et 5e se sont battues!

Bref, ce que je retire du tournoi sur la règle et sur le jeu en général:

- Donner des ordres d'attaque fait souvent la différence; je suis un adversaire plutôt offensif et ça surprend pas mal mes adversaires. En revanche, je dois bien faire attention à mes plans, car donner à la garde anglaise l'ordre d'attaquer la Garde Impériale, c'était un peu prétentieux et optimiste...

- Mieux travailler mes listes. C'est déjà honteux que je me sois représenté avec des listes identiques à celles que j'avais utilisé puis critiquées après les Worlds. Ok pour le gain de temps mais c'est pas optimal, la répartition des unités dans l'armée saxonne et la compo même des anglais mériteraient d'être améliorés.

- La cavalerie, beaucoup de gens m'ont dit que c'était pas top. Et bien je n'ai jamais été autant en désaccord avec eux. Bien sûr, c'est fragile, et bien sûr, le carré l'annule... Sauf si vous arrivez à bien l'épauler avec de l'artillerie et le must, un rien d'infanterie. Le binôme Reynier/Thielmann a bien fonctionné sur mes deux parties saxonnes, encore!

- J'ai envie de nouveautés, alors si j'adore les saxons, je pense que ce sera la dernière fois où je jouerais anglais pour un moment. 

Quoiqu'il en soit, un immense merci, dans le désordre:

- Aux organisateurs, Hervé en tête, car il a su brillamment organiser ce tournoi malgré les sollicitations de tous les côtés. Je ne le connaissais pas, mais tout s'est très bien passé, arbitre à l'écoute et une bonne organisation, que demander de plus? La prochaine fois, ce serait chouette de jouer ensemble, Hervé :)

- A mes aimables adversaires, avec qui j'ai passé un excellent moment, dans la défaite comme dans la victoire. C'est ça NPOW; aucune prise de tête, on se marre, on bouge du napo, et on s'amuse.

- Aux organisateurs de l'ACLEB, Patrick, sa femme, les Bricault et tous ceux que je ne connais pas mais qui sont indispensables dans ce genre de rencontre!

- Je remercie encore le padre pour l'excellente peinture de cette armée saxonne... A quand les renforts et compléments? Et à Didier bien sûr, qui m'a prêté les figurines britanniques.

Voici le classement final :

1/ Philippe Duthil Français Polotsk II 1807 / Autrichiens Haslach 1805 === 40 pts
2/ Thibault Rénier Saxons 1812 / Anglais Quatre bras 1815 === 29 pts
3/ Phil Conca Lannes Essling 1805 / Russes borodino 1812 === 26 pts
4/ Damien Gibert Italiens Malojaroslavets 1812 / Suède Leipzig 1813 === 23pts
5/ Christian Cote Bavarois 1812/ Espagnols Sagonte 1811 == 21pts
6/ Thibaut Patry Français Iena 1805 / Anglais Talavera 1809 === 21 pts
7/ Michel Patry Français Eylau 1807 / Anglais Busaco 1810 === 18pts
8/ Patrick Vasselin Ney Bucaco 1810 / Blucher Lutzen 1813 === 17pts
9/ Julien L'hote Garde Italienne 1812 / Autriche Arcis 1814 === 15pts
10/ Christophe Artus Suchet sagonte 1811 / Souvorov 1799 === 15pts
11/ Jean Louis Herault Wurtenberg 1809 / Suède GrossBeeren 1813 === 15pts
12/ Lionel Morvan Austerlitz Lannes 1805 / Borodino V CA 1812 === 12 pts
13/ Yves blanc X CA Prussien 1812 / Français Gross beeren 1813 === 8pts
14/ Impair

Le plan est simple. Déjà, l'Espagnol défend. Il tient tout le bord de table opposé, parfois en plusieurs rangs... Il va falloir tuer du monde, sachant qu'en plus il peut m'emmerder dans le village sur la droite et sur la colline sur la gauche. Je choisis donc le meilleur des plans, très saxon; on enverra Lecoq et sa division d'infanterie débusquer d'éventuels guérilleros dans la colline de gauche tout en menaçant la petite ville centrale, tandis que Reynier et Thielmann passeront par la droite, à travers village et champ s'il le faut, pour prendre la collinne tenue par l'ennemi en face et prendre la route derrière le village adversaire, qui est l'unique voie de retraite de l'adversaire. Si je la prends avec la colline, c'est fini pour Christian et ses Espagnols. C'est donc parti, avec des colonnes de marche qui avancent rapidement; les tuniques blanches peinent sous le soleil d'Espagne, et l'on sue sous les shakos, fusil à l'épaule! D'autant qu'on n'est pas très serein dans les rangs, Christian jouant très bien de la petite guerre psychologique induite par la présence de sa guérilla. Celle-ci se laisse désirer; elle n'est ni dans la colline, ni dans le village. Je dois donc progresser rapidement. Thielmann et ses cavaliers, à l'extrême droite du champ de bataille, ont pris les ordres au pied de la lettre, ils vont si vite qu'ils restent en colonne de marche, par escadrons, sans prendre le temps de se mettre en ligne de bataille! 

Pendant que je m'attachais à conquérir ma droite et à protéger le flanc, Patrick rushait sur le flanc gauche! Plusieurs régiments de cavalerie légère avancent à bride abattue vers l'extrêmité du champ de bataille, tandis qu'une division d'infanterie française progresse péniblement sur une colline escarpée. C'est pourtant la panique dans l'état major Picton, car Cooke et ses précieuses brigades de la Garde va certes conquérir la ligne de ravitaillement ennemie, mais sans jouer son rôle de domination sur le champ de bataille! De fait, il faut un certain temps avant que les estafettes ne puissent relayer à tous les brigadiers de Picton que l'ennemi se rue sur le flanc gauche et l'arrière de l'armée. Une fois que c'est fait, alors que les premiers accrochages ont lieu avec la cavalerie française et que la canonnade fait ses premières pertes de part et d'autres, les unités de Picton rebroussent enfin chemin! Ouf! Parce que les troupiers britanniques, en rangs serrés, se préparent à recevoir l'armée française au grand complet qui défile devant elle. 

Les premiers tirs français sont plutôt chanceux et à distance, ébranlent artillerie et unité d'infanterie anglaises. Toutefois, les soldats du Roi reforment leurs rangs et attendent de pied ferme l'assaut ennemi. Heureusement, les tours filent vite et les français, qui ont dû parcourir un sacré bout de chemin depuis le début de partie, arrivent assez emmêlés devant mes positions. Je pense pouvoir tenir, mais ça n'aura rien de facile... 

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