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NPOW - Tournoi du Hainaut 2015

 

Ecrit par Thibault

Tournoi du Hainaut - 07 et 08 Mars 2015

 

 

D'ordinaire, les 3R se rendent au tournoi du Hainaut (Leernes, à côté de Charleroi en Belgique) pour jouer à Art de la Guerre. Cette année, pour changer un peu d'air, j'y allais en NPOW avec Clément en binôme, qui venait pour apprendre la règle et voir ce qu'elle donnait en tournoi. 2R à NPOW, Père à ADG. Ca allait donner... 

 

Pour ce premier tournoi NPOW, le thème était la Campagne de Belgique 1815, bicentenaire oblige. Nous y sommes donc allés avec deux listes; le IIème Corps d'Armée Français du Comte Reille et le Corps de Réserve du Duc de Wellington. Ces deux corps se sont battus à la bataille de Waterloo. Respect du thème, check. La particularité du tournoi était de jouer deux parties du samedi en gros format, à 550 points, et les deux du dimanche en petit format de 300 points pour ne pas finir trop tard. 

 

 

Avec Clément, nous avons décidé de jouer les listes suivantes (les chiffres entre parenthèses correspondent aux listes de 300pts):

  • IIe corps du Comte Reille. Ce corps est composé de 6 batteries de canons (3), 13 régiments d'infanterie (7) et 2 de cavalerie légère (1). La qualité est relativement standard chez les français, ces régiments sont plutôt solides. Le corps totalise 243pts de force (129).

  • Corps de Réserve du Duc de Wellington. Ce corps dispose de 5 batteries de canons (3), 13 régiments d'infanterie (6), 2 de cavalerie lourde (1) et 1 de cavalerie légère (0). La qualité est très diversifiée; les régiments anglais sont particulièrement bons, l'infanterie allemande est plutôt bonne mais il y a aussi de quelques unités de milice à la qualité médiocre. La cavalerie est elle aussi disparate. L'artillerie est assez médiocre. Le corps totalise 229 pts de force (116).

 

 

Le tournoi se décompose en quatre manches, sur des champs de bataille à la disposition préparée à l'avance.

 

 

La légende suivante permet de lire les cartes:

 

           Ce symbole illustre une unité d'infanterie, division ou brigade. Si elle est effacée, cela signifie que l'unité a été détruite ou se                  trouve en déroute.

 

           Ce symbole illustre une unité de cavalerie, division ou brigade. Si elle est effacée, cela signifie que l'unité a été détruite ou se                trouve en déroute.

 

           Ce symbole illustre une batterie d'artillerie. Si elle est effacée, cela signifie que l'unité a été détruite ou se trouve en déroute.

 

- Les drapeaux symbolisent les lignes de communication de chaque armée; c'est à dire leur zone de campement, de repli, ou le chemin par où transitent munitions, blessés et fournitures.

- Les flèches indiquent les mouvements. Les flèches les plus effacées symbolisent les mouvements du début de partie, tandis que les flèches plus colorées soulignent les mouvements de fin de partie.

- Les flèches à double-sens marquent les attaques avortées, qui se concluent par un retour aux positions initiales.

- Les longues lignes noires symbolisent les routes.

- Les zones marquées en leur milieu d'une ligne fine sont des collines, avec le sens de la pente.

- Les villages sont marqués d'habitations.

- Les cours d'eau sont symbolisés par une ligne sinueuse de couleur bleue.

- Les forêts et bois sont symbolisés par des arbres.

- Les champs sont remplis de traits horizontaux.

 

 

  1. Premier Round: Wellington (Nous) contre Reynier (Didier R.).

Chevaux-légers saxons se préparant au combat sur le flanc gauche de notre armée, face à nos dragons.

Ce premier round nous oppose à Didier, vétéran de la règle. Thibault avait déjà joué quelques parties contre lui, et avait notamment subi une défaite infamante puis avait réussi à obtenir une victoire assez franche. 

 

Didier joue le corps de Reynier en 1813, qui commandait alors des troupes franco-saxonnes. Cette liste est assez diversifiée, dispose d'une assez bonne cavalerie légère et de régiments nombreux et manoeuvrants, avec une bonne puissance de choc et de feu.

 

En face, nous alignons les troupes de Wellington, moins nombreuses mais plus solides. Notre cavalerie lourde surclasse celle de l'adversaire, mais son infanterie est assez homogène quand la nôtre combine troupes excellentes et d'autres médiocres.

Didier est un joueur assez défensif; il nous semble logique qu'il se portera dans les villages avec ses meilleures troupes. Nous décidons donc d'y opposer de solides fantassins anglais pour empêcher français et allemands de sortir des habitations, tandis que notre cavalerie et notre infanterie de Nassau et du Brunswick balayera la plaine sur notre flanc gauche pour menacer le flanc du corps de Reynier. 

 

Le plan de manière générale, se déroule sans embûche... Jusqu'à ce que les combats s'engagent mal sur la gauche, où notre cavalerie lourde s'oppose aux cavaliers saxons. Quelques boulets lointains font reculer nos dragons de la garde anglaise! Aussitôt, les hussards saxons profitent du trou dans nos lignes et nous prennent notre artillerie légère, qui appuyait notre cavalerie. Pire, les saxons font paniquer les régiments du Nassau qui suivent! Heureusement, nos vaillants Scots Greys, dragons écossais, vont rétablir la situation. Alors que les hussards saxons sont isolés au milieu de nos lignes, nos cavaliers chargent sabre au clair la formation ennemie par le flanc. C'est un carnage. Ebranlés, les cavaliers allemands refluent mais sont encerclés. Ils se rendent donc et un drapeau est pris à l'ennemi!

L'armée britannique s'appuie sur les collines sur son flanc gauche et son centre pour contacter les français, qui eux défendent les villages. Les principaux combats auront lieu entre la cavalerie de chaque camp sur notre notre flanc gauche et au centre, où nos dragons sabreront les espoirs français de nos enlever notre centre.

Notre cavalerie a repris le dessus; nos dragons de la garde se reforment et combattent le régiment de lanciers saxons, et le font fuir du champ de bataille avec des pertes importantes. Ce régiment mettra un moment avant de revenir. La situation rétablie sur le flanc gauche, nos divisions de Nassau et du Brunswick avancent par la colline centrale. Les troupes en uniforme noire du Brunswick se heurtent à un fort parti de saxons qui sortent eux-mêmes de champs cultivés. De terribles duels d'artillerie suivis de sanglants corps à corps contre un ennemi supérieur en nombre nous font reculer. Beaucoup de soldats allemands meurent dans chaque camp, mais notre centre apparaît menacé. La division du Brunswick n'a que deux unités d'infanterie, et sont attaquées par trois régiments ennemis et canonnés par deux batteries. Heureusement, les choses se passent mieux sur notre flanc droit. La division Picton tient l'extrêmité droite du champ de bataille face à des saxons qui mettent du temps à progresser. La division Cole, entre Picton et Brunswick sur notre centre-droit, entame un long duel d'artillerie avec les canons saxons, sans pouvoir aider ni Brunswick ni Picton car la division ennemie qui lui fait face lui empêche tout redéploiement.

Dragons lourds "Scots Greys" en pleine charge contre l'assaut saxon mettant à mal notre centre.

La partie en est à son point de basculement; il devient évident que les meilleures divisions amies et ennemies ne décideront pas du sort de la bataille; Picton et Cole entament un duel de mousquetterie contre des français et des saxons bien retranchés et quelques pertes de chaque côté ponctuent ce duel. Notre division d'allemands du Nassau prend la colline française, au bout du champ de bataille tandis que Brunswick, isolé, recule vers la colline centrale. La garde du Brunwsick est épuisée; ses cavaliers légers renforçant la mêlée refluent à leur tour et le régiment d'infanterie légère se fait tuer sur place par les baïonnettes saxonnes. L'ennemi nous repousse; s'il prend la colline et détruit Brunswick, notre armée sera coupée en deux malgré notre victoire sur le flanc gauche.

 

Les dragons lourds de la garde et écossais, sensés balayer le flanc ennemi, se forment donc en échelons pour revenir vers le centre.

Brunswick continue de reculer, ses canons sont pris par l'ennemi et la Garde du Duc comme la petite cavalerie (les fameux hussards de la mort) sont prêts à lâcher sous la pression. C'est à ce moment précis que la division de cavalerie lourde britannique charge les saxons. L'assaut, lancé à longue distance, ne permet pas d'aboutir mais nos ennemis reculent dans le plus grand désordre. 

 

La bataille est terminée. L'essentiel des combats se joue dans le terrible face-à-face entre nos cavaleries sur le flanc gauche, et le duel inégal entre le duc de Brunswick et la division saxonne Lecoq. Les pertes (tués, blessés, disparus et prisonniers) sont assez peu élevées dans les deux camps, moins de 20% de chaque côté. De fait, nos meilleures divisions n'ont pas vraiment pu combattre. 

 

Chaqu camp remporte l'ensemble de ses objectifs; pour nous anglais il s'agissait de toutes les collines tandis que le français avait désigné les villages. Cependant, nous avons un ratio de pertes très légèrement plus élevé que les français (alors que leurs pertes sont supérieures de quelques petits points). Cette différence en pourcentage de pertes subies nous désavantage, face à Didier qui a mieux su préserver ses trouves. Le différentiel n'est que de 5pts. 

 

Défaite 4 à 6.

2.  Deuxième round: Reille (nous) contre Blücher (Laurent F.)

Mêlée entre cuirassiers prussiens et compagnie d'élite d'un régiment de chasseurs français.

Ce second round nous oppose à Laurent, contre lequel nous n'avions encore jamais joué. 

 

Laurent aligne une armée prussienne de 1813 qui est une totale nouveauté pour nous. Il a pas mal pioché dans les options et nous opposera une nombreuse cavalerie, une infanterie d'élite, et une artillerie nombreuse bien que médiocre.

 

Nous disposons en face du corps de Reille, très polyvalent. Nous manquons peut être d'un peu de cavalerie mais notre infanterie est particulièrement maniable, notre infanterie est solide tout comme l'artillerie. Le plan est de l'attaquer en masse là où c'est possible... Sauf que le terrain nous laissera peu de choix.

Notre armée est fractionnée en deux par la morphologie du champ de bataille. Très vite, les combats débutent à l'extrême gauche du champ de bataille quand notre cavalerie légère sous le commandement de Piré se déploie face à la cavalerie de la garde prussienne! Piré, trop éloigné de Reille, prend sur lui pour lancer le combat car la cavalerie d'élite ennemie est encore en formation de marche. Il saute à la gorge des hussards et cuirassiers ennemis avec ses chevaux-légers et ses chasseurs à cheval... Et le bénéfice de la charge comme de la formation de combat provoque de lourdes pertes dans la cavalerie allemande. Les français sont cependant repoussés lorsque la cavalerie d'élite du Roi de Prusse se reforme pour charger à son tour. Les français n'ont pas pris d'avantage décisif mais ont tout de même occasionné de lourdes pertes à la cavalerie ennemie. 

 

Pendant ce temps, les divisions d'infanterie des généraux Foix et Jérôme Bonaparte prennent le village au nez et à la barbe de la garde prussienne à pied, pourtant nombreuse et déterminée. Jérôme déploie sa division à la sortie du pont et se prépare à lancer son assaut sur la batterie de 40 pièces prussiennes qui gardent la plaine et le flanc de la garde royale.

La rivière coupe en deux le champ de bataille et nous force à une bataille frontale. Les combats sur le flanc gauche opposent le meilleur de l'armée ennemie à notre cavalerie et une division d'infanterie classique; la garde prussienne à pied et montée tentera de nous enfoncer, soutenue par une grande batterie de 40 canons qui balaie la sortie du pont. A droite, un combat sanglant aura lieu autour pour la possession du second pont et des villages attenants.

Pendant ce temps, le général en chef Reille appuie de ses 20 canons la division Bachelu, qui sur le flanc droit combat deux divisions prussiennes sous le commandement du général Blücher. Le pont est franchi d'abord par les prussiens, qui s'écroulent par dizaines sous le feu à mitraille des canons français. Puis, c'est au tour du 61ème de Ligne de franchir le pont sous le feu prussien. Des Uhlans ennemis chargeront le régiment pendant sa traversée, mais les fantassins français les repousseront. Une fois de l'autre côté, les français sont pourtant cueillis à bout portant par des canons et des grenadiers allemands. Le régiment est rejeté dans la rivière et quantité d'hommes se noient. La boucherie continue avec un nouvel assaut prussien, cette fois massif. Plusieurs régiments traversent le pont, mais celui de tête est accueilli à la baïonnette par le 2ème Léger. Celui-ci repousse les prussiens, grenadiers compris, et ouvre la route à toute la division Bachelu. Les prussiens pourtant, se battent pied à pied. Ils sont pourtant nombreux à subir la Furia Francese et les corps jonchent les alentours du pont. 

 

Sur le flanc gauche, la cavalerie prussienne charge les cavaliers légers français. L'impact est dévastateur pour les deux camps. L'artillerie légère à cheval française est sabrée, les chevaux-légers lanciers meurent en masse face aux cuirassiers prussiens. Heureusement, les chasseurs à cheval culbutent les hussards de la garde prussienne, qui partent en déroute en laissant quantité de morts derrière eux. 

 

Le village, fermement tenu par l'infanterie du général Foix, se prépare à subir l'assaut de la garde prussienne. Dès les premiers coups de feu entre tirailleurs français et gardes prussiens, une balle perdue tue le général Yorck, commandant la garde royale. Sa mort jette la confusion dans la division d'élite ennemie, qui reste sous le feu français tout en lâchant quelques salves sans réussir à lancer une véritable attaque. La plaine à droite du village est quant à elle balayée par le feu des canons prussiens. Les pertes sont nombreuses chez le 1er de Ligne qui ouvre la route à toute la division du Prince Jérôme. Les français avancent baïonnette au canon et drapeaux au vent, subissant le feu d'enfer sans ciller. 

Régiment prussien essayant de chasser le 2ème Léger qui a pris pied dans le village sur le flanc droit du champ de bataille.

La situation des prussiens s'aggrave. Sur le flanc gauche, la cavalerie légère de Piré prend le dessus sur les cuirassiers prussiens, les culbute et chasse l'artillerie à cheval de la garde prussienne hors de la table. La victoire de la cavalerie française est totale, mais a coûté cher en cavaliers.

 

La Garde Prussienne lance enfin son assaut sur le village. Mais cette attaque, décousue, échoue. Les fusiliers et tirailleurs de Foix abattent de nombreux grenadiers pendant leur assaut et ceux-ci sont chassés des quelques maisons prises. Le village est conservé. 

 

Sur sa droite, la division du Prince Jérôme arrive à portée des canons prussiens. Si ceux-ci parviennent parfois à réatteler pour s'enfuir, des dizaines de canons sont pris ou détruits, leurs servants tués ou capturés. La grande batterie prussienne n'est plus.

Si la victoire sur le flanc gauche est totale, reste la division Bachelu qui est toujours aux prises avec deux divisions prussiennes. Heureusement, une d'entre elle est chassée du village et l'autre est fort amoindries.

 

La bataille se termine partout.Tous les objectifs ont été remplis de notre côté, tandis que les prussiens perdent deux villages qu'ils voulaient contrôler; celui pris par Bachelu et celui que Foix a soustrait à la Garde Royale. Piré a détruit une division de bien meilleure qualité que la nôtre, Foix a repoussé les troupes d'élite ennemies, Jérôme a détruit la grande batterie prussienne et Bachelu a défendu sa rive, pris le pont et le village défendu par les prussiens derrière. 

 

En sus de la victoire, la partie fut ponctuée de pas mal de retournements et de fous rires avec Laurent.

 

Victoire 9 à 1.

3.  Troisième round: Reille (nous) contre Bernadotte (José E. et Laurent B.)

Batterie française ouvrant le feu sur les carrés suèdois.

Troisième round et nous affrontons un binôme... José et Laurent, avec une liste suèdoise atypique de 1813. Nous avions déjà joué contre José, réputé très bon joueur à NPOW, mais encore jamais contre Laurent. Cette partie sera donc doublement une découverte. La partie se déroulera à 300pts contre 550 d'habitude.

 

Leur liste des suèdois de Bernadotte (ex-maréchal français passé à l'ennemi...) est particulière, avec plusieurs unités de cavalerie, ou très bonne, ou très mauvaise (dragons ou cosaques irréguliers), avec une infanterie d'élite (garde et grenadiers suèdois), avec une artillerie du même niveau que la nôtre. 

 

Notre liste dispose d'une moindre cavalerie, mais puissante, et de deux solides divisions d'infanterie.  

Le plan à adopter est soumis à grande discussion au sein de notre état major. Clément veut envoyer Reille, notre artillerie, cavalerie et plus grosse division d'infanterie, par la droite tandis que notre seconde division d'infanterie contournera l'ennemi par la gauche, derrière la forêt. Thibault préférerait masser l'ensemble des forces sur la droite pour se jeter d'un bloc sur l'ennemi et le détruire en un seul engagement. Le plan adopté sera le premier, avec le contournement.

 

La bataille s'engage difficilement; Bachelu sur la droite n'arrive pas à se déployer, tout comme Reille qui ne parvient pas à prendre la colline. Ce sont les suèdois qui l'occupent, et qui fondent sur Bachelu dont les régiments n'arrivent pas à se mettre en formation de combat. Un régiment est promptement mis en déroute, car canonné et chargé par les grenadiers de la garde suèdoise. Un autre parvient à se mettre en carré avant de se faire charger par la cavalerie lourde ennemie. Pendant un bon moment, ce seul régiment retiendra les dragons ennemis et tout un régiment d'infanterie. Ce temps laissé à Bachelu va permettre de redresser quelque peu la situation, avec l'aide des canons de Reille qui bombardent la colline où les suèdois se forment en carré, pour éviter la charge de la cavalerie française.

Les deux armées se sont mutuellement prises en tenaille; les cosaques se rabattent sur les canons français tandis que la seconde division française attaque l'ennemi à revers. La lutte autour de la colline, tenue par le suèdois, sera meutrière. Il manquait du temps aux français, et de la vitesse de déploiement, pour achever un ennemi amoindir.

Reille bombarde les suèdois et leur inflige quelques pertes, tandis que Bachelu parvient à repousser les dragons et l'infanterie ennemie grâce au courage du régiment mis en carré. Celui-ci accuse les pertes, mais permet à son général de reprendre l'initiative. Bachelu attaque avec le soutien des canons de Reille. Il désorganise deux nouvelles unités ennemies et les culbute. 

 

Pendant ce temps, le Prince Jérôme et sa division entament leur prise en tenailles, prennent une colline à l'ennemi et avancent vers le coeur des combats. Une division de cosaques les contournent pour se rabattre dans le dos des français...

 

Au coeur des combats, la situation empire rapidement pour les suèdois. Bachelu force le passage et prend la route en dispersant grenadiers, fantassins et cavaliers suèdois, mais accuse également des pertes importantes. Les combats dégénèrent en feux de rangs à bout portant et en corps-à-corps sanglants. L'arrivée des renforts décidera du sort de la bataille.

La division du Prince Jérôme passe à l'attaque aux cris de "Pour l'Empereur" et "Allons leur percer le flanc!"

Presque en même temps, la division de cosaques tombe sur les arrières de Reille et celle du Prince Jérôme attaque les suèdois à revers.

 

Les cosaques doivent d'abord affronter les chevaux-légers lanciers français, qui repoussent deux de leurs attaques en leur occasionnant de lourdes pertes. Finalement, les cosaques, bien plus nombreux, encerclent les français et les massacrent, puis prennent à revers les canons de Reille. C'est l'hécatombe, mais cher payée! 

 

Jérôme attaque vigoureusement. Il aide Bachelu à anéantir un régiment de grenadiers de la garde suèdoise et occasionne quelques dégâts à d'autres unités ennemies déjà durement éprouvées.

Bachelu continue son attaque contre le centre suèdois; il chassera un régiment ennemi du champ de bataille et continuera d'abattre des dragons et des grenadiers en nombre, mais il perd à nouveau un régiment lors d'une contre-attaque ennemie.

 

Le bain de sang se termine, les deux camps sont très durement éprouvés. Malheureusement, les suèdois prennent tous leurs objectifs sauf un, et les français en ratent deux. Le niveau des pertes est légèrement supérieur chez les français, mais ce sont bien les 35 pts perdus par des objectifs non capturés qui est fatale pour le corps de Reille.

 

La partie fut acharnée et connut beaucoup de retournements de situation. Le plan français aurait pu fonctionner si Reille et Bachelu avaient eu un peu moins de malchance au départ; le nombre de 1 successifs a été handicapant avec une stratégie offensive, cela l'aurait beaucoup moins été en défense. Nous avons eu le coup des prussiens du round précédent, dont la garde à cheval et à pied eut les pires difficultés à se déployer!

 

Défaite 2 à 8.

4.  Quatrième round: Reille (nous) contre le Prince d'Orange (Christian C.)

Chevaux-légers lanciers attaquant la division de Brunswick à revers, dans l'une des plus magnifiques charges qui fut.

Dernier round et jusque là, nous ne nous sommes pas trop mal défendus; un défaite à l'arrachée, une énorme victoire mais une seconde défaite franche. Reste à transformer l'essai. Nous affrontons Christian, le seul de nos adversaires qui n'est pas de notre club! Ce joueur fort sympathique joue une armée coalisée (relativement) semblable à la nôtre de Wellington; il joue un des corps de l'armée "'britannique" lors de la bataille des Quatre-Bras (juste avant Waterloo).

 

Son armée est composée d'une cavalerie légère tout à fait correcte, d'une infanterie nombreuse et équilibrée, mais de relativement peu d'artillerie. Notre avantage est donc aux canons, à quelques unités plus solides et une cavalerie moins nombreuse mais plus impactante.

 

Le plan que nous choisissons avec Clément est encore tout en manoeuvres. Le corps principal, composé de la division Bachelu et des canons et cavaliers de Reille, passera par le côté du champ de bataille pendant que Jérôme attirera l'ennemi dans un piège, au centre. La partie est risquée; si Jérôme ne tient pas assez longtemps ou si les autres unités sont trop longues à contourner l'ennemi, ce serait un désastre!

 

Nous nous préparons... Et la tension monte quand Clément, qui s'occupe des forces d'attaque, rate tous ses premiers jets d'initiative, nos troupes ne parvenant à franchir pour de bon le petit pont qu'au troisième tour de jeu sur 8! Heureusement, Christian est bien en peine également; la division hollando-belge Perponcher nous contourne et se trouve fort loin, tandis que celle du Brunswick peine également à franchir le pont central. 

 

Jérôme fera d'ailleurs gagner un temps précieux à sa division... Déployant une batterie sur la colline où ses troupes se retranchent, il déclenche le feu des canons en voyant une colonne de cavaliers en uniforme noir franchir le pont. L'artillerie tonne et plusieurs cavaliers sont fauchés, dont le Duc de Brunswick lui-même, dont la nouvelle de la mort jette la confusion dans sa division!

Le plan est là encore audacieux; pas de contact frontal mais pivot de toute l'armée à partir de la colline centrale tenue par notre plus petite division, celle du Prince Jérôme. Pendant ce temps, les meilleures unités de l'armée passent la rivière pour tomber sur les arrières de l'ennemi qui, comme prévu, attaque en masse la division de Jérôme...

Clément fourbit ses dés et lance Reille et Bachelu en avant. Il longe la rivière à toute vitesse, contourne le village... Et alors que la division du Brunswick flaire le danger, il lui tombe dessus! Ni une, ni deux, les français n'attendent pas que leur nombreuse artillerie soit en place et chargent sans attendre. Un régiment du Brunswick sera percuté et endurera de lourdes pertes, pourchassé dans sa retraite par les chevaux-légers français. L'artillerie tonne sur les arrières de la division, qui commence à traverser le pont pour fondre sur Jérôme pendant que le corps principal français s'échine à massacrer l'arrière-garde. Alors que les premiers éléments allemands traversent... C'est au tour de la division Bachelu d'attaquer à la baïonnette, en colonnes compactes! Une autre unité du Brunswick se fait ainsi étriller. Bachelu et Reille canonnent et chargent sans cesse l'ennemi pour le repousser et prendre tout le reste de l'armée adverse à revers, et qui sait, prendre la ligne de communication des coalisés!

 

Christian a bien perçu la menace et ses troupes allemandes sont soumises à une forte attrition au corps-à-corps. Il précipite ses préparatifs et saute à la gorge du Prince Jérôme avec la division hollando-belge Perponcher, des hussards anglais et des unités du Brunswick ayant traversé le pont à temps. La colline devient un îlot de bleu où des rouges, des verts, des noirs et des bleus foncés chargent, tirent et canonnent. Les hussards anglais sont repoussés, penauds, par une vive fusillade des français, qui repoussent de la même manière les hussards de la mort du Brunswick. L'infanterie hollandaise et belge arrive au contact, mais est sévèrement repoussée par les français. Ceux-ci sont moins nombreux, mais ont une position assez forte et une résolution qui l'est tout autant; même à un contre presque trois ils tiennent bon, rechargent les mousquets, tirent et combattent sans reculer.

Les survivants d'un régiment du Brunswick se battent jusqu'à la mort contre les attaques de cavalerie et d'infanterie française.

De l'autre côté de la rivière, Reille et un régiment de Ligne de Bachelu repoussent, éreintent et étrillent deux unités du Brunswick mais sans jamais parvenir à les mettre en déroute. Ces courageux soldats maintiennent la cohésion de leurs rangs en reculant, même en endurant des pertes sévères. Cela dit, ces unités repoussées permettent à Bachelu de franchir le pont pour prendre le reste du Brunswick à revers, et Perponcher de flanc. Les allemands, en traversant le pont, ont pris soin de dételler leur artillerie pour en barrer l'accès. C'est le nouveau commandant de la division après la mort du Duc, qui commande en personne ces canons. Le 108ème de Ligne traverse sous la mitraille, qui fauche des dizaines de soldats français. Mais le pont est franchi. Les servants des canons sont passés à la baïonnette et le général de division se prend une balle en plein visage, faisant perdre une nouvelle fois tout commandement à son unité !

Jérôme quant à lui, fait face à une pression toujours plus grande. Ses régiments accueillent une nouvelle offensive générale de la division Perponcher de salves précises et meutrières. Les hollando-belges sont à demi-stoppés par ce feu défensif et les rares unités à atteindre les français sont encore une fois repoussées à coups de crosse et de baïonnette. 

 

La bataille est terminée. Jérôme a tenu bon et endure le plus de pertes chez les français, mais elles restent somme toutes légères. Les français ne perdent pas 15% de leurs effectifs. Les coalisés quant à eux, ont des pertes à peine plus élevées chez les hollando-belges, mais leur cavalerie a plus souffert, tout comme le Brunswick. Ils perdent environ 30/35% de leurs effectifs. Cependant, l'offensive française a piétiné en début de partie, ce qui prive les français d'une victoire totale; ils étaient à un tour du principal objectif ennemi (le village au nord-est) et leur ligne de communication, ce qui aurait été désastreux pour eux... Mais qu'importe ce contretemps, la bataille a été particulièrement manoeuvrière et les combats, s'ils n'ont pas eu le temps de durer, se sont avérés assez sanglants!

 

De plus, Christian est un adversaire particulièrement fair-play que nous ne connaissions pas, les rires et moments épiques furent là encore au rendez vous!

 

Victoire 8 à 2.

Débriefing.

Ce premier tournoi sur la règle NPOW a été particulièrement sympathique. Cette règle que nous n'avions jamais réellement envisagé d'aborder jusque là car déjà trop de projets, s'avère réellement agréable à jouer y compris en compétition. La règle est relativement claire, les joueurs particulièrement fair-play. On a appris plein de choses et malgré nous, nous avons été confortés Clément et moi dans la vertu de l'offensive à outrance dans ces guerres napoléoniennes! On y reviendra, et promis, si possible avec des armées aussi "agressives" avec un niveau d'initiative élevé. 

 

L'arbitrage fut particulièrement bon et clair! Hugo aurait pu annoncer la fin des parties plus tôt que "les gars on s'arrête!" mais les quelques fois où on l'a sollicité, il n'a jamais perdu patience (et pourtant, y'avait Clément dans l'équipe ah ah!), nous a conseillés et a tranché à la fois en vertu de la règle comme de la logique... Parfait!

 

Nos adversaires furent tous très sympas... Didier nous a comme d'habitude offert un bon challenge et des conseils avisés, avec quelques retournements de situation assez rigolos (surtout pour notre duel de cavalerie); Laurent nous a bien fait marrer avec ses jets de dés calamiteux (Père, on t'a vengé de Vomito... A charge de revanche; on n'en finira jamais!), Laurent et José nous ont posé tout un tas de problèmes bien épineux qui nous posèrent d'excellents défis; et Christian, enfin, qui nous as supportés dans une partie haute en couleurs!

 

La logistique de la rencontre fut épique comme à chaque fois à Leernes, avec moultes bières, boustifailles et autres rires aux éclats avec les copains!

 

Sur l'aspect purement "tournoi", nous finissons troisièmes au classement (avec 23 points si j'ai bien relevé nos scores à chaque partie). Il me semble que les seconds, Laurent et José, avaient 24/25 points et Didier devait en avoir 26. Pas mal pour une première fois, la prochaine fois on viendra peut être avec nos propres armées... Si on arrive à tenir les délais!

 

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