top of page

Montivilliers 2023

Poule Ages Sombres Et Feodale
Ecrit par Thibault

b7ce18f0ce587c61804bbe37cfc89e59--carolingian-the-vikings.jpg

Tournoi de Montivilliers, 25/06 mars 2023

Pour la petite histoire, même si je baigne dans le jeu d'histoire depuis tout petit, le premier vrai tournoi où j'ai accompagné mon père pour jouer (à l'époque à DBM - De Bellis Multidinis), c'était Montivilliers, du côté du Havre en Normandie. Nombre de joueurs croisés à l'époque sont toujours dans le circuit, même si souvent comme moi à l'époque, ils débutaient. Quoiqu'il en soit, c'était un vrai plaisir d'y retourner, et de retrouver les copains des Compagnies du Littoral qui nous accueillaient, et des copains d'ailleurs plus vus depuis quelques années...

Qui, quoi, comment?

Décidé à m'intégrer dans la partie "Ages Sombres" de la poule, je voulais jouer la sublime armée Charlemagne que l'on avait préparée, que Thomas avait peinte et moi soclée... Certes, la poule courrait jusqu'à la fin de l'Ere Normande, et pouvait donc pulluler d'armées byzantines que je redoute toujours pour leur manoeuvrabilité, sans parler évidemment des chevaliers Francs tardifs ou Normands... Dans tous les cas, je savais que je prenais un risque d'être moins manoeuvrable/tireur que beaucoup d'armées, et beaucoup moins percutant que toutes les armées de chevaliers. Je prends le risque, parce que je veux jouer cette armée de coeur et je "sens bien" la liste que j'ai préparée. 

Armée Francs Carolingiens donc, liste 153, en l'an 800 qui peut défendre en plaines ou en forêt.

1er corps - Empereur Charlemagne, Général Stratège

4 - Caballarii de la Garde Palatine - Cavaliers lourds impact élite

2 - Fantassins Francs - Lanciers lourds médiocres

2 - Archers Francs - Archers

2 - Fantassins Souabes et Bavarois - Fantassins lourds élite

2 - Miliciens Francs - Levée

2 - Tirailleurs Francs - Fantassins légers javelot

2e corps - Roland Le Preux, Général Compétent

2 - Caballarii - Cavaliers lourds impact élite

1 - Eclaireurs Basques et Gascons - Cavaliers légers javelot

1 - Archers montés avec lance - Cavalerie moyenne impact

3e corps - Béranger le Sage, Général Compétent

2 - Caballarii - Cavaliers lourds impact élite

1 - Eclaireurs Basques et Gascons - Cavaliers légers javelot

1 - Archers montés avec lance - Cavalerie moyenne impact

L'armée est peu nombreuse, seulement 22 éléments. Elle est extrêmement mobile et agressive, avec +4 d'initiative donc je serais souvent attaquant. Elle comporte deux petites ailes de cavalerie, alliant manœuvrabilité (avec les cavaliers légers et moyens) et de l'impact avec les cavaliers lourds élite. Ces corps restent fragiles car peu nombreux, et seulement la moitié des cavaliers (les lourds donc) ont une protection. Charlemagne commande le gros de l'armée, soit 14 unités. Il allie, chose peu commune, un "bloc" de piétons disparates, de mauvais lanciers francs avec des archers, des miliciens et de l'infanterie lourde élite. Cette "masse" est peu capable d'agir seule, car elle n'est vraiment performante contre aucun adversaire; elle est robuste et a quelques tireurs, mais comporte des milices et des unités médiocres qui affaiblissent la ligne. L'idée est de temporiser un centre ou en pivot pour que les cavaliers élite de Charlemagne soit rejoignent les deux ailes pour frapper un côté, soit cognent les troupes qui voudraient enfoncer l'infanterie. Cette liste me changera énormément; je ne joue JAMAIS d'armées de cavalerie à ADG et c'est une grande découverte; je n'ai jamais joué cette armée ni cette liste en entraînement ou en tournoi.

 

Du côté du club, Phiphi jouera une armée "Royaumes Taifas", soit les petits états arabes en Espagne au XIe siècle avec le Cid comme mercenaire au service des musulmans, il aligne une armée de lanciers arabes, de cavaliers légers et d'un petit noyau de chevaliers mercenaires chrétiens. Papa, quant à lui, jouera une armée insensée pour la poule, à savoir des "Tribus d'Amérique du Nord" précédemment présentés sur ce blog. Une énorme masse d'archers et de fantassins impétueux, sans protections. Face à des chevaliers, des cavaliers lourds et archers... Le tournoi s'annonce rude !
 

Première Partie: Francs Carolingiens contre Vikings de Dave Saunders

Première partie, premier défi. Nous rencontrons Clément, mon frère, et Manu dont j'ai parlé dans l'article sur le tournoi de Lisbonne. Autant dire une partie très relevée et sans aucun doute sans pitié car nous nous défions énormément avant même le placement des troupes. Première bêtise; on ne fait pas attention au placement des terrains et tous tombent chez eux alors que nous devions relancer. Qu'importe, cela aurait sans doute donné une partie différente mais toute aussi imprévue. 

Au déploiement, j'aligne un corps de francs sur chaque aile et Thomas les vikings plein centre. Les arabes nous attendent au centre sur une colline, avec des archers à cheval, et des unités mixant lanciers moyens et archers. De terribles "Dailamis" tiennent le flanc ennemi dans une plantation; ces redoutables soldats, combattant en ordre dispersé, sont classés impact et élite. La plus grande surprise vient du flanc gauche, où le Calife a placé l'essentiel de sa cavalerie lourde, de son infanterie lourde également. Ils auront évidemment fort à faire pour se déployer... Mais tombent à cinq contre un contre la cavalerie du Duc d'Aquitaine !

La bataille va débuter sous de bien difficiles auspices, avec des mouvements rapides des deux côtés. Sur la moitié droite de la table, les francs vont harasser de tirs les Dailamis dans les vergers tandis que les cavaliers arabes, venus lâcher quelques volées sur le mur de boucliers vikings, seront contournés par les éclaireurs francs. L'infanterie viking va profiter de l'occasion pour charger en hurlant, hache et bouclier en main. Le choc est terrible. Les arabes, mal protégés car sans armure et mal armés car voués au tir de harcèlement, tiennent bon. Les combats dégénèrent rapidement en une multitude de combats individuels mais lentement, les cavaliers sont tirés à bas leur selle et massacrés au sol. La cavalerie lourde franque parachève le massacre et se rassemble pour combattre la garde d'un prince Egyptien. Les premières volées de l'infanterie abasside frappent les boucliers nordiques en ne faisant que rarement mouche...

20221015_101534_edited.jpg
20221015_101537.jpg

Le flanc droit souffre comme attendu. Les cavaliers arabes sont légion, et tirent sans discontinuer sur les rangs des Caballari dont de nombreux cavaliers sont rapidement touchés. En une phase de tirs, toutes les unités franques passent en désordre, ce qui aggrave plus encore leur situation. Largement dépassés en nombre, les cavaliers carolingiens vont tenter de charger. Mais les arabes, plus lourdement équipés que ceux au centre, piquent des deux et viennent à leur rencontre. Le choc est terrible et permet aux Francs de redresser quelque peu la situation, pendant que l'infanterie du Duc marche résolument vers les archers et lanciers lourds du Calife. Reste-t-il un espoir? A ce stade du premier choc, les arabes ont une dizaine de pertes, et nous deux fois plus...

20221015_121429.jpg

A gauche, la cavalerie franque, largement surpassée en nombre, cède. Parachevant le massacre, des cavaliers lourds abassides chargent lances baissées des unités d'archers et de milices, et massacrent des centaines de fantassins. Mais très vite, les pertes s'accumulent aussi pour les arabes. L'infanterie lourde franque tient bon et les deux corps d'armées sur la gauche sont profondément imbriqués l'un dans l'autre, des milliers de soldats s'affrontant en lignes compactes d'où s'échappent blessés et agonisants, quand ils ne sont pas piétinés par la masse des combattants. Au centre et à droite, la cavalerie lourde franque en remonte à son adversaire, et les Dailamis et guerriers du désert chargent le flanc droit du Roi Charles, qui tient bon. Les dernières volées de flèches fauchent en tir tendu des dizaines de guerriers et l'infanterie lourde tient bon, suffisamment pour que des cavaliers lourds de la Garde Royale ne percent le flanc arabe. En sus, l'infanterie attaque les unités d'archers et de lanciers réunis du Calife. Les Huscarls de Rollo massacrent littéralement les soudanais, armés d'une lance ou d'un arc et protégés de simple tissu quand l'élite nordique, couverte de mailles, d'un casque, et d'une hache à deux mains, massacre tout ce qui passe à sa portée. Avec le soutien de la cavalerie franque, l'infanterie soudanaise est tournée et massacrée. Les arabes ont réussi à fait grand carnage sur le flanc où leur supériorité était éclatante... Mais partout ailleurs, les Francs et les Vikings leur occasionnent de lourdes pertes. 

L'action qui décide du sort de la bataille est que chacun des deux camps a lancé sa cavalerie en direction du camp ennemi... Et les arabes, partis plus près, pillent en premier les bagages de l'ennemi. Les éclaireurs Francs échouent à une seule UD... !

C'est une défaite, 38 à 30 si mes souvenirs sont bons.

Nous avons plus de pertes, car l'armée ennemie est bien mieux commandée et plus constituée aussi de troupes élites coûteuses. mais le carnage dans le camp ennemi était très important. Si nous avions eu l'occasion de jouer notre tour (attaquants, Clément et Manu ont joué en premier et nous ont "fini" avant qu'on puisse finir le tour), nous aurions arraché la double-démoralisation et un match nul mérité; nous avons correctement tenu malgré l'avantage du terrain et du déploiement pour eux, et nos contre-attaques leur ont fait mal. Malheureusement, trop tard ! Ils ont très bien joué, bravo à eux pour cette partie très sanglante.

Seconde Partie: Franco-Vikings contre Conquête Arabe

Le tournoi pullule d'armées Byzantines et nous rencontrons une seconde armée musulmane ! 

Des arabes de la période Conquête, soit l'émergence et la violente poussée du tout premier Djihad, qui pousse les musulmans de Médine à La Mecque, puis à la Péninsule arabique jusqu'à toute la rive sud et est de la Méditerranée. C'est une armée extrêmement motivée, avec une cavalerie de ligne dépourvue d'armures mais avec impact, de bons tirailleurs et une infanterie peu spécialisée mais pouvant être entièrement élite pour représenter son niveau de fanatisme et le commandement décentralisé très efficace des natifs du désert. Etienne et Gilles sont deux bons joueurs; ils n'ont pas l'habitude de prendre beaucoup de risques et notre déploiement les embête beaucoup. Une colline cultivée de vergers, plein centre, et des champs sur le flanc droit seront la pierre angulaire de leur défense, avec des marais sur le flanc gauche.

20221015_143722.jpg

Nous décidons de prendre l'initiative; deux axes d'attaque et un de pression seront développés de notre côté; notre cavalerie franque sur le flanc gauche contournera le marais pour s'opposer à la cavalerie arabe tandis que nous tenterons de déborder une partie des lanciers élite de l'ennemi en prenant d'assaut la colline cultivée au centre, défendue par des tirailleurs. Sur le flanc droit, les francs doivent harasser l'ennemi de tirs et préparer la charge de la cavalerie royale autour du champ, bien que la position, tenue par des troupes d'élite, apparaît inexpugnable; l'infanterie franque comme la cavalerie sont trop lourdes et y subissent des malus. Toutefois, l'ennemi est à portée de tir et est trop léger pour s'aventurer en plaine...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C'est la partie sans doute où nous allons tenter le plus de choses. Les vikings marchent résolument sur l'ennemi au centre. Pénalisée dans les vergers, les guerriers en formation serrée combattent moins bien tandis que l'ennemi, combattant sur la pente d'une colline, bénéficie aussi de l'avantage de la hauteur. Nous prenons le risque car les huscarls restent bien supérieurs au combat avec tous les bonus et la présence du général, tandis que des archers complètent la ligne et que nous jouissons d'un débord sur un des flancs.

Le combat vire rapidement à la catastrophe. La mince ligne de tirailleurs arabes harasse de tirs, javelots, billes de fronde et flèches, les rangs vikings désorganisés par la palmeraie. Les nordiques sont fauchés et les combats au corps à corps ne donnent rien. Aucune unité arabe, pourtant peu nombreuses et en ordre relâché, n'encaisse de pertes significatives. Un javelot abat Rollo. Ses hommes se font étriller, acculer. Les lanciers lourds arabes rejoignent la mêlée et les vikings sont massacrés, dégarnissant totalement le flanc de l'infanterie franque. A gauche, la cavalerie lourde franque prend le dessus sur la cavalerie arabe, le premier choc permettant aux Caballari de désarçonner des dizaines de cavaliers arabes et de décimer deux unités entières... Mais suite à un coup du sort, le général franc est abattu à son tour. Et une contre-attaque des arabes, sur des francs désorganisés et non commandés, est dévastatrice. Les combats s'engagent sur toute la ligne et de minces espoirs demeurent; les lignes d'infanterie lourde franque et viking tiennent bon sur les lanciers arabes, qui subissent des pertes significatives sur toute la ligne, tandis que la cavalerie lourde royale, contournant les champs du flanc droit, occasionnent de lourdes pertes à l'ennemi. 

Nous déroutons malgré tout, 38 à 23. 

C'est une défaite assez lourde. Rétrospectivement, nous "jouons" le jeu pour tenter de rompre un ennemi qui n'a pas l'intention de sortir. L'assaut viking sur la colline accidentée est un désastre absolue, où nous perdons une dizaine de points contre un seul pris sur l'ennemi, alors que je reste convaincu qu'avec deux combats à égalité, et deux légèrement défavorables, nous pouvions profiter de la présence des huscarls avec général inclus, élites, et d'un débord, car nous avions sur toutes les unités le double de points de cohésion. Thomas a failli manger mes dés en me poussant à engager le général Franc du flanc gauche sans aucune nécessité, ce qui sur un coup du sort leur permet de reprendre l'ascendant sur une aile où j'étais bien mieux engagé. Nous avons même, au regard de ces deux situations catastrophiques, plutôt de la chance d'être "revenu" dans la partie sur les engagements principaux, lancés par nos adversaires, car ils avaient souvent un avantage initial que nos commandants ont su remonter après un premier choc favorable. Super partie malgré tout, mais quelle guigne !

20221015_151803.jpg
20221015_170150.jpg

Troisième Partie: Franco-Vikings contre Tribus Béja

Avec deux défaites, nous sommes logiquement mal classés, même si une d'entre elle s'est jouée sur le fil et que la seconde ne nous voit pas prendre une pile, mais un bel écart malgré tout. 

Nous jouons ce dimanche matin contre une armée originale; les Béja. Il s'agit de tribus d'Afrique, de mémoire, qui combattent majoritairement en unités de chameliers, de cavalerie et d'infanterie qui n'hésite pas à charger, classée impétueuse même si en ordre relâché. Le terrain est mal choisi; nous décidons de défendre en forêt, ce qui les avantagerons légèrement avec des broussailles qui sont ignorées par leurs chameaux.

Notre déploiement devient plus original, avec les deux corps de cavalerie franque au centre, épaulés par leur infanterie et une batterie d'archers réunis en plein milieu du champ de bataille. Sur les flancs, les vikings doivent opposer un mur de boucliers à l'ennemi qui ne manquera pas d'y déployer sa cavalerie...

20221016_093008.jpg

Le déploiement de notre côté apparaît "parfait". Les deux corps de chameliers ennemis sont placés à découvert face à nos vikings, car nos adversaires ont logiquement pensé que nous y mettrions nos propres cavaliers pour manoeuvrer. Au centre, opposés aux Caballari, nous avons un corps d'infanterie moyenne et de cavalerie lourde. En théorie, tout doit relativement bien se passer... 

Mais l'ennemi aura des points en quantité sur l'essentiel de sa ligne. Les commandants Béja, compétents, vont réussir un redéploiement important malgré la présence de nombreuses troupes impétueuses; ainsi l'infanterie moyenne viendra se remettre face aux vikings tandis que les chameaux vont arriver face à la cavalerie lourde Franque. Dans le même temps, les tirailleurs des deux côtés commencent à s'asticoter; des fantassins légers carolingiens sont impitoyablement chassés par des cavaliers légers Béja, qui sont à leur tour piégés et décimés. Les masses de cavalerie se rapprochent au centre, signe d'un combat à venir, tandis que les vikings prennent le partie de progresser sur les ailes malgré l'avantage ennemi dans le terrain accidenté.

Niveau facteurs, vue la taille de notre ligne, la présence de nos archers, huscarls et d'une réserve, ça paraît être un pari risqué mais "contrôlé" car l'ennemi n'a pas beaucoup de facteurs et n'est surtout pas élite. Nous avons vu la veille que les risques maîtrisés ne le sont pas forcément...

20221016_113010.jpg

Au centre, la mêlée s'engage sur deux axes. La Garde Royale combat des cavaliers ennemis de même rang qu'elle, et des cavaliers légers. Les Francs sont mieux commandés et ont un grand avantage sur le combat à l'extrêmité de la ligne; un débord de flanc et une cavalerie lourde impétueuse élite contre un cavalier léger Béja. Pourtant, le premier choc sera presque partout remporté par l'ennemi ! Les Francs sont en quantité étrillés par les remuants cavaliers des dunes, qui les désarçonnent à coups de lance et enfoncent progressivement le centre. Sur l'autre axe central, les cavaliers lourds francs seront au contact d'un corps de chameaux... Des debords et manoeuvres permettront de compenser l'avantage des chameaux, dont l'odeur et le bruit font paniquer les chevaux carolingiens. La mêlée sera extrêmement sanglante et l'avantage initial pris par les Béja sera durant un tour sera sévèrement mis à mal par des contre-attaques, menées par le Roi Charles et le Duc Pépin; les Francs renvoient par groupes entiers leurs cavaliers lutter contre les chameliers ennemis et le centre du champ de bataille se tapisse de milliers de corps de montures et de cavaliers.

Sur la droite, les vikings tiennent bon dans les broussailles. L'autre corps de chamellerie a attaqué et les montures énormes percutent violemment les rangs des nordiques. Mais ceux-ci tiennent bon. Les Béja n'arrivent pas à franchir leurs lignes, et les vikings équarissent à coups de haches les troupes ennemies, contre-attaquent dans les massifs de buisson. Des chameaux sont étrillés par les volées de flèches à bout portant et Rollo empile les cadavres ennemis de tous ceux qui s'approchent de sa bannière; sa hache à deux mains dégouline de sang. Massacrés, les survivants Béja refluent. Sur la gauche, le corps d'Ivar Ragnarsson doit se défendre contre une nuée de guerriers du désert, armés de longues épées et de lances. Les vikings tiennent bon, même en subissant de lourdes pertes, mais ce sont des centaines de Béja qui sont repoussés à coups de lances et de haches. 

Au centre, les ultimes réserves franques interviennent et le trou béant laissé par le bain de sang est comblé de cavaliers tenus en réserve, de levées et de lanciers. Les Béja sont contenus.

C'est finalement un match nul, 34 pertes subies contre 39 pour les Béja, chacun des deux camps étant proche de la déroute mais tenant toujours bon.

Quelle partie, pleine de rebondissements! Qu'est ce qu'on s'est marré avec Thomas, Stéphane et Philippe !

Quatrième partie: Franco-Vikings contre Arabes Abassides

Avec toujours deux défaites et un match nul, nous restons en queue de classement. Et nous allons justement rencontrer... Ma femme Krystel et le padre Serge ! Jolies retrouvailles, sachant que le perdant finira sans nul doute dernier du classement ! Il y a de l'enjeu. Comme toujours quand on joue ensemble avec le padre, le terrain est pourri de forêts, de marais et d'un front de mer. 

En placement caché, nous sentons que les arabes vont tenter le passage en force entre la mer et le petit marécage. Nous décidons de rabattre les vikings par le centre, et de flanquer avec la cavalerie lourde du Duc Pépin d'Aquitaine. Le Roi Charles, quant à lui, sera placé en extrêmité de la ligne, sur trois rangs compacts, pour tenir face à tout ce que les arabes tenteront de nous envoyer.

20221016_133147.jpg

Le placement révèle effectivement le plan attendu par l'ennemi, mais en pire encore! Deux corps de cavalerie lourde arabe se déploient en colonne sur la plage... Et l'infanterie ennemie refuse tout le côté.

Dès lors, c'est très clair. Une course contre la montre s'engage.

Est-ce que le Roi tiendra bon le temps que vikings et francs n'arrivent à le dégager? Il faut se rabattre sur le flanc ennemi, et vite!

Sur la gauche, le Duc Pépin, Rollo et Ivar se dépêchent de se rabattre le plus vite possible en direction de la plage. Pépin fait les plus dangereuses manoeuvres pour l'adversaire: sa cavalerie caracole en tête pour fermer la ligne, et la longue colonne de ses escadrons permet de contourner tout le dispositif arabe, dont les archers à cheval viennent bien vite s'interposer et harasser de tirs les vikings. Le désordre est mis dans le déploiement ennemi, dont les lanciers peinent à se réaligner correctement. 

Mais à droite, les premiers combats sont terribles. Les archers francs ont lâché quelques volées, et abattu quelques cavaliers ennemis. Puis, au grand étonnement des Al Khurassan qui se rassemblent, des lanciers montés, en armure, c'est l'infanterie franque qui traverse les rangs des archers et tirailleurs pour charger en hurlant les cavaliers! Une partie de la cavalerie de la Garde épaule l'infanterie lourde des francs...

Le premier choc est terrible. La Garde franque subit des pertes, mais c'est aussi le cas des cavaliers abassides qui sont impitoyablement repoussés à coups de lances et d'épées à deux mains par l'infanterie lourde du Roi Charles.

20221016_141823.jpg
20221016_141828.jpg
20221016_152315.jpg
20221016_152319.jpg

A droite, les combats vont continuer de dégénérer dans un bain de sang absolu. Les cavaliers du Calife Arun-Al-Rashid n'arrivent pas à reprendre le fil du combat et les charges furieuses des francs finissent par transpercer les rangs arabes; un massacre au centre permet à l'infanterie carolingienne de poursuivre et de taper la réserve d"Arun; ses derniers cavaliers et des lanciers lourds venus l'épauler. Pendant ce temps, la cavalerie du Roi se rabat sur les deux flancs intérieurs des troupes du Califat et mettent en déroute des centaines de cavaliers qui sont repoussés dans le sang dans le marais tout proche; les francs poursuivent et le sable se gorge de sang. Les arabes ont déjà perdu plus de 20 pts contre moins de la moitié pour les franco-vikings... 

Sur la gauche, l'infanterie viking accule la cavalerie Al Khurassan d'un général du Califat, et des cavaliers sont abattus par les haches à deux mains des nordiques, tandis que d'autres unités de piétons sont encerclées et harassées de flèches qui laissent des monceaux de corps et de blessés autour du mur de boucliers. Epaulés par la cavalerie franque, les vikings progresse. L'infanterie de la Garde Noire des arabes est violemment prise à partie par des unités de Caballarii Franques et par les huscarls vikings; les combats sont sanglants et les vikings comme les lanciers arabes sont massacrés par centaines, quand les cavaliers Francs opèrent la percée décisive.

A droite la situation se corse; l'ajout sans cesse renouvelé de renforts et de réserves arabes envoyées par Arun-Al-Rashid commence à peser lourd. Les bataillons d'infanterie franque serrent les rangs, brandissent lances et épées. Les vagues d'assaut du Califat se brisent sur ces carrés serrés, encaissant de lourdes pertes. Mais les cavaliers arabes ralliés appuient la percée et des unités entières de francs sont submergées et détruites. Les cavaliers de la Garde Royale contre-attaquent, encore et encore, stoppant la percée arabe sur le centre et empêchant le camp de l'armée de tomber, mais de justesse. 

Le Roi Charles meurt, entouré des corps de plusieurs cavaliers lourds ennemis transpercés de son épée.

La bataille s'achève pourtant sur les cors de cavalerie du Duc Pépin qui, ayant percé le flanc ennemi, transperce ses rangs et le mettent en déroute.

C'est une victoire, 29 pertes subies contre 31 en face, mais notre armée pouvait encore en subir 9. 

On s'est quand même bien marré sur cette dernière, surtout en constatant nos placements respectifs en mode "mais on est aussi cons les uns que les autres!" Nous avions pris initialement un grand ascendant sur nos adversaires, qu'ils ont réussi à récupérer le temps que la "bulle" de leur flanc n'éclate et que leur centre, bien mal engagé, n'engloutisse le premier corps franc sous le nombre... Quel carnage !

EPILOGUE

Comme l'année passée, le même constat ! Sur le jeu en lui-même, si on sort une armée qu'on ne prend pas le temps de composer correctement et sans avoir le temps de la tester un peu avant, ça ne pardonne pas à notre niveau de pratique. Faire deux tournois par an et ne quasiment jamais pratiquer à côté ne suffit déjà qu'à peine à maîtriser la règle de jeu, alors des armées inédites à des périodes qui le sont tout autant... Mais haut les coeurs! On n'a plus tant de nouvelles armées sur le feu et en deux ans, après en avoir fini un grand nombre, nous allons pouvoir nous concentrer un peu plus sur l'usage des armées terminées et sans devenir franchement bons, on peut toutefois envisager de mieux se battre. Thomas par exemple acquiert plus facilement des réflexes de jeu, et je pense de mon côté avoir progressé sur la constitution des forces. Il faut encore que j'arrive à maîtriser les terrains adéquats et que je me rappelle bien des avantages et inconvénients des troupes particulières, comme les chameaux.

Plusieurs bilans peuvent être faits. Sur les francs, l'infanterie n'est pas très bonne, mais nombreuse et résiliente. Ca peut suffire face à des cavaleries, même lourdes, pour temporiser le temps nécessaire. La cavalerie franque, si on la prend période Charlemagne (mais sans viking) est aussi bien plus manoeuvrable, ce qui nous a handicapé pas mal de fois par son indiscipline dans nos phases de jeu. Ca reste un très bel outil sur cette période, la cavalerie lourde impétueuse élite, quand elle est bien commandée! Chez les vikings, c'est du solide. Ca ne tue pas très fort, sauf les huscarls, par contre pour les rompre il faut beaucoup de temps et d'énergie, et c'est sans doute pire encore si on ajoute le "support" à toutes les unités d'infanterie.

Sur les partenaires, c'est sans doute un des meilleurs tournois qu'on a pu faire, je pense. On s'est marré comme des fous sur chaque partie, de la première à la dernière, et ça c'est quand même l'éclate. Merci Thomas, Manu, Gilles, Etienne, Philippe, Stéphane, Kry et Papa; on a eu des adversaires extrêmement fair play, d'un très bon esprit de jeu pour des parties engagées, relevées, mais tellement cool à côté du jeu en lui-même, c'était top !

Merci à Thomas, qui nous a encore peint une armée magnifique. Je me suis aussi éclaté sur le soclage et on peut être fier du résultat. Et on s'est aussi pas mal marré à se taquiner et se défier l'un l'autre des pires bêtises; on retiendra mon engagement stupide du général brillant franc en seconde partie, de la mort de son propre général sur le même round... Et de tant d'autres choses!

Un merci tout particulier aux copains du club qui nous ont très bien accueillis comme d'habitude, à défaut d'avoir pu être là pour le rangement on a pu aider à l'installation et on sait que c'est toujours costaud de gérer le déroulé du week end! Merci évidemment à Lolo, pour son arbitrage qui a toujours été tip top, et bienveillant ! 

Tu nous dois quand même encore à boire pour nous avoir fait changer la liste la nuit précédant l'installation, mécréant !

Résultats

1. Guy Daubagnan - Gilles Wielgosz 307pts - Byzantins Thématiques
2. Hubert Bretagne - Kevin Ollier 289pts - Anglo-Saxons
3. Thierry Coulom - Loïc Cornus 267pts - Byzantins Nicéphorien
4. Jean-Louis Mastriaux - Thomas Mastriaux 243pts - Byzantins Thématiques
5. Hugo Tate - Quentin Rousseau; 235pts - Byzantins Nicéphorien
6. Etienne Mison - Gilles Melet; 227pts - Conquête Arabe
7. Clément Rénier - Emmanuel Surin 217pts - Arabes Abbassides
8. Yves Rebeche - François Rebeche 215pts - Francs Carolingiens
9. Maxime Pichot - Joffrey Choquet 208pts - Beja
10. Philippe Venier - Stéphane Paris 193pts - Beja
11. Thibault Renier - Thomas Moitié 184pts - Francs Carolingiens
12. Didier Rohas - Philippe Diduch 167pts - Byzantins Maurice

13. Lionel Martinez - Lionel Morvan 150pts - Dynasties Kurdes
14. Krystel Renier - Serge Renier 76pts - Arabes Abbassides

bottom of page