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Lisbonne 2019

Poule Médiévale

Ecrit par Thibault

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Tournoi de Lisbonne, 07/08 septembre 2019

Pour nous changer un peu d'air après les embruns et les pins d'Ecosse, voici le Portugal ! Cela fait plusieurs années que le club de Lisbonne organise un tournoi par équipes de quatre joueurs; chacun joue dans une poule différente et il existe donc un classement par poule et un autre par équipes. En règle générale, les équipes sont formées de joueurs de même nationalité, on retrouvera donc plusieurs équipes britanniques, portugaises, espagnoles, une franco-belge et une française, mais aussi des italiennes. Beau panel de nouvelles têtes avec qui partager de sacrées tranches de rigolades! Nous constituons donc une équipe, prenons cinq jours pour y aller, visiter la ville, faire la fête et participer au tournoi... Un bon moment entre copains, qui réservera au moins autant de bons souvenirs à côté du jeu qu'au sein de la compétition en elle-même. Je pense que chez les R on se souviendra longtemps d'une certaine soirée du jeudi soir....

Qui, quoi, comment?

Cette année, je laissais donc le choix des armes à Thomas, qui avait le mérite de bien peindre, de me filer des troupes à socler, et aussi de faire preuve de pas mal d'enthousiasme dans la constitution de ses listes! Dans cette armée à tiroirs il y a de tout; de l'infanterie lourde avec armes à deux mains, lanciers lourds, arbalétriers ou archers longs en masse, chevaliers lourds et à pied, artillerie, piquiers, cavaleries légères et moyennes... De tout je vous dis! Mais il faut le reconnaître, la force de l'armée n'est pas très fine, avec les piques et les chevaliers. Et ça tombe bien, vous allez me dire, car Thomas aime les troupes très brutales! Nous avions bâti l'armée suivante:

1er corps - Louis XI "Le Prudent", Roy de France, Général compétent 

3 Gendarmes d'Ordonnance : chevaliers lourds, impact, élite

1 Archers d'Ordonnance : archers longs, élite

1 Gascons : arbalétriers

1 Demi-Lanciers : cavalerie moyenne impact

2e corps - Pierre de Rohan-Gié, Maréchal de France, Général Ordinaire inclus non-fiable

1 Piquiers suisses : piquiers élite, général inclus

2 Pertuisanes : fantassins lourds armes à deux mains

2 Bandes Picardes : piquiers, médiocre

2 Gascons : fantassins légers arbalète

1 Arquebusiers : fantassins légers arme à feu

1 Couleuvrines : artillerie moyenne

3e corps - Philippe de Crèvecoeur, Seigneur d'Esquerdes, Général Compétent non fiable

3 Gendarmes d'Ordonnance : chevaliers lourds, impact, élite

1 Archers d'Ordonnance : archers longs, élite

1 Gascons : arbalétriers

L'armée est articulée simplement autour d'un corps d'infanterie de qualité moyenne; il y a de nombreux piquiers pour contenir les charges de cavalerie et quelques unités d'infanterie lourde pour aider à tenir contre des piétons plus costauds que les miens. La polyvalence du corps doit permettre de "fixer" les meilleures troupes ennemies en face, idéalement plein centre, tandis que les couleuvrines et fantassins légers harasseront l'ennemi de tirs. Les deux corps qui doivent le flanquer disposent à la fois d'unités de tirs de qualité, notamment les archers longs élites, pour attendrir la viande ou soutenir le centre, pendant que les deux groupes de Gendarmes devront percer. La stratégie est donc de saturer le front de tirs tout en percutant en un endroit regroupé ou en deux ailes pour flanquer l'ennemi. 

Le reste de l'équipe arrive avec:

- Serge R; une armée période Biblique, avec des Grecs géométriques. Il s'agit de l'armée héritière de la guerre de Troie mais avant les conflits contre les perses, en gros une armée de l'âge du Bronze. Elle est nombreuse, composée de pléthores de lanciers lourds médiocres, de chars légers, et de tirailleurs.

- Laurent R; une armée héllénistique (des séleucides de mémoire) avec de l'éléphant, de la cavalerie lourde d'impact, des archers et mercenaires thraces, ainsi que les traditionnelles phalanges macédoniennes. L'armée est petite est mobile, elle est apparue très robuste en test.

- Bruno D; avec une armée carolingienne atypique composée de cavaliers lourds, de lanciers et d'un corps saxon dans l'esprit de perforer les armées de piétons, car l'infanterie lourde impétueuse a de sacrés bonus contre elles. 

Première Partie: Equipe France vs Royaume-Uni 2. Ordonnance Française contre Croisés Tardifs de Mark

Première partie, première découverte! Je n'avais pas rencontré Mark au tournoi de Larkhall mais c'est chose faite; la première partie du tournoi voit s'opposer un "classico" France contre Britanniques! Mark est un adversaire très sympathique, qui ne se formalisera pas de mon anglais mal réveillé des cuites prises depuis deux jours en visitant Lisbonne. Il joue une armée croisée relativement pléthorique, sous Richard Coeur de Lion. Un petit corps de cavalerie légère tentera de me contourner par le flanc droit, tandis qu'au centre il aligne de l'infanterie mixte lanciers-lourds et arbalétriers, lanciers lourds armures (des templiers à pied) et des lanciers lourds médiocres (des levées des territoires conquis). Bien sûr, un petit groupe de chevaliers moyens élite accompagne le tout. 

Je ne prends pas de risques sur mon déploiement; j'articule un corps de cavalerie sur ma droite pour tenir un champ avec des cavaliers moyens impact et les archers du Roy pour combattre la cavalerie légère ennemie, tandis que la chevalerie tiendra le flanc des piétons. L'artillerie avancera avec l'ensemble suffisamment pour se mettre à portée de tirs des lanciers adverses, de sorte à provoquer leur charge. 

Je ruse... En plaçant tout un corps en embuscade dans la forêt sur ma gauche. Les chevaliers du Seigneur d'Esquerdes piaffent d'impatience sous le couvert des arbres, et Mark pense à une marche de flanc... Il commence donc à avancer, et le canon tonne.

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Une fois en position, et Mark sûr de son surnombre, je ne bouge plus. Les premiers tirs sont mitigés. Les arbalétriers croisés arrivent à abattre plusieurs tirailleurs français tandis que les tirs des canons royaux font peu d'effets. Ils commencent par endommager une unité de lanciers, puis deux. Mais les croisés tiennent position et les boulets de pierre font plus de peur que de mal, beaucoup de soldats finissent blessés mais sont tranquillement amenés vers l'arrière. Les tirs se renforcent au centre et les tirailleurs français remontent la pente; les échanges de carreaux de part et d'autre sont assez peu fructueux.

C'est sur le flanc droit que viennent les premières échauffourées. Les cavaliers légers turcopoles se mettent à portée de feu des français, dont les archers longs et les arbalètes leur provoquent de lourds dégâts. De nombreux cavaliers sont abattus. Et les demi-lanciers français manoeuvrent par le côté pour embêter les mouvements des croisés. Ce seront bientôt une, puis deux unités de cavalerie légère qui seront détruites, transpercées par les flèches, coincées dans leur repli et achevées à coups de lances des lanciers du Roy. 

Mark se rapproche du centre et converge vers lui...

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Je dévoile l'embuscade. Panique chez les croisés, qui avancent vers mon centre tout en laissant plusieurs unités de lanciers en arrière pour bifurquer vers le flanc désormais menacé par mes Gendarmes. Les tireurs d'Esquerdes sortent aussi de la forêt et lancent leurs premières volées sur l'ennemi. Les flèches et carreaux français mettent à mal le mur de boucliers à croix rouges, tandis que les Gendarmes subissent sans coup férir plusieurs tirs d'arbalète des miliciens ennemis. Les carreaux ne trouvent que rarement la faille des armures lourdes, et la charge est sonnée...

Lances couchées, les Gendarmes percutent les lanciers ennemis. Une unité adverse rompt aussitôt le combat et se fait violemment perforer; les nobles français massacrent tous les gueux passant à leur portée, laissant des centaines de cadavres derrière eux. Une seconde unité est entamée mais résiste; le mur de lances est rompu et les pertes s'accumulent pour l'ennemi, mais plusieurs chevaliers sont désarçonnés. L'unité française sur la droite est stoppée nette et percutée par le côté, finira par rompre. Pas avant que les chevaliers victorieux sur la gauche n'emportent l'unité suivante, aidant le centre à se dégager! Ils feront mieux que cela, car si une unité française est perdue une troisième de l'ennemi est emportée par la Furia Francese! 

Au centre les combats s'engagent mais c'est un duel d'unités éreintées par des heures d'échanges de tirs peu fructueux; la bataille s'achève à la nuit tombée...

Je prends 11 pertes sur 20, Mark en prend de mémoire 16 sur 23. C'est un match nul favorable mais je manque de temps, car Mark n'a pas avancé assez vite sur mon embuscade et je n'ai pas pu charger son infanterie assez vite sans le support d'Esquerdes, ralenti par le bois où il a fomenté son embuscade.

A ce stade, nous sommes plutôt pas mal ; 

- Serge R. a fait match nul contre des Mèdes

- Laurent R. a gagné contre des Macédoniens tardifs

- Bruno D a gagné avec ses Carolingiens contre des Khmers et Champ

- J'ai fait match nul contre les Croisés Tardifs

2 victoires, 2 matchs nuls !

Seconde Partie: Equipe France contre Suricatas (Portugal), Ordonnance Française contre Empire Ottomans de Jorge

Ottomans... Je déteste cette armée! Un coeur de troupes d'élite encadré par une tonne d'unités légères. Nous allons nous battre en forêt, mais une seule forêt sera placée... Zone côtière, champs, colline douce... Le terrain sera assez ouvert. Cette fois, je groupe mes chevaliers sur la gauche, entrecoupés des tireurs du Roy, tandis que le corps d'infanterie refusera le flanc droit. Jorge répond avec sa propre cavalerie face à la mienne; des cavaliers lourds arc élite turcs, avec beaucoup de cavaliers légers... Soutenus par un canon. Malheureusement pour Jorge, son canon sera hors de portée presque toute la partie (artillerie lourde fixe) ou bloqué par les cavaliers lourds turcs! A côté, on retrouve un allié Serbe avec quantité de chevaliers. Et à l'extrêmité, des janissaires, fantassins moyens arc élite, et des lanciers. Ca va beaucoup tirer en face, mais j'aurais du répondant... Je vais donc essayer de casser ses deux corps de montés en espérant que les Janissaires craquent sous la pression du canon...

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Jorge va être tenté de très vite venir sur mes troupes pour faire peser les Janissaires au tir, ainsi que ses nombreux tireurs. Son déploiement l'oblige aussi à quantité de manoeuvres entre ses différents groupes de cavaliers, et je vais avoir une ouverture que je ne vais pas louper sur mon flanc gauche. Une charge en biais de mes gendarmes va disperser une partie des cavaliers légers turcs... Et en bloquer d'autres! Il sera donc forcé d'accepter le combat, pendant que ma charge de diversion se verra criblée de flèches. Heureusement, l'armure lourde et le moral des troupes d'élite du Roy permet aux chevaliers de ne pas encaisser trop de pertes, tandis que d'autres groupes de chevaliers chargent, lances et visières baissées, faisant couler le premier sang de la partie. Au centre, les Serbes vont se rapprocher à toute vitesse. Des cavaliers légers seront abattus par des arbalétriers de Gascogne tandis que les Archers d'Ordonnance vont clairsemer les rangs d'une unité de chevaliers ennemis, beaucoup seront abattus et c'est surtout le désordre qui s'installe dans la ligne ennemie. 

Sur la droite, l'échange de tirs commence entre Janissaires et tirailleurs français, soutenus par le canon. Les archers turcs, bien qu'élite, ont du mal à provoquer des pertes aux arbalétriers dispersés des français tandis que ceux-ci, avec les couleuvrines, occasionnent des pertes aux turcs qui les poussent à réagir.

C'est le tournant de la bataille; les chevaliers français vont charger tout azimut sur la gauche, pendant que les Serbes vont tenter la percée en épaulant le corps d'infanterie turque, qui va se lancer à l'assaut du corps de piétons français. 

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On voit sur cette image la position des chevaliers serbes, plein centre. Ils vont charger, pour deux d'entre eux, la ligne du Seigneur d'Esquerdes, tandis que les deux autres vont charger une unité de gendarmes et les arbalétriers du corps Royal. Bien mal en prend aux turcs, car une unité de Gendarmes d'Esquerdes va pouvoir charger de flanc le groupe de gauche, tandis que les archers du Roy vont ranger leur arc, tirer l'épée, et charger l'autre moitié des serbes de côté! Dans le même temps, les arbalétriers français achèvent une unité d'archers croates. La mêlée tourne au carnage. Une unité de tireurs français disparaît dans la tourmente, et plusieurs chevaliers sont mis au sol et piétinés par la terrible charge des suppôts des turcs. Les manoeuvres françaises, et plus de lourdeur au choc, laissent toutefois un net avantage aux troupes du Roy et les unités qui chargent de flanc parachèvent la victoire sur ce côté du champ de bataille; en très peu de temps les Serbes sont encerclés et assaillis de toutes parts, coupés des cavaliers lourds turcs qui auraient pu les soutenir par de nouvelles charges menées sur la gauche par le Roy en personne. Les Serbes sont détruits; quatre unités, plus les archers abattus au tir, disparaissent dont un général inclus, tandis que les français ne perdent qu'une unité ennemie. 

Sur la droite, l'infanterie française brille moins. Une unité de lanciers turcs est détruite par les hallebardiers, mais une unité de piquiers français est enfoncée par les sabres des janissaires sans pitié. Heureusement, le Maréchal de Rohan pourra efficacement combler le trou avec ses piquiers suisses, et emporter une nouvelle unité ennemie, percutée par le côté Le Maréchal prendra deux drapeaux à l'ennemi, et des centaines de trucs sont faits prisonniers quand l'essentiel de la Garde du Sultan est détruite.. La confusion dans les rangs français entraîne toutefois la déroute de tirailleurs trop près du combat. 

Jorge perd 24 points, j'en perds 14 sur 20. Superbe partie avec Jorge, très brutale ! Il fait quelques erreurs dans ses charges, notamment dans le jeu de sa cavalerie, mais m'a confié être peu à l'aise contre une armée disposant de beaucoup de tireurs. Adversaires très sympathique et très relevé au demeurant, son commandement des Janissaires me met gravement en danger !

L'équipe fait encore pas mal :

- Serge a perdu contre des Chinois Printemps et Automnes (10 unités de chars lourds!)

- Laurent fait double-démoralisation contre une armée Macédonienne d'Alexandre le Grand

- Bruno l'emporte avec ses Carolingiens contre une armée Empire Mongol, beau tour de force!

- Je l'emporte contre des Ottomans, donc.

Nous totalisons à ce stade 4 victoires, 3 nuls (dont 1 double-démo) et 1 défaite. On n'aura jamais été aussi efficaces! 

Troisième Partie: Equipe France contre Italie, Ordonnance Française contre Samouraïs de Carlos

Encore des retrouvailles! Les Samouraïs nous avaient battu sur le fil à Villefontaine avec Thomas quand on avait voulu jouer cette armée d'Ordonnance Française... Les revoilà sous une autre forme! Encore une armée nombreuse... 24 contre 20. Carlos a pas mal de mauvaises unités, des lanciers moyens médiocres, qu'il cache dans le mauvais terrain ou derrière des fortifications. Il a aussi quelques bonnes unités de cavalerie lourde arc élite ou de fantassins lourds armes à deux mains élites. Bref, ça va jouer dans la dentelle. Heureusement pour moi, les samouraïs sont très mal commandés et n'ont que des généraux ordinaires qui commandent, sauf un général de cavalerie, une véritable horde d'infanterie... Ca va être chaud! 

Je place mon infanterie au centre, soutenue par les tireurs des deux côtés. Le plan sera simple; on arrose avec 2 archers longs élites, 2 arbalétriers, 1 artillerie moyenne et 3 fantassins légers, soit une "zone de tir" de 7 unités (l'un des légers soutenant le canon). J'espère que l'infanterie japonaise sera alors assez endommagée avant le choc, car avec autant de tireurs en ligne les français risquent le massacre, sans parler des piquiers médiocres qui peuvent se faire démolir les hampes de leurs armes d'hast par les redoutables Katanas des japonais, qui remporteront les égalités. Le champ de tir doit alors attirer l'ennemi au choc et laisser mes chevaliers se rabattre sur les flancs.

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La bataille commence comme prévu par d'intenses échanges de tir. Les cavaliers japonais, lourds ou légers, décochent des flèches à bout portant sur la fine fleur de l'armée française, les Gendarmes, qui ne bronchent pas. Du côté français, les tirs ne sont pas fameux deux phases de suite, les japonais ne subissant que des pertes nulles ou légères. Mais peu avant le choc, les français houspillés par le Roy en personne s'organisent mieux. Les volées des archers longs abattent quantité de lanciers nippons, percés de part en part par les pluies de flèches, puis de carreaux. Le canon finit par endommager une unité de samouraïs, puis une seconde. Les combats ne vont pas manquer de dégénérer, car les pertes au tir ne sont pas au niveau des attentes de Sa Majesté et les nippons se précipitent en hurlant sur les troupes royales. 

Sur le flanc gauche, l'écran de cavalerie légère japonaise ne fait pas long feu. Mon adversaire cherche à gagner du temps et choisit de subir la percussion des Gendarmes lancés à toute blinde. Les japonais sont étrillés, mais protègent le flanc des combattants à pied pendant qu'ils se rapprochent de l'infanterie française. Sur l'autre flanc, d'Esquerdes peste bruyamment car les lâches japonais décochent flèches sur flèches avant de s'enfuir sous la pression de ses Gendarmes, qui ne trouvent aucune cible mais pourchassent sans relâche les japonais. 

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Les premiers chocs sont terribles. Les piquiers suisses du Seigneur de Rohan encaissent la charge japonaise et plantent du bout de leurs piques quantité de corps nippons, repoussant les rangs arrière pour pousser les morts sur les suivants. Des dizaines de japonais sont embrochés et jetés au sol, les blessés piétinés par l'avance implacable des suisses. Le reste de l'infanterie subit des fortunes diverses; les archers longs sont massacrés par les japonais, qui abattent les tireurs du Roy à grand renfort de cris de guerre et de moulinets de katana. Les hallebardiers français tiennent, pas les piquiers du nord, qui se battent vaillamment mais sont équarris. 

Durant un temps, il ya urgence, car les tireurs massacrés ou presque les japonais se libèrent et attaquent de flanc les fantassins français. Deux événements vont changer la donne. D'une part, le corps de Gendarmes du Roy a abattu toute opposition et rejoint la mêlée de flanc et de dos. Des centaines de japonais sont alors massacrés, roturiers comme samouraïs. Le carnage est total, les pertes en cavaliers français presque nulles. Les arbalétriers du Roy dégainent alors leurs épées et rejoignent le carnage. Ces charges conjuguées permettent de dégager Rohan, dont l'unité de piquiers vient d'éliminer coup sur coup deux unités de Samouraï. Une héroïque unité de hallebardiers abat une unité de lanciers nippons, avant de tenir le flanc droit toute seule face à des samouraïs frais, qui viennent de transpercer les tireurs d'Esquerdes. Les hallebardiers en carré tiendront jusqu'au bout, encaissant de lourdes pertes mais sans relâcher la pression sur l'ennemi.

Il reste alors 2 points à prendre pour que l'armée samouraï ne parte et nous devons finir au blitz, car les combats ont pris du temps. J'ai deux combats qui me permettent de l'emporter. Une charge dans le dos de cavaliers japonais en fuite. S'ils font leur distance normale... Ils sortent du champ de bataille, et c'est fini. Le dé roule et Carlos fait "1", il reste donc sur table et j'ai une chance de le rattraper, à défaut de l'enfuir je peux tuer cette unité... Mais le Gendarme qui le suit fait "1" aussi et je ne le tape pas! Je rate un combat de piquiers, et le combat des hallebardiers, qui ne bougent pas. Sur un autre combat, je percute une cavalerie nippone de dos, recul impossible car elle fait face à des fortifications tenues par des lanciers médiocres japonais. Elle ne prendra qu'un pas de perte malgré la prise de dos par une cavalerie lourde d'élite!

Carlos tient donc à 1 point tout juste, match nul favorable 23 à 16 en ma faveur. Damned! Partie très agréable, avec un adversaire qui a mis le paquet pour me prendre l'armée mais qui a su protéger ce qui pouvait finalement le faire perdre. Un poil de manque de réussite!

L'équipe a stagné, contre les italiens point de vainqueurs...

- Serge a fait nul de justesse contre des Néo-Babyloniens

- Laurent fait nul contre des Chinois Royaumes Combattants

- Bruno fait nul contre des Indiens Tamouls

- Je fais nul contre des samouraïs.

A ce stade l'équipe est 5e sur 14 au classement avec 4 victoires, 7 nuls et 1 défaite. 

Quatrième partie: Equipe France contre Portugal 1, Ordonnance Française contre Ghaznévides de Joao

Première partie du samedi matin et nous rencontrons une autre équipe portugaise. Joao aligne une armée Ghaznévide, avec beaucoup de cavaliers lourds arc élite, de la cavalerie légère (élite de mémoire?), un corps avec des Daïlamis (fantassins d'élite du Calife) encadrant des éléphants... Et un corps en marche de flanc! L'armée de Joao est petite, 20 unités comme la mienne, mais extrêmement bien commandée (elle compense par moins de troupes lourdes). J'ai une colline douce face à mon camp, et arc-boute ma défense sur lui avec le corps du Roy à gauche pour flanquer l'ennemi (ou finalement, repousser la marche de flanc...), tandis que l'infanterie servira de pivot central, d'Esquerdes prenant la droite en planquant ses tireurs dans des zones cultivées. 

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Joao ne prend aucun risque. Sitôt qu'il voit que la colline sera défendue par des piquiers, des tirailleurs et de l'artillerie, il en éloigne le plus vite possible ses éléphants et ses piétons, tandis que sa cavalerie entame un long mouvement tournant vers la droite. Il tâtonnera mes défenses, tandis que le Roy chevauchera le plus vite possible à la tête des Gendarmes, car la marche de flanc ne rentrant pas, il était possible de viser le camp ennemi. Toutefois au tour trois, alors que les français et les Ghaznévides jouent au chat et à la souris en se tirant dessus de loin, le Roy hésite. Poursuivre l'ennemi, ou non? Il patientera un tour... Attendant de voir où l'ennemi rentrerait. La marche de flanc rentre. Et elle file droit vers le camp français.

Alors que jusque là les troupes du Calife retraitaient en bon ordre et commençaient à titiller les défenses d'Esquerdes sur la droite, la bataille s'emballe. Un petit groupe de cavaliers légers et lourds, souvent élites, rentre sur la table et se dirige droit sur les bagages du Roy et le ravitaillement de toute l'armée. L'arrière-garde du Roi de France est déjà prête à défendre le camp. Les archers d'ordonnance et les arbalétriers lâchent une volée, abattant plusieurs cavaliers. Vient le temps du choc. A un contre deux, cavaliers moyens et tireurs français retiennent l'ennemi alors que le Roy et ses Gendarmes font demi-tour. La colonne de cavalerie lourde s'ébranle vers l'arrière alors que l'infanterie française charge pour partie la défense du camp du califat, et pour l'autre soutien d'Esquerdes qui doit faire face à un très fort parti de cavaliers archers d'élite, de fantassins et d'éléphants. L'ennemi lance alors toutes ses troupes à l'attaque, tandis que les piquiers français chargent l'infanterie lourde du Calife et que le Roy court sus à l'ennemi.

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La bataille bascule rapidement. Une à une, les unités françaises qui protégeaient le camp sont détruites mais en vendant chèrement leur peau. Les archers longs du Roy éliminent deux unités de cavalerie légère coup sur coup, et s'interposent entre la cavalerie d'élite ennemi et le campement, alors que les arbalétriers sont déjà en déroute, massacrés à coups de sabre dans leur retraite précipitée. Les archers tiennent bon, lâchent une dernière volée à bout portant et c'est le massacre à l'épée. Les cavaliers du Calife finissent par les enfoncer, non sans mal... Tandis que les demi-lanciers se battent eux aussi à un contre deux. Les français plient et meurent... Mais la trompette sonne. Le Roy charge. En deux tours, ce qu'il reste de l'ennemi est anéanti par les lourds Gendarmes, qui chargent sans s'arrêter et massacrent les cavaliers ennemis plus légèrement équipés. Le Roy va à la rencontre des survivants des unités qui se sont sacrifiées en arrière-garde. On acclame son nom... Mais il doit déjà repartir. 

Le flanc droit va lâcher. 

L'infanterie Daïlami et les éléphants ont chargé, après que la cavalerie musulmane ait été repoussée par les archers et arbalétriers d'Esquerdes. Des chevaliers lourds du 3e corps sont violemment pris à partie par les éléphants adverses, soutenus de fantassins. Des fantassins français meurent en nombre. Pas autant que les chevaliers, qui se battent pourtant avec l'énergie du désespoir. Plusieurs éléphants sont abattus à grands renforts de lances lourdes de cavalerie. Une unité de chevaliers est décimée, mais les éléphants sont épuisés, blessés, et plusieurs sont déjà morts. Sortant de la zone cultivée, les arbalétriers d'Esquerdes, épée au poing, chargent de flanc les pachydermes à l'extrêmité de la ligne. C'est la déroute. Une unité d'éléphants est emportée. Puis encore une autre. Dans le trou béant laissé par les chevaliers massacrés, les éléphants sont sans soutien et le Roy se présente avec sa réserve... Mais profitant de la diversion offerte par les renforts, les hallebardiers chargent à leur tour. Les derniers éléphants ennemis sont emportés, semant le désordre et le carnage dans les rangs de l'infanterie ennemie qui suit. Un général brillant ennemi a été abattu. 

Plein centre, les piquiers français et suisses finissent par passer au travers de l'infanterie lourde musulmane. Ils prennent de nombreux prisonniers, et quand la nouvelle de la victoire leur parvient, le camp ennemi n'est plus qu'à un pas de là, et sans défense...

Joao perd 20 points. De mémoire, j'en perds 17. Ce n'est pas passé loin, et la partie fut très agréable, et s'est jouée en très peu de temps après de longs tours de manoeuvres. 

Pour l'équipe, ça a été plus mitigé;

- Serge refait un match nul contre des Mèdes.

- Laurent fait une nouvelle double-démoralisation contre des Araméens.

- Bruno a perdu contre des Byzantins Nicéphoriens.

- J'ai gagné contre les Ghaznévides.

L'équipe cumule 5 victoires, 10 nuls, et 1 défaite toujours. A ce stade nous jouons toujours le podium par équipe, et Lauren et moi le jouons aussi dans nos poules respectives. 

Cinquième partie: Equipe France contre Espagne 2, Ordonnance Française contre Chinois Yuan de Rafa

La pression maintenant. Rafa est le meilleur joueur de ma poule, avec peut-être Thomas, un joueur belge. Il a déjà 4 victoires et un score que je ne peux pas rattraper même si je l'emporte. En revanche si je l'emporte malgré tout, je sécurise ma seconde place au classement... 

Rafa joue une armée chinoise période Yuan très atypique. Il dispose d'un corps avec des troupes "chinoises". Un peu d'infanterie mixte chinoise, de la cavalerie mongole, lourde, arc, impact élite bref la totale. Un autre corps de cavalerie mongole d'élite elle aussi. Et un corps d'indiens avec un peu d'archers, beaucoup de tirailleurs et de guerriers moyens impétueux, et des éléphants. Bien sûr Rafa à son niveau manie son armée superbement; toutes ses mauvaises troupes sont cachées dans de mauvais terrains et place à la manoeuvre. 

De mon côté, je compte faire sortir infanterie et éléphants des champs, tout en arc-boutant mon flanc sur une colline. Je préfère un déploiement défensif, car sa cavalerie est très mobile, très bien commandée, et comme cette fois l'ennemi a l'impact je dois me méfier.

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Les choses se gâtent très vite. Comme je le doutais, Rafa n'a besoin que d'une ouverture, une seule, et il en profite très bien. Les tireurs français n'ont un soutien que d'un côté, pas de l'autre. Ils ont temps d'abattre quelques cavaliers mongols à distance... Avant de se faire charger. Les cavaliers des steppes enfoncent les français et dispersent rapidement les tireurs à pied, qui se font massacrer. Une contre-charge de la chevalerie donne des résultats mitigés, d'autant que les tirs au centre donnent peu d'effets... Une unité chinoise subit quelques pertes à coups de couleuvrines, mais les canons français doivent bientôt choisir d'autres cibles, car les éléphants indiens manoeuvrent vers le centre. Plusieurs bêtes sont abattues, et les indiens chancellent... Puis chargent les chevaliers.

Pendant ce temps, sortant d'une zone de vergers, des centaines de tirailleurs indiens chargent en hurlant les tirailleurs français, qui ont à peine le temps de tirer avant l'impact. Le duel de tirailleurs est mortel; une unité française disparaît, mais les français en tuent une autre... Pis pour l'ennemi, les français passent la ligne de front, contournent la zone de mêlée... Et l'infanterie royale charge. Deux unités de tirailleurs piégées sont détruites à coups de hallebardes; les français ne font pas de pitié après avoir vu leurs camarades se faire charger. La trouée du centre s'élargit, les éléphants ennemis chargent et les mongols rappliquent en pagaille. Mais les indiens sont en difficulté.

Le canon tonne encore. 

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La bataille est sans doute perdue, car la percée au centre met l'ost royal dans une situation pire à chaque instant qui passe. Les survivants des archers et arbalétriers français sont impitoyablement massacrés, les lanciers montés qui faisaient office de réserve se sacrifient héroïquement... Les chevaliers, percutés par les éléphants, sont violemment dispersés. Tout semble perdu. Mais des fantassins chinois venus se joindre pour la curée à droite sont impactés par les Gendarmes d'Esquerdes, qui leur provoquent de lourdes pertes. Pis, les piquiers médiocres français chargent dans les trous laissés par les cavaliers du Roy de France en pleine déroute, et abattent l'unité d'éléphants du général indien! C'est une catastrophe pour mon adversaire... A portée des tirailleurs français, les guerriers moyens indiens, mal protégés et seulement armés d'une épée, chargent car n'ont plus d'ordres pour tenir... Et percutent les piquiers suisses et hallebardiers du Roi. En quelques instants, les soldats hindous sont impitoyablement empalés à bouts de pique, ou percutés par les fers de hache des hallebardes. Les pertes s'accumulent... Encore une fois, il ne me manque que trois points, suite aux cruels revers que les chinois viennent de subir. Rafa n'a pas su m'achever et je dois jouer mon tour. Quelques combats mitigés se passent mal, je ne prends plus de points. Mais il ne m'en manque que deux... Alors un Gendarme charge de dos un mongol aventuré loin dans mes lignes. Recul impossible car une unité d'éléphants gravement amoindrie se trouve derrière. Si je tue le mongol pris de dos, c'est un match nul sanglant, une double démoralisation. Les dés roulent... Et les cavaliers mongols prennent deux pertes sur trois, mais tiennent bon.

Rafa est à 21 sur 23. J'ai perdu 20 points. Mon armée plus petite a enfin été vaincue.

Quelle finale!

L'équipe France chute aussi enfin après des résultats meilleurs que ce à quoi on s'attendait de prime abord, mais les conséquences seront lourdes.

- Serge a encore fait nul, contre des Assyriens Sargonides.

- Laurent a fait nul contre des Romains Moyen Empire.

- Bruno a perdu contre des Byzantins Nicéphoriens, encore, le pauvre.

- J'ai perdu contre des chinois Yuan.

Le bilan de l'équipe est à 5 victoires, 12 nuls, et 3 défaites. 

EPILOGUE

Un sacré week end qui se termine, après des soirées fabuleuses dont on se souviendra longtemps avec papa et Laurent. Un tournoi également très agréable, avec des partenaires sympathiques et un sacré cadre de jeu, le musée de l'artillerie de Lisbonne est superbe (et entouré de bistrots pas chers où on s'est généreusement rincés!). L'équipe qui organisait le tournoi, Orlando en tête, était géniale, et on s'est tous beaucoup amusés. L'hospitalité Lisboète n'est pas un vain mot, et je recommande chaleureusement à quiconque s'intéresse à ADG et lit ce blog. 

De mon côté, je suis plutôt content de mes résultats. Avec une armée qui m'avait fait finir dernier en mars avec mon pote Thomas, je tiens une place honorable. Deux victoires, deux matchs nuls qui m'étaient favorables (voire, très), et une défaite tout juste, ça aurait pu être pire. Je maîtrise encore difficilement le moyen âge, mais ça m'a bien amusé. Et j'ai rencontré des armées très différentes avec des adversaires tous très sympathiques et très fair-play. Mention spéciale à Rafa qui m'a offert une dernière partie mémorable, riche en rebondissements. J'ai fait ce que j'aurais pu ! Ca m'apprendra à mieux gérer mon approche, parce qu'une fois les combats commencés, j'arrive à bien tenir la barre. C'est en forgeant qu'on devient forgeron, comme dirait l'autre!

Merci à Mark pour son fair-play et son humour

Merci à José pour une partie très brutale, sans concession, et avec qui j'ai beaucoup discuté sur le jeu et l'histoire

Merci à Carlos pour m'avoir encore fait perdre des cheveux avec ses samouraïs

Merci à Joao qui na rien lâché jusqu'au bout, et avec qui je me suis bien amusé. Français impeccable, ami !

Merci encore à Rafa pour cette partie, tes réglettes aussi, et bien sûr tes terrains :)

Merci à toute l'équipe FR, on fera mieux une prochaine fois ! Et l'essentiel était qu'on finisse devant une équipe anglaise. On a même réussi à finir devant les deux, pour l'Empereur (même si Bruno n'est pas d'accord). 

Pour info, voici les classements d'équipes et de poules:

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