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Limetz 2019

Poule Féodale

Ecrit par Thibault

Tournoi de Limetz, 18/19 mai 2019

J'avais fait le tournoi de Limetz il y a quelques années, avant la tenue de ce blog. A l'époque le tournoi était en 100 points et il était assez "confidentiel"; on avait très peu de joueurs et essentiellement des locaux, de tête avec Thomas et Krystel nous étions les plus "loin"... Mais pas grave, en petit comité c'est toujours amusant. Cette édition 2019 au contraire était très bien garnie en joueurs avec une trentaine de participants ! Autant dire que le nombre, comme la qualité des adversaires, était bien au rendez-vous.

Qui, quoi, comment?

J'avais sorti une armée teutonique il y a plus d'un an, mais je n'avais plus du tout eu l'occasion de la ressortir. C'était donc pour cette fois car le contexte du tournoi était d'aligner des armées de la période féodale, impliquées de près ou de loin dans les croisades en Europe, au Moyen-Orient ou vert l'est, en gros le bassin Méditerranéen. J'ai sélectionné cette armée parce que j'adore les figurines, qu'elle est brutale, composée en troupes de choc nombreuse, de qualité ou non, ainsi qu'en levées paysannes et féodales en quantité plus qu'en qualité, mais l'équilibre total de l'armée donne souvent des bains de sang dans les deux camps !

1er corps - Général Brillant

4 Frères de l'Ordre : chevaliers moyens impact élite

3 Turcopoles : cavalerie légère javelot

2e corps - Général Compétent

4 croisés et vassaux allemands: chevaliers moyens impétueux

3 Turcopoles : cavalerie légère javelot

4e corps

2 Frères de l'Ordre à pied: lanciers lourds armure

1 Colons Allemands: arbalétriers

1 Colons Allemands: archers

2 Baltes et Livoniens: infanterie légère arc

2 Colons Allemands: lanciers lourds médiocres

2 Paysans : levées

L'idée de départ est de pouvoir "neutraliser" le coeur du combat avec le corps d'infanterie. On le verra dans les faits, ça ne sera finalement jamais le cas. Lourd et un peu impotent malgré son commandement, manquant de troupes de qualité, ce corps sera le plus faible de l'armée, alors que les chevaliers doivent profiter du triple effet de l'écran de cavaliers légers: ceux-ci doivent ou contrebattre les légers adverses, ou provoquer des débordements contre les troupes lourdes en les harassant de javelots, ou enfin protéger de leur écran les rangs des chevaliers à l'encontre des tirs ennemis. Ainsi protégés, les 8 chevaliers, bien commandés et pour moitié élite, doivent percer le front adverse et profiter d'un commandement élevé pour le disloquer totalement. L'infanterie aura le mauvais rôle de  tenir un flanc, et de retarder l'ennemi.

Les préparatifs

Cette fois n'est pas coutume, on a essayé de ne pas aller se battre "à la zob" sans tactique, ni liste, ni stratégie. Serge aura préparé une armée arabe nombreuse, avec un coeur de troupes d'élite (lanciers lourds élite) et une énorme quantité d'archers, de lanciers et de cavaliers, souvent de moins bonne qualité mais très nombreux, et tous bien commandés. Thomas de son côté aura une armée Normands de Sicile, sous le commandement de l'Empereur du Saint Empire Frédéric Barberousse. Son armée à lui est brutale et sans concession; en dehors de quelques troupes annexes Thomas aligne une douzaine de chevaliers, presque tous élites, et tous bien commandés. Lui ne s’embarrassera pas a priori de manoeuvres inutiles; il va foncer tête baissée en espérant faire un maximum de dégâts avant que ses troupes ne se fassent laminer au tir, ou submerger sous le nombre d'un ennemi plus manoeuvrant. 

Le bilan des parties d'entraînement contre des armées lourdes (communes italiennes, berbères, Normands de Sicile) et légères (bédouins) me donnent 4 victoires et 1 défaite. J'y vais donc confiant, surtout sur la combinaison manoeuvre et impact que j'ai réussi à développer! 

Première Partie: Teutoniques vs Teutoniques alliés Allemands Féodaux, de Pépé le chinois 

Première partie, premier défi. Pépé avait subi un premier temps mes agressions à NPOW, puis l'an passé à ADG. Au dernier tournoi de Limetz, c'est lui qui nous a battus, Thomas et moi, dans un match épique opposant Français d'Ordonnance à Samouraïs tardifs. Cette fois, Pépé m'a défié... Et il joue aussi teutoniques! Ce n'est toutefois pas du tout la même composition. Il aligne trois corps de cavalerie. Le premier est composé d'impétueux, chevaliers et estoniens mal équipés. Le second est très nombreux, avec des Frères de l'Ordre plus nombreux que les miens, tous protégés de tirailleurs à pied. Le dernier est un corps de chevaliers allemands. Il en aligne, du chevalier! Entre erreurs de placement et attaque mal coordonnée, c'est un festival que je vais lui offrir et nos deux armées vont bientôt s'imbriquer dans des charges dévastatrices.

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Erreur de déploiement funeste; je place une embuscade dans un terrain où il n'y a que les légers qui peuvent s'y mettre. Grand prince, Pépé me laisse déployer paysans et arbalétriers dans mon fond de table, à l'opposé. Grosse, grosse bêtise. Je décide d'attaquer malgré tout, mal à l'aise d'une erreur aussi grossière. Je ne suis pas dans ma partie, et je n'arrive pas à construire un plan cohérent; j'avance mes unités mais le corps d'impétueux à droite ne parvient pas à suivre le basculement sur le centre ennemi opéré par mes lanciers et mes chevaliers de l'Ordre. Pépé se contente d'attendre que je vienne, pourtant, de sorte à faire converger ses forces sur mon centre. Les premiers échanges de tirs sont à son avantage. 

Pourtant, après plusieurs phases de tir infructueuses, mes cavaliers légers endommagent ses unités de chevaliers et poussent ses unités impétueuses à me charger dans le plus grand désordre. Son centre harassé de tirs et ses impétueux chargeant mon aile dans le plus grand désordre, je mène initialement largement au score. Pire, son camp est très vite pris par une unité de cavalerie légère qui s'infiltre dans ses rangs. A ce stade de la partie, je dois mener par 12 à 3 ou 4, je n'ai eu que quelques jetons de perdus sur les cavaliers légers, tandis qu'il accuse les premières pertes et le camp. Je continue de me rapprocher, confiant dans l'attaque décisive.

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C'est alors que je fais une seconde erreur. Pour empêcher ses chevaliers allemands, canardés de flèches et de carreaux, de se déployer correctement et de rejoindre le combat du centre qui se profile, j'avance mes lanciers. Loin de se laisser démonter, Pépé arrive à retourner sa ligne, la replace et rallie dans le même temps tous ses teutoniques endommagés au tir. Fort de mes réussites à distance, je me suis mis dans une position dangereuse, un peu gourmande. Mes chevaliers n'ont pas le temps de charger, car Pépé rallie toutes ses unités touchés, et dans mon tour il me manque une bonne UD pour rejoindre le combat! Il charge donc les lanciers, qui sont bousculés. Les chevaliers allemands passent assez peu, les lanciers endurent des dizaines de pertes mais tiennent bon. Bousculé, endommagé, mon troisième corps gagne du temps pour le corps principal et pour les croisés.

C'est alors que la bataille bascule pour la seconde fois; ma ligne de chevaliers charge la sienne, avec un croisé prêt à prendre de flanc. Je perds tous les combats, sauf un. Au tour suivant, j'ai trois chevaliers teutoniques de détruits quand il ne prend qu'une seule perte. C'est la Bérézina, les chevaliers sont tous détruits avant que les lanciers, pourtant submergés, ne craquent à leur tour! Je n'ai quasiment plus pris de pertes à pépé, qui en trois lancés, donc une phase de combat et demie, me prend l'armée. Mes tireurs sont logiquement écrasés, les lanciers endurent des pertes, mais mes chevaliers ont tous été décimés... Au coeur des combats, avec 7 points de pertes subis contre 1 seul pris! Les croisés sur la droite sont trop lents, et n'arrivent pas à quatre à renverser les deux chevaliers ennemis qui les retiennent de prendre sa ligne de flanc. Le combat de cavalerie scelle le sort de la bataille et Pépé aura même eu le temps de chasser et de tuer toutes les unités qu'il m'avait laissé placer malgré leur embuscade incorrecte; mes renforts ayant été massacrés en arrivant sur la zone de combat! La classe est donc toujours récompensée, et mon adversaire l'emporte donc assez largement ! 

Ca montre qu'on doit bien être concentré dès la première partie, entre placement et mouvement, j'ai accumulé les erreurs qui me coûtent la partie, et le choc des chevaliers n'a rien arrangé à mes affaires. Défaite logique, de mémoire 15/24 si mes souvenirs sont bons. Ca commence mal.

Deuxième Partie: Teutoniques vs Béja d'Olivier Hazard

J'avais déjà rencontré Olivier quelques années auparavant. Jeune joueur qui connaît bien la règle, il joue une armée Béja, des nomades du désert. Quantité de chameaux... A priori, facile de combattre des hordes dépenaillées? Oui, à ceci près que les armées de chameaux sont constituées de bêtes malodorantes et bruyantes que les chevaux ont en horreur, qui paniquent à leur contact! Manque de pot, l'essentiel de mon armée est justement composée de cavaliers... Il démoralise à beaucoup, 28 de tête, quand je démoralise à 24 avec beaucoup d'unités légères, ou d'infanterie de mauvaise qualité. Le terrain m'est heureusement plutôt favorable... Du moins, c'est ce que je crois. Pour la seconde fois du tournoi, je fais une bêtise. Pas d'impossibilité cette fois, mais je mets mes 4 tireurs dans une colline escarpée, pensant qu'ils peuvent arroser à loisir le centre du champ de bataille. Oui, mais avec un malus. Que n'ont pas des tirailleurs Béja nombreux qui vont venir m'agresser avec violence. Ca m'apprendra à ne pas connaître et ne pas expérimenter les terrains !

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Olivier a une armée nombreuse, avec une énorme quantité de chameaux. Plus problématiques encore pour moi, les fameux tirailleurs sur la droite, qui vont venir titiller mes batteries d'archers, rendues ineptes ou presque dans le mauvais terrain par un placement hasardeux. Il dispose aussi sur la droite d'une batterie d'archers, que je ne crains pas, en revanche je constate l'arrivée sur le champ de bataille de troupes de corps à corps, des espèces de sauvages presque nus, impétueux, qui chargent en ordre dispersé. J'ai du lancier lourd, plus solide, mais plus susceptibles de craquer au moral à l'impact... Il faut prendre garde! 

Une fois n'est pas coutume, décontenancé par ma bêtise avec mes tireurs, je fais une autre bêtise avec ma cavalerie légère sur la gauche. Je perds deux unités, contre seulement une touche en face. Ca a cependant eu le mérite d'attirer plusieurs unités ennemies sur le flanc, qui, le temps de détruire les miennes, laissent mes chevaliers sans débords pour attendre la charge des chameaux. 

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Le premier choc se passe bien. Les chameaux sont forcés, par les mouvements de mes cavaliers légers, à donner la charge. Les teutoniques baissent la visière de leur casque et chargent lances couchées aux cris de "Deus Vult". Le choc est rude. Deux unités ennemies sont abattues. Les chameaux sont dispersés en tous sens, percés des lourdes lances, et les cavaliers sont prestement abattus. Pourtant, l'impact s'essouffle. Une troisième unité ennemie est décimée par les croisés allemands, mais dont l'attrition prélève lourdement sur leurs forces, deux unités de chevaliers allemands finiront submergées et en fuite, tandis que les teutoniques encaissent des pertes. Ils poussent toutefois, sous les harangues du Grand Maître de l'Ordre. Ils percent le centre ennemi et engagent les réserves arabes, qu'ils endommagent. La bataille est à son point de bascule, ma position générale n'est pas mauvaise, mais les combats sont engagés partout et l'on meurt en nombre d'un bout à l'autre du champ de bataille.

Plus grave, à droite mes tireurs ont pris un temps le dessus sur les tirailleurs ennemis, malgré leurs malus. L'ennemi gravit pourtant la pente de la colline rocailleuse sous une pluie de flèches et de carreaux d'arbalète, et les tireurs allemands sont bientôt percés de javelots, ou attaqués au corps à corps. La tuerie dans la rocaille est terrible; de trois points marqués les allemands finissent par ne plus en prendre qu'un avec les ralliements adverses, et en perdent 8 ! La déroute est totale sur le flanc droit. 

L'un des derniers mouvements offensifs d'Olivier va décider du sort de la bataille, d'un côté ou de l'autre. Son infanterie moyenne impétueuse s'aligne face aux lanciers féodaux allemands et teutoniques. Les allemands ont la discipline et les rangs serrés pour eux; les arabes ont la force de leur impact. Il charge partout, sur toute la ligne. Deux unités d'infanterie allemande volent en éclats, les rangs brisés et les miliciens prestement occis à coups de lames, tandis que les teutoniques à pied empalent sur leurs hampes une unité adverse. Les levées et cavaliers légers s'interposent pour éviter à l'armée d'être tournée, mais c'est trop tard. La perte des tireurs et de plusieurs lanciers, plus l'usure de la chevalerie, entraîne la défaite de l'armée.

De tête, nous avons subi peu ou prou les mêmes pertes, mais les Béja étant plus nombreux, il me manquait une bonne phase de combat et les points de commandement pour me positionner et rallier pour espérer une victoire ou le nul. Olivier m'a cependant achevé sur sa phase, s'en est donc fini. Belle boucherie, 23/24 il me semble!

Troisième Partie: Teutoniques vs Espagnols Féodaux de Thierry Molière

Avec deux défaites, c'est le pire début de tournoi que j'ai eus depuis des années. Les choses me semblent alors compliquées; mon armée est solide, mais quand je compte sur mes cavaliers légers pour endommager un rien l'ennemi ou le menacer, je me rends compte qu'ils ont été deux fois inefficaces. La troisième partie m'oppose à Titi, qu'on connaît depuis longtemps mais avec qui je n'avais encore, je crois, jamais joué. Je suis étonné de le retrouver en troisième partie, d'ordinaire Titi obtient de bons résultats mais il a eu le même genre de parties que moi aux deux premières tours.Le terrain est cette fois assez fermé, contrairement aux deux parties précédentes. Thierry jouant Espagnol, il alignera sans nul doute quantité d'Almograves, des mercenaires qui combattent comme fantassins moyens impact élite, en somme, des combattants d'exception mais qui sont meilleurs dans le mauvais terrain... Dont Thierry use et abuse. 

La prudence aurait voulu que je n'attaque pas tout de suite. Que je le laisse dévoiler sa main, de l'attendre avec mes troupes en moyenne moins fortes, mais plus impactantes. Devinez quoi? J'ai chargé.Ma bonne résolution n'aura tenu qu'un tour.

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C'est évident pour moi qu'il a une embuscade dans les vignes du fond, avec ses Almograves. Mais Thierry sait bien jouer, et je suis impétueux par nature. Je vois un centre composé de tireurs et de lanciers moyens (élites, quand même) et un petit nombre de chevaliers et de lanciers. 

J'ai une chance de passer. Malgré le mauvais terrain qui encadre le champ de bataille, je la saisis. Toute l'armée marche d'un bloc. Lanciers face à ses chevaliers, et mes chevaliers face à ses lanciers lourds ordinaires, ses lanciers moyens élites et ses archers. Thierry défend; son camp n'est pas loin. Si je perce, je peux le détruire rapidement. Si je ne perce pas, la conjonction de ses chevaliers et de ses Almograves dans la vigne risquent de m'étriller l'infanterie. 

Je fonce. Cette fois, les cavaliers légers Turcopoles ne blessent toujours pas l'ennemi, ça devient une habitude malgré 8 tirs conjugués avec les fantassins légers, mais ils arrivent à faire leur travail et protègent les chevaliers. 

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Le plan est respecté à la lettre. Les Frères de l'Ordre chargent le centre ennemi. Les chevaliers capés de blanc et de noir percutent violemment l'infanterie ennemie, dont les flèches se sont perdues sur la cavalerie légère qui passe en retrait. Très vite, les archers et lanciers sont massacrés, fauchés par la cavalerie lourde. 1 point de perdu contre 6. Le trou est fait. La charge à gauche est plus difficile, les chevaliers allemands n'arrivent pas vraiment à perforer les rangs des lanciers de Castille et les espagnols tiennent bon. Une prise de flanc sera héroïquement défendue par les lanciers espagnols, qui affrontent des chevaliers de face et sur le côté. Les lanciers espagnols sont à la peine. Mais heureusement pour eux, des arbalétriers de flanc écarteront ma cavalerie légère à grand renfort de volées de carreaux, avant de se retourner sur le flanc de l'extrêmité de ma ligne de chevaliers, épée en main. La lutte est rude, aucun des deux camps ne lâche malgré les pertes.

Le camp m'échappe, toutefois, car Thierry a pu profiter du passage de mes chevaliers pour reconstituer un barrage d'infanterie légère, trop rude pour que je puisse infiltrer un cavalier léger qui ne peut plus passer, car le chevalier ayant infiltré le flanc des lanciers n'arrive pas à tuer rapidement l'unité ennemie prise de flanc! Dommage, mais d'autres efforts ailleurs peuvent porter leurs fruits. 

Nos pertes sont semblables, on passe les 20 pertes sur 24 au même moment. Sauf que Thierry commence son tour. Et en coordonnant chevaliers et Almograves, tue tout ce qui passe à portée. Les tireurs allemands, inefficaces, sont encore une fois massacrés. Les levées paysannes venues boucher le trou, massacrées à leur tour. Les lanciers, pressés de face et de flanc, se font isoler en blocs de piques, qui se font enfoncer et se débandent. Thierry pousse le vice jusqu'à rallier des unités, en achevant les miennes.

Victoire de Thierry, il me semble 19 à 24. Belle réussite pour lui, ce n'était pas gagné avec le trou rapidement subi au milieu, mais ses flancs ont bien tenu et vigoureusement contre-attaqué! Partie extrêmement plaisante, car sur le fil tout du long, j'ai vraiment apprécié ce moment même si certains combats cruciaux m'ont encore frustré, comme les croisés allemands qui se sont montrés inefficaces ou presque même avec une prise de flanc, quand les plus faciles ont été vite remportés, ce qui m'avait fait entrevoir la victoire. A charge de revanche, Titi, ce serait avec plaisir !

Quatrième partie : Teutoniques vs Dynasties Bédouines de Patrick Grenier

Je ne connaissais Patrick que de nom avant ce match. Vieux briscard de DBM, il ne connaît pas encore très bien ADG de son propre aveu mais il a les bons réflexes, et connaît très très bien son armée. Celle-ci s'articule autour de deux gros corps de chameaux impétueux, encore! Sur 3 armées il y en a deux, je les aurais toutes les deux faites. Toutefois à la différence d'Olivier, Patrick joue peu de troupes auxiliaires, mais un troisième corps constitué d'un grand nombre de guerriers moyens impétueux à pied. Fondamentalement, je préfère ça. Il faut juste que j'arrive à placer mon corps d'infanterie face aux chameaux, car lances et tireurs font bon ménage contre des montés sans armures, en revanche si je n'ai pas des chevaliers face aux guerriers moyens, et que ceux-ci retombent face au corps de piétons, plus nombreux encore que celui d'Olivier, ça va très vite sentir le roussi !

Si je ne veux pas repartir de ce tournoi, pourtant préparé avec 

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Heureusement, je lis le déploiement de Patrick au regard des terrains qui sont placés, de très nombreuses dunes! L'une d'elle sépare ma zone de déploiement en deux; il doit se dire que je ne mettrais jamais de l'infanterie lourde dans des zones aussi accidentées... Et bien si ! Ce qui met mes chevaliers et cavaliers légers en plaine, à la sortie d'éléments qui pourraient à coup sûr abriter son infanterie! Patrick est destabilisé, gêné dans ses mouvements par la présence de ma cavalerie légère. A l'extrême droite du champ de bataille, il essaie de me contourner avec des archers sur chameaux. Bloqués par mes légers baltes et des paysans, un furieux corps à corps entre unités de dernier rang aura lieu presque toute la partie. 

Pendant ce temps, je fais tout pour rendre les chameaux de Patrick impétueux, tout en neutralisant son infanterie avec mes manoeuvres. Ainsi, j'ai 10 tireurs, dont 2 batteries d'archers/arbalétriers en complément d'une grosse quantité de tirailleurs à pied ou montés. Patrick tient bon deux tours, le temps d'espérer le renfort de son infanterie. J'éloigne un peu mes tirailleurs de mes lanciers, pour rendre les chameaux impétueux... Tout en arrosant. Il prend des pertes. Il n'a plus les points pour retenir sa ligne. Il n'a plus le choix; ma position défensive est idéale, mais attendre fera plus que désorganiser ses unités; il y a déjà des morts dans ses unités de chameaux, des unités entières pourraient autrement disparaître s'il joue l'usure au tir !

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Le choc est terrible. Assez paradoxalement, mes chevaliers profitent assez peu de l'impact de départ. Les combats de cavalerie au premier tour donnent un certain match nul: j'encaisse peu de pertes, souvent sauvé par l'élite et l'armure des chevaliers. Patrick en subit quelques unes, car s'il a des chameliers élites, il n'en a pas beaucoup. Mais il tient bon. Sur l'infanterie, le combat est rude. Une unité de lanciers teutoniques est violemment percutée par une unité de chameaux. En un tour, 75% de l'effectif est tué, blessé ou en fuite! Malgré le bonus de la lance recevant la charge. En revanche, malgré ces sueurs froides, le reste de la liste tient bon, et très vite les chameliers sont massacrés, car ils ne disposent plus du bonus d'impact et de percussion, tandis que mes chevaliers bien commandés percent le centre, les lanciers désarçonnent de nombreux cavaliers ennemis et les achèvent au sol. En deux tours de combat, s'en est fini. Patrick perd la partie, alors que je n'ai reçu que des pertes légères, je n'ai perdu entièrement qu'une seule unité sur toute l'armée, et si je perds quelques points de cohésion sur la foule des combats, l'arrivée trop tardive de son infanterie ne permet pas à Patrick de remonter la pente. Le combat est terrible pour lui, car amoindri au tir et forcé de charger des lanciers et chevaliers élites intacts de face, il n'arrive à percer nulle part. 

De tête, mais sans conviction, je crois que j'ai gagné 25/8. 

Cinquième partie : Teutoniques vs Anglo-Irlandais de Thomas Têtard.

Enfin une victoire, qui laisse espérer une petite remontée au classement et il faut encore trimer pour éviter la queue de peloton, ou pire pour un Nervien, la 19e place, synonyme de tournée générale. A 30 joueurs et une seule victoire en quatre matchs, je dois être dans ces environs là, si je fais match nul je risque de devoir rincer tout le monde. Mon adversaire du dimanche après-midi est Thomas, Normand que je connais plutôt bien puisqu'il a participé plusieurs fois au tournoi Seconde Guerre mondiale que j'organisais à Moncheaux. C'est un joueur souriant et sympathique, très clair dans ce qu'il fait, c'est un plaisir d'enfin jouer avec lui. Il aligne une armée Anglo-Irlandaise atypique, cumulant quantité d'archers longs, et les terribles Galloglaich, des fantassins lourds irlandais se battant en armure, avec de terribles armes à deux mains. Il a aussi un peu de cavalerie lourde et de chevaliers anglais, mais c'est surtout la robustesse de l'infanterie et les terribles "Longbowmen" qui m'effraient... D'autant que Thomas va pouvoir s'appuyer sur deux terrains, une colline douce couverte de champs, et un autre champ cultivé. Il va falloir grimper à l'assaut...

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Infanterie à gauche face à la colline, pour engager le duel de tir et s'y risquer certes, malgré la plantation, mais en nombre pour enter la prise de flanc. La chevalerie d'élite ira au centre, tandis que les croisés et vassaux iront à droite. 

Encore une fois, la bataille commence atrocement mal. J'arrive à piéger l'écran de cavalerie lourde que Thomas utilise pour couvrir les mouvements de son infanterie; ses cavaliers irlandais doivent charger... Mes chevaliers allemands! Je suis plus lourd, à 4 contre 2. Le choc est terrible pour les irlandais, une unité est quasiment massacrée sur le coup, ses cavaliers étrillés par les lances allemands. Le choc tient sur le second combat. Pour ne pas laisser à son infanterie le temps de se former à la manoeuvre, je lâche l'affaire des deux cavaliers, un combat à +2 et un autre à +2 également avec le débord d'un Turcopole, je me dis que ça suffira largement, d'autant que quand l'unité gravement entamée sera détruite, je pourrais détruire en un tour le second. Mais non. Les irlandais se défendent comme des fauves enragés. Les chevaliers allemands font face à une furieuse contre-attaque et de nombreux chevaliers sont désarçonnés! L'unité survivante se fait prendre de flanc, c'est l'hallali... Derrière mes lignes, car le reste de l'armée a continué à progresser droit sur l'infanterie irlandaise pour la détruire au plus vite! De ce fait, si mon dernier chevalier de réserve craque, mon armée peut se faire prendre de dos par deux unités irlandaises, certes amoindries, mais de dos! Le combat se retourne complètement. Les chevaliers allemands s'en remettent au Divin et contre-attaquent. Ils percent et déchirent les rangs de l'unité en face, puis se retournent sur la seconde, harassée de charges des cavaliers légers qui viennent en soutien. Le combat tourne à l'avantage allemand, et les chevaliers survivants hurlent leur victoire d'une immense clameur; ces deux unités irlandaises, pourtant largement surclassées, ont failli mettre en péril la victoire! 

Le reste de l'armée s'avance pour le choc. Des cavaliers légers estoniens sont frappés des tirs des arcs longs. Les chevaliers se rapprochent. La bataille est dans la balance. 

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C'est le choc. Les unités de chevaliers de l'Ordre et des croisés se préparent à percuter la ligne d'archers longs et d'infanterie lourde irlandaise. Thomas fait une erreur, et laisse un creux dans sa ligne de 2 UD. C'est là qu'enfin mes cavaliers légers démontrent une utilité autre que l'écrantage de la cavalerie lourde; une unité s'infiltre... Et prends le camp ennemi ! Ca va mal pour Thomas, d'autant que mon infanterie subit peu de pertes, que la sienne sur la colline se fait harceler de tirs... Mais je fais une bêtise à mon tour, et un cavalier léger est détruit par un recul impossible. Les chevaliers chargent alors, le centre ennemi. Celui-ci est violemment enfoncé; les archers sont massacrés et l'infanterie lourde irlandaise se fait violemment étriller; de nombreux soldats sont empalés sur les lances, et les rangs transpercés laissent les fantassins à la merci des cavaliers qui frappent de leurs épées dégainés, hachant à loisirs. 

C'est la victoire. Je dois perdre environ 14 points de tête, Thomas a perdu 22 points de mémoire. Petite armée Anglo-Irlandaise, mais largement constituée d'unités lourdes, ou élites! Une grosse boucherie, où enfin mes chevaliers ont pu percuter intacts et sans prises de flanc, avec une armée mobile qui a sauté à la gorge de l'adversaire! Partie très agréable, ponctuée de sacrés retournements de situation, merci Thomas!

EPILOGUE

Le tournoi s'achève pour nous... Le niveau a d'ailleurs été extrêmement relevé, on le voit aux scores, car rares sont les joueurs à avoir accumulé les victoires sur un bas de classement qui se serait fait passer dessus. Même les joueurs du dernier tiers ont pu connaître la victoire et/ou plusieurs matchs nuls. Ce tournoi apparaissait donc relativement équilibré, avec des armées extrêment intéressantes à suivre! 

Merci à tous les Carcaïens de leur accueil, à Philippe et Manu pour l'arbitrage et les nombreuses sollicitations, merci à tous ceux qui ont aidé à notre accueil, c'était vraiment un super tournoi; on reviendra sans doute l'année prochaine ! Merci aussi à tous mes adversaires, du plus élégant, Pépé, mais aussi à Thierry, Olivier, Thomas et Patrick pour les bons moments passés, dans la victoire ou la défaite, on s'est bien marrés!

En attendant, j'en tire quelques enseignements persos; je dois vraiment apprendre à jouer avec le terrain; jouer Romains avec uniquement des champs et des zones d'eau pendant des années m'a pas aidé à y voir clair. Me limiter sur mon impulsivité en attaque, ce que j'avais su faire au tournoi de Vendin en septembre. Et essayer de composer des listes plus homogènes, qui me réussissent mieux! Mes deux victoires, relativement larges, me permettent de recoller au milieu de tableau. J'aurais pu faire mieux, mais pour ça, je dois faire un peu plus attention à ce que je fais.

Bravo à mes deux camarades, à Père (Serge), qui n'a pas fini dernier avec son armée monstrueuse avec beaucoup de bras cassés dedans, et à mon pote Thomas qui me devance d'un rien, le vil !

 Classement

Rang Nom Prénom Club Points N° Armée Unités 

1 ELOY Boris IPO 400 187 Croisés Tardifs 22 
2 LEFEBVRE Patrick ACLEB 384 175 Français Féodaux 22 
3 HERAUT Jean-Louis CTF 373 209 Chevaliers Teutoniques 23 
4 MISSON Etienne Isolé 1 366 181 Communes Italiennes 22 
5 BRICAULT Mickaël ACLEB 344 237 Lithuaniens 25 
6 ROUDIL Cédric Achille 339 184 Byzantins Comnène 21 
7 FRANCONY Robin CDL76 328 187 Croisés Tardifs 24 
8 DEJOUX Bruno Achille 313 189 Empire Latin d’Orient 23 
9 HAZARD Olivier CCJH 300 162 Beja 28 
10 BALLAUD Guillaume Isolé 2 298 175 Français Féodaux 23 
11 MARTINEZ Lionel ACLEB 296 184 Byzantins Comnène 22 
12 DEFOUR Florent Achille 288 175 Français Féodaux 26 
13 OLIER Kevin CCJH 276 181 Communes Italiennes 21 
14 MELET Gilles Isolé 3 270 183 Allemands Féodaux 24 
15 MOITIE Thomas Isolé 4 263 180 Normands de Sicile 21 
16 RENIER Thibault Les Nerviens 255 209 Chevaliers Teutoniques 24 

17 BLANC Yves CTF 254 179 Ecossais des Iles et Highlanders 25 
18 MOLIERE Thierry IPO 246 148 Espagnols Féodaux 24 
19 CHOQUET Joffrey Chtis Statèges 241 184 Byzantins Comnène 22 
20 GIBERT Damien CTF 238 186 Croisés 26 
21 BERLANDI Paul Chtis Statèges 213 194 Egyptiens Fatimides 22 
22 NOE Jacques Immortels 204 183 Allemands Féodaux 25 
23 QUEVAL Franck CDL76 202 187 Croisés Tardifs 24 
24 MORVAN Lionel BACL 201 181 Communes Italiennes 23 
25 RENIER Serge Les Nerviens 200 196 Berbères 32 
26 BRICAULT Chritian ACLEB 196 183 Allemands Féodaux 24 
27 TETARD Thomas CDL76 181 178 Anglo-Irlandais 22 
28 BRUTUS Frédéric Isolé 5 179 195 Turcs Seldjoukides 21 
29 GRONIER Patrick Avant Sargon 95 202 Touaregs 26 
30 IMPAIR CCJH 206 190 Ordre de St Jean 22 

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