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Le Challenge des Ambactes

Partie 1 - Nicolas

Ecrit par Thibault

Qu'est ce que c'est que ce challenge?

L’Art de la Guerre n'est plus tellement joué au club depuis environ deux ans. Certains d'entre nous font encore des tournois mais ceux-ci se sont de plus en plus rares et espacés dans le temps. Didier est venu me voir il y a deux mois avec une idée venue d'un autre club du Nord; et si on jouait entre nous autour d'un petit "tournoi", un simple challenge ? Excellente idée! Ni une, ni deux, je contactais tous mes petits camarades du club pour organiser ça. Le but sera avant tout de se marrer entre copains... Un peu comme la ligue bloodbowl, mais avec des romains, des gaulois, et des bières!

Pourquoi les Ambactes? Il s'agissait des soldats permanents des armées gauloises, l'élite qui entourait les chefs de guerre, il y a bien longtemps. Comme les joueurs d'ADG sont surtout des vieux de la vieille, je me disais que ça serait un chouette petit nom à se donner.

Les principes de jeu sont les suivants:

- Chaque joueur s'inscrit avec une armée qu'il devra jouer toute la durée du challenge. Il peut faire sa liste avant chaque bataille (et donc varier la composition, changer d'allié, mettre plus de cavalerie ou tout ce qui est autorisé) et doit la montrer à son adversaire en fin de chaque partie. Nous sommes entre gentlemen (même ceux qui flatulent)!
- L'armée choisie doit être déclarée lors de l'inscription. Aucun avantage pour personne; tout le monde connaîtra sa grille de "matchs" dès la clôture des inscriptions, le 03 janvier 2018.
- Les listes font 200 pts (et pas 201, 202 etc pour les petits malins) et devront être des périodes dites "Classique" ou "Romaine". Alliés autorisés. 
- Chaque joueur qui s'inscrit doit aller au bout du challenge, soit autant de parties que d'adversaires, autrement il reconnaît être à l'amende d'une tournée aux autres participants.
- Chaque partie verra s'affronter deux joueurs, pas plus. On ne regroupe pas les matchs pour aller plus vite, le but du challenge est de prendre du plaisir avec tout le monde (tournante générale!)
- On n'utilisera pas le système ADG de tournoi, parce qu'on est entre nous, parce que l'organisateur que je suis n'y comprends rien, et parce que je veux que le plaisir de jouer prime sur les calculs qui resteront basiques: 3pts pour une victoire, 2pts pour une double démo (on récompense les brutes avec un "bonus offensif"), 1pt pour un nul-nul (bouuuh!), 0pt pour une défaite. 
- On fait 6 tours au minimum, et 12 au maximum pour éviter les parties d'évitement; on est des nerviens, pas des atrébates ou des ménapiens!
- Chaque participant devra me communiquer ses résultats avec le détail comme suit: résultat net, pertes subies sur le total d'unités de départ, nombre de généraux perdus et si le camp a été pris.
- Après chaque rencontre, je mettrais à jour un tableau de rencontres avec les scores de chacun, le goal average etc, et je propose qu'on se retrouve à la fin du challenge pour un apéro en commun et nous applaudir mutuellement d'être des branques, où on peut faire auberge espagnole et tous ramener un truc à boire (le manger est optionnel). 

 

La liste des participants: 
Thibault R - Liste 82 Romains du Triumvirat
Didier R - Liste 103 Juifs de Judée
Nicolas D - Liste 86 Romains Bas-Empire
Philippe D - Liste 50 Syracuse
Serge R - Liste 41 Diadoques et Successeurs
Laurent R - Liste 46 Greco-Bactres
JC - Liste 55 Carthaginois
Philippe B - Liste 60 Grecs Classiques

Beaucoup d'armées typées héllenistiques avec des grecs, de l'hoplite et de la pique, du romain, mais aussi des armées plus originales comme les Juifs de Judée et les Carthaginois, qui alignent des troupes très différentes. De toute façon, armées classiques ou pas, chaque partie allait bien vite s'avérer très différente les unes des autres!

PREMIER MATCH : contre Nicolas et ses Romains Bas-Empire

Mon premier match allait être compliqué, car fratricide.

Quelles listes pour s'affronter ?

Ma liste a été testée deux fois avant le challenge, une première partie qui m'a surtout servi de rappel des règles, contre Laurent et ses Greco-Bactres, héritiers d'Alexandre dans les contrées reculées de l'Asie, Afghanistan, Pakistan et un bout de l'Irak. Une armée hétéroclite descendant des macédoniens, avec piquiers et peltastes et un fort parti de cavalerie lourde typée orientale, avec un renfort d'éléphantes bien équipés et entraînés. J'avais remporté cette partie, ainsi que la suivante contre Philippe et ses Grecs de Thessalie, une armée légère avec quantité de cavalerie, bien entraînée mais légèrement équipée, avec hoplites et quantité de javeliniers.

Pour ces préparatifs et rappels de règle, j'avais inversé dans ma propre composition les "traditions" de tournoi en matière de préparation des romains. D'ordinaire on retrouve un corps de légionnaires, un corps d'auxiliaires/piétons barbares, et une aile de cavalerie plus ou moins puissante selon les époques. Avec ce type de composition, j'avais souvent écumé les tournois en milieu de classement. J'avais lu un article intéressant sur internet, un peu avant, sur le fait de jouer "historiquement" des armées de jeux de stratégie historique, de fuir l'optimisation de composition. C'est ce que j'ai fait, bâtissant une armée atypique... Mais 100% historique!

Mes trois corps alignent chacun:

- 4 légionnaires, de l'infanterie lourde très bien protégée (Armure) et meurtrière (Impact). Le général de chaque corps est inclus dans une des unités sous son commandement, lui donnant son bonus supplémentaire et passant l'unité "Elite" pour être encore plus résistante et efficace.

- Un petit parti de tirailleurs/auxiliaires, qui permettent de protéger les flancs des légionnaires et d'endommager autant que possible les lignes ennemies avant le choc.

- Un ou deux cavaliers pour maîtriser les flancs et intervalles, et menacer les côtés des lignes adverses.

De fait j'avais très vite appris en test que:

- L'ennemi était souvent plus fort en cavalerie, donc mes actions de flanc sont souvent des actions de retardement.

- L'action se déroule enfin autour des 3 groupes de 4 légionnaires, qui doivent assaillir et percer les lignes ennemies avant d'être pris de tous les côtés.

Contre cette armée puissante de face, équilibrée mais fragile sur ses flancs, Nicolas m'opposait une composition plus classique:

- Un corps de 6 légionnaires avec de l'infanterie et cavalerie légère d'élite pour les couvrir.

- Un corps d'auxiliaires et d'archers pour tenir un flanc.

- Un corps de cavalerie d'impact pour forcer la décision.

Tenir le flanc gauche, agresser le droit!

L'espace entre mes deux légions est comblé par des tirailleurs gaulois, grecs et germains, tandis que des cavaliers lourds gaulois, au centre de l'image, attaquent la cavalerie légère Hun qui protège le flanc de la région. Pas assez avancés, ces cavaliers sont sévèrement bousculés par mes gaulois et sont détruits, rejetés en pagaille sur les rangs des légionnaires ennemis, déjà accablés de javelines et de flèches par mes tirailleurs. La ligne centrale de Nicolas flanche alors que les corps à corps n'ont pas encore entamé.

Sur la droite, les tirailleurs romains sont meilleurs que les cavaliers légers de mon adversaire, qui sont désorganisés par les tirs des archers crétois et gaulois, préludant au choc entre légionnaires de ma Legio V et la cavalerie lourde de l'ennemi. Un peu plus large que Nicolas, j'essaie donc d'infiltrer une unité par son flanc, en bordure de mer. 

Sur la gauche, les événements se précipitent. Un cavalier léger numide à mon service désorganise des auxiliaires ennemis à coups de javelots, et les fantassins les chargent... Mais les cavaliers tiennent position, achèvent la désorganisation de l'unité ennemie avec une nouvelle volée de javelots à bout portant avant de dégainer les glaives et de mettre en déroute les survivants! La ligne ennemie sur ma gauche se rapprochant de la Legio VIII qui tient mon flanc laissera ses arrières sans protection, essayant de me noyer sous la masse de ses effectifs avant que mes cavaliers légers ne reviennent dans son dos. Peine perdue, les Numides abattront des archers au tir, puis les mettront à leur tour en déroute en les chargeant de dos! Pendant ce temps, les deux lignes se rapprochent malgré les pertes ennemies... Encore une fois, archers gaulois et javeliniers germains sont efficaces en abattant leurs opposants du Bas-Empire, juste avant le choc.

Au centre, ma cavalerie auxiliaire qui a mis en déroute les cavaliers légers de Nicolas, s'infiltre sur cette image sur le flanc de la légion ennemie, accablée de tirs. De mon côté, la Legio XIII quitte la colline et la descend, en vue d'attaquer l'ennemi en même temps que ma cavalerie! Un premier légionnaire ennemi, attaqué par mes cavaliers secondés des tirailleurs, sera lentement détruit à force de charges renouvelées... Le général de la Legio XIII, Caius Scylla, attaquera l'ennemi avec plusieurs cohortes, mettant à mal la légion ennemie toujours agressée par ma cavalerie, tandis qu'une autre cohorte détachée par le général Scylla gardera mon propre flanc droit d'un retour offensif des cavaliers ennemis sur ma droite, cavalier qui percutera violemment mes légionnaires, en terrassant plusieurs, avant que les fantassins ne se reprennent et ne mettent les cavaliers sarmates bas leur monture pour les étriper. 

C'est une victoire, 24 à 11 en ma faveur.

EPILOGUE

 

 

Le plan a bien fonctionné. Les légions se sont encore avérées solides et relativement manoeuvrières, mes généraux, bien qu'inclus dans leurs unités et donc peu à même de commander, sont si puissants qu'ils se dégagent vite des combats et ont toujours assez de points pour les manoeuvres (relativement) simples que demande l'armée. Les quelques unités de cavaliers, ainsi dispersées, sont très utiles dans le harcèlement de l'ennemi... Et dans la menace de ses flancs, ce qui m'a permis d'isoler et entamer (ou achever) la destruction de chacun de ses corps!

Le déploiement des deux armées est classique. Sur la droite se trouve un bord de mer, qui bouche une partie du terrain, tandis que plusieurs champs sur les côtés encadrent une colline centrale. Je déploie mes trois légions les unes à côté des autres, deux pour verrouiller la colline et le flanc gauche d'où débouleront de nombreux auxiliaires de l'armée de Nicolas, tandis qu'à droite une légion devrait suffire à combattre la cavalerie ennemie, assez peu nombreuse bien qu'efficace. 

Dans un premier temps, Nicolas perd un peu de temps à organiser ses légionnaires, car il disperse ses soutiens de tirailleurs et mal commandés, il a besoin de trop de points pour les déplacer, ce qui me permet de prendre possession sur la colline et de verrouiller mon flanc gauche, tandis que la Legio V, sur ma droite, progresse vers la cavalerie ennemie. 

Le flanc gauche, juste avant l'ultime choc. Les tirailleurs de Nicolas sont en train d'attaquer les miens, qui tiennent bon. Derrière, archers et auxiliaires se préparent... Au centre, on voit que la moitié de la Legio XIII avance toujours face aux légionnaires ennemis, les cavaliers gaulois et cohortes de Scylla attaquant les survivants de toutes parts et cherchant à briser pour de bon leurs lignes.

Sur la droite, la Legio V entre enfin en action. Alors que mon piège est prêt et que sa ligne de cavalerie lourde est débordée, Nicolas lance toute sa ligne de cavaliers dans une grande charge! L'unité de cavalerie lourde de son général perce les rangs d'une unité de légionnaires, massacre ces soldats à coups de lances et de glaives et la cohésion des cohortes est perdu, mon flanc gauche de la légion succombe alors que partout ailleurs, les cavaliers ennemis ont été arrêtés à coups de pilum, et sont maintenant férocement contre-chargés par les légionnaires et les cavaliers romains. La mêlée est terrible et confuse, des hommes mourant en masse dans les deux camps. Mais l'arrivée par le flanc des cohortes du général Titus Nervus, commandant la légion, permettent d'éliminer de nombreux cavaliers et de provoquer la fuite des autres. C'est la victoire sur le flanc droit, le centre ennemi est en mauvaise posture...

Et sur la gauche, mes vaillants numides chargent en hurlant les arrières des auxiliaires d'élite de Nicolas, encadrant un de ses généraux. Ma Legio VIII, sur la gauche, charge après une volée de pilums. Le corps à corps est terrible et archers comme auxiliaires, moins bien protégés, voient leurs rangs bousculer par la charge de mes légionnaires. Beaucoup d'hommes sont jetés au sol et impitoyablement massacrés à coups de glaives.

Visuel de début de partie, ce même vendredi, entre Laurent R et Serge R, le premier jouant Greco-Bactres et le second Diadoques et Successeurs d'Alexandre. Dans les deux armées, du piquier, de la cavalerie lourde et de l'éléphant! Laurent vaincra à quelques points près après pas mal de retournements de situation... Serge se vengera sur son prochain adversaire, à coup de trompe!

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