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Axis & Allies
1945
Ecrit par Thibault
Illustrations de Peter Dennis et autres

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Tour 11
La Chute

Pour le GQG allemand, l'urgence c'est avant tout de tarir les voies d'approvisionnement des alliés en Europe. Si les forces allemandes sont largement engagées et épuisées par ces années de guerre, il reste encore des forces aériennes mobilisables. La Luftwaffe envoie donc ses derniers milliers de chasseurs, de bombardiers tactiques ou stratégiques, au-dessus de la Manche. Les combats sont intenses avec la Royal Air Force couvrant la Royal Navy; la DCA et les chasseurs à réaction Meteor ont raison des dernières tentatives allemandes. Fin février 1945, des milliers d'appareils ont été perdus... Dépassés par la vitesse des chasseurs alliés ou par la densité du feu antiaérien des alliés, les allemands sont sacrifiés et des pilotes sans formation suffisante sont jetés pour rien dans l'enfer des obus traçants et des hurlements des réacteurs britanniques. C'est un échec extrêmement coûteux.

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1ère Armée Française en opération du côté de Lyon, en plein combats de rue contre la 2e Armée de Réserve Italienne.

Les allemands continuent de chercher à repousser les soviétiques vers leurs frontières. En Pologne, Von Manstein, aidé de Von Rundstedt, parvient à repousser les corps éreintés de Joukov. et poussent à nouveau sur la Lituanie et l'Estonie, mas une contre-attaque permet aux armées de la Garde de stopper les allemands sur Riga et les marais de Biélorussie. La Roumanie est aussi le théâtre d'âtres combats entre Rouges et renforts hongrois ou roumains, aidés de troupes italiennes du CSIR. Les soviétiques de Koniev passent, mais avec des pertes. Staline souhaite une contre-attaque sur Rostov, et dégage ainsi Stalingrad de la menace italienne venue de la Perse et du Caucase. C'est tout juste, mais l'URSS tient bon. D'autant que des corps expéditionnaires britanniques remontent la Sibérie et l'Asie centrale pour dégager les russes des percées japonaises.

Les opérations alliées à l'Ouest profitent de ces harassants combats qui ont épuisé les armées de l'Axe en Europe. Les américains de Hodges entrent à Paris et à Marseille, mais font face dans les deux cas à de violentes contre-attaques des Panzer-SS de Dietrich en champagne, et des italiens sur le Rhône. Le Duce, fort de son Empire mediterannéen, continue d'envoyer des conscrits d'Italie et des Balkans contre les alliés alors que les combats se sont stoppés en Afrique, dans un statu quo qui n'arrange pas les alliés. Les anglais franchissent le Rhin par le Nord, aidés des canadiens. Hambourg et Lubeck sont prises par Montgomery et ses troupes expérimentées des campagnes d'Egypte et d'Espagne, les écossais se signaleront par la prise du pont de Remagen par ailleurs, sous le feu des dernières levées allemandes en Europe; des divisions d'appelés trop jeunes sont matraquées par l'artillerie anglaise, puis transpercées par l'épaisse coque des chars lourds Churchills. Les Tommys chargent alors, baïonnette au canon, et font des prisonniers par dizaines de milliers. Les italiens sont plus efficaces dans leurs dernières contre-attaques; les américains sont durement éprouvés en France et doivent retraiter. Mais le Général de Gaulle, en exil depuis plusieurs années, fait son entrée à Paris. Son travail depuis des mois en France et des années dans l'Empire colonial porte ses fruits, et des divisions entières sont mobilisées sous le drapeau tricolore; troupes coloniales, engagés métropolitains, légion étrangère... L'armée française de De Lattre dégage définitivement Paris en repoussant l'armée du Maréchal Graziani au-delà de Lyon, vers les Alpes. 

Les Allemands sont aux abois. Recroquevillés sur l'est du pays et la Pologne, des généraux fomentent un coup d'état. Hitler est assassiné en mars par une bombe qui explose dans sa tanière en Prusse orientale, alors que les américains prennent Aix-La-Chapelle, les français Stuttgart et les anglais marchent sur le Brandebourg. L'amiral Dönitz prend le commandement de ce qu'il reste du Reich, et négocie la paix avec les alliés. Les Hongrois, les Roumains et les Bulgares le suivent. Le Duce, laissé seul à Rome à la tête d'un Empire Balkanique et méditerranéen, négocie la fin des hostilités à son avantage; restitution des conquêtes sur les territoires alliés, mais sacrifice de l'Albanie, de la Yougoslavie, qui paraissent de toute façon ingouvernable aux alliés, car les partisans y sont légions. Les Russes, quant à eux, sont les grands perdants du conflit; ils ont maîtrisé l'armée allemande, l'ont forcée à appeler italiens et japonais à l'aide... Mais repoussés du corps de l'Europe, devant leur survie à l'intervention britannique en Perse et en Sibérie, ne peuvent figurer favorablement à la table des vainqueurs. L'histoire se souviendra toutefois des campagnes d'Ukraine et de Biélorussie, et des sacrifices consentis.

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Troupes néo-zélandaises et Gurkhas à l'attaque dans les tranchées dominant Canberra; les japonais se battent jusqu'au dernier!

Les dernières unités navales majeures des japonais appuient un débarquement sur l'Est Australien, vers Canberra, puis vers Sydney. Les troupes de marines impériales terrifient les soldats australiens, qui se rendent rapidement sous les bombes lâchées depuis les airs ou les canonnades côtières. L'opération a été permise par une diversion sur Hawaii, où des cuirassés obsolètes et endommagés des nippons, avec quelques escortes, sont coulés en vendant chèrement leur peau face à l'aéronavale américaine.

L'aviation japonaise, bien que squelettique désormais du fait des pertes subies depuis fin 1943, continuent toutefois de gêner les déploiements ennemis. Dans le Golfe Persique, ravitaillement et déploiement sont mis à mal par des torpilleurs, des hydravions et des bombardiers légers qui attaquent les convois mal protégés des britanniques. Attaquant l'armée des Indes sur ses arrières, les japonais débarquent même un petit corps expéditionnaire au Pakistan pour soutenir le flanc italien face à l'Inde. 

Les américains dispersent les derniers éléments de la flotte japonaise près d'Hawaii et de Midway, les dernières grandes flotilles de croiseurs, de cuirassés et de transports japonais sont détruites par l'amiral Spruance. Pis, les renforts américains dégagent, avec les néo-zélandais, Canberra et Sydney. De féroces combats au corps à corps ont lieu entre les alliés et les japonais qui ne veulent lâcher leur prise... 

C'est alors que survient la nouvelle; les missiles balistiques américains emportaient un nouveau type d'explosifs, qui a détruit Hiroshima et Nagasaki en deux frappes, en ce début de mois d'août 1945. Avec la fin des conquêtes japonaises et le démantèlement de leur Empire, plus la force de frappe apocalyptique qui endeuille l'archipel, un coup d'état met Tojo hors course, et l'Empereur Hiro-Hito se rend aux alliés.

C'est la fin de la guerre.

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Les pertes de l'Axe sont encore nettement supérieures à celles des alliés. A tel point qu'en fin de partie et malgré un avantage énorme pris en 1940/1941, le taux de pertes des factions est très proche. Les Japonais, allemands, anglais et américains, sont largement endeuillés. Les chinois, français et ANZAC sont peu touchés. L'Italie a des pertes presque égales aux russes, qui ont saigné, mais de façon relativement contenue en fin de partie. 

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Carte réactualisée; les petites explosions rouges manifestent les zones de combats, et les couleurs indiquent le possédant à la fin du tour pour les zones disputées.

CONCLUSION

La partie s'est tenue sur deux jours; le samedi a été intense, surtout le matin qui n'a vu que deux tours de jeu. La partie s'est accélérée l'après-midi avec quatre tours de plus. Le dimanche aura été plus court, avec deux tours chaque demi journée mais une fin en milieu d'après-midi seulement. Le rythme reste relativement fluide. 

Onze tours nous auront suffi pour avoir une décision marginale; les alliés l'emportent, d'autant qu'il n'y a presque plus de troupes de l'Axe sur le plateau, et que plus rien n'empêchent les alliés d'entrer à Berlin au tour suivant, et à Rome comme au Japon en deux tours. 

Quelques constats:

- Sur le jeu en lui-même, la version 1940 Europe + 1940 Pacifique donne un plateau de jeu gigantesque avec des centaines de pièces; c'est un jeu encore plus intelligent que ses précédentes moutures car le nombre de types d'unités différentes est énorme et que les combinaisons entre unités sont nombreuses (artillerie et infanterie ou infanterie mécanisée, aviation et chars, chasseurs et bombardiers etc). La palette de stratégies est gigantesque; rien que dans les achats faits on a des décisions à prendre (renforcer les forces terrestres, la marine, l'aviation? Un équilibre de tout? En priorisant l'offensive ou la défensive, la vitesse ou l'endurance?), mais aussi dans les bonus à atteindre; les allemands peuvent ainsi facilement peser sur les revenus des anglais et des russes en coupant des zones maritimes par exemple, mais il y a beaucoup d'actions de ce genre. Le jeu reste très fluide et très dynamique.

- Il faut bien gérer la diplomatie. Peut être que dans la partie de test, l'Axe a trop vite engagé le combat avec TOUS les alliés; ça lui a permis d'avancer énormément, surtout en Afrique. Mais finalement, l'avance concrète a vite été perdue; les allemands ont trop vite perdu leur "masse" face aux russes sans la renouveler, passant très vite en défensive, quand les japonais ont accumulé des forces gigantesques, attirant des renforts monstrueux des anglais et des américains, mais en jouant la course à l'armement plutôt qu'à la conquête.

- En définitive, je pense que les stratégies des deux camps ont eu des avantages et des inconvénients. L'Axe en tapant vite a considérablement ralenti les alliés et en s'en prenant aux forces navales et aériennes des anglais, a coupé le monde en deux; une Europe où allemands et italiens défendaient efficacement leur pré carré, mais sans pouvoir avancer sur des zones stratégiques. Les japonais, laissés relativement libres, se sont contentés de détruire en quantité sans conquérir. Mais cette stratégie a aussi divisé les efforts alliés; les furieuses offensives russes dégagent le temps aux anglais et aux américains de venir en force, mais cela a laissé les japonais entrer profondément en Sibérie, et construire une flotte formidable...

En tout cas, le jeu avec des mécanismes très simples, rend une rejouabilité monstre rien que par le choix de la stratégie de chaque camp et pays joué !

Rendez-vous en avril prochain pour une seconde partie à Lyon, chez l'ami Thomas !

Hiver - Printemps 1945 :
La Chute

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