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Axis & Allies
1944
Ecrit par Thibault
Illustrations de Peter Dennis et autres

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Tour 9
Percées

Les belligérants ont tous perçu que la guerre avait atteint un point de basculement; les réserves des forces de l'Axe s'épuisent et leurs capacités à l'offensive déclinent rapidement. Les allemands comme les italiens peuvent encore compter sur de fortes capacités blindées ou aériennes, surtout, mais ont surtout compensé leurs pertes de 1943 par d'énormes levées en masse -enfin- d'infanterie. Les japonais quant à eux sont littéralement assiégés; piégés dans une guerre navale d'usure ils doivent trouver des solutions pour faire tomber un de leurs adversaires, et c'est assez tardivement que la marine développe un plan pour en finir avec au moins un adversaire direct... Il est urgent en tout cas de desserrer l'étreinte soviétique sur l'Est de l'Europe. Les pointes de Joukov atteignent les faubourgs de Varsovie, celles de Koniev poussent sur Sofia en Bulgarie et sur Budapest en Hongrie. C'est une catastrophe pour les allemands, et un danger de mort pour l'Axe.

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101st airborne division à l'attaque des positions fortifiées de La Corogne, contre les Fallschirmjaeger de Student

Guderian engage donc le combat avec les Volskgrenadiere-Divisionen et les deux SS-Panzerkorps de Model et Hoeppner. Sa contre-offensive en Hongrie est brutale; correctement appuyée par la Luftwaffe, les Stukas piquent du ciel pour accabler de bombes les convois du 2e corps mécanisé de la Garde. Koniev voit ses colonnes blindées ravagées par l'aviation ennemie. Si ses nouveaux chars lourds IS-2 et ISU-152, accompagnant une myriade de T-34-85 occasionnent de lourdes pertes à l'infanterie allemande, l'aviation allemande, épargnée pendant deux ans de combats à l'Est, se montre redoutable. Les russes sont submergés et repoussés de Hongrie. La Bulgarie est reprise par le CSIR, le corps italien sur le Front Russe, abondamment pourvu en chars et en forces aériennes, qui repousse quelques divisions de cavalerie rouge laissées en couverture. En Pologne, Joukov est aussi repoussé. Ses avant-gardes d'infanterie sont matraquées par un duo Stukas/blindés qui occasionnent de lourdes pertes à l'aguerri 3e Corps de Fusiliers soviétiques. Les Rouges contre-attaquent à leur tour; Joukov envoie ses réserves sur les forces de Von Rundstedt en Pologne et écrase l'artillerie du corps de Fetsh, avant d'isoler et de détruire la 21e Panzer-Division par une concentration de bombardiers d'attaque au sol jusque là inégalée. Plus au nord, Vassilievski reprend définitivement la Norvège des mains allemandes. L'axe rétablit une ligne de front à l'Est, péniblement, mais demeure en danger et perd la Scandinavie. La situation soviétique devient elle-même compliquée, car les japonais poursuivent leur anabase à l'Est, et prennent Vologda et Samara, toujours avec le soutien d'une aviation pléthorique qui suit, de terrain en terrain, les blindés japonais qui poussent depuis... La Corée, trois ans plus tôt. Les russes doivent envoyer des renforts à l'est, car Stalingrad et Moscou sont menacées mais par l'arrière ! La propagande stalinienne se répand en rumeurs horribles -et avérées- sur le comportement des Japonais, nouvel Empire Mongol venu ravager l'Europe depuis l'Asie... Les jeunes classes de 1945 et 1946 sont appelées sous les drapeaux pour sauver la Mère Patrie du Péril "Hun". 

Dans le même temps, l'aviation allemande continue de retarder les préparatifs d'un nouveau débarquement allié en Europe, en s'attaquant aux convois alliés en Mer de Galles et d'Ecosse. Plusieurs cargos sont ainsi coulés, dont un pétrolier qui brûle trois jours durant au large de l'Irlande. 

Ils ne parviennent pas à ralentir les préparatifs alliés. Le 02 avril 1944 commence l'opération "Neptune". Des parachutistes américains de la 101st Airborne prennent d'assaut les dizaines de pièces d'artillerie gardant le port espagnol de La Corogne, tandis que les paras de la 82st sautent sur le Rocher de Gibraltar dans l'opération "Heracles". Les casemates allemandes et italiennes sont noyées dans la fumée et les fumigènes; on s'y tue au pistolet-mitrailleur, à la grenade. Les parachutistes américains sont victorieux et font dans les deux cas sauter l'essentiel de l'artillerie côtière de l'Axe. Les Rangers prennent d'assaut les défenses de Gibraltar, après une escalade de plusieurs corniches en rappel. A La Corogne, ce sont deux corps d'armées US qui débarquent en colonnes. L'essentiel de la défense est assurée par les italiens de Badoglio, l'artillerie allemande de Rommel étant détruite. Les italiens se défendent férocement et les premières vagues d'assaut sont déchiquetées à la mitrailleuse et au mortier sur les plages de la région, mais les américains, considérablement soutenus par le feu des cuirassés et de l'aviation, pilonnent les défenses jusqu'à une percée sur les plages par les chars de Patton. Les paras de la 101st, font alors l'attaque dans le dos des italiens, les faisant se rendre en masse. C'est la victoire. En moins de trois semaines, toute la péninsule ibérique est reprise par les alliés. En sus, Marseille et tout le sud de la France sont salement bombardés par des nuées de B-17 et B-24, détruisant les capacités de production allemandes. Une contre-offensive est lancée par la Regia Marina, la marine italienne. Les plus grosses unités navales du Duce lancent un débarquement sur Gibraltar, à partir de troupes prélevées en Afrique. Les cuirassés Vittorio et Caesar sont désemparés par l'artillerie américaine, quand des Dauntless les survolent en rase-motte avant de les couler. Les Bersaglieri, coiffés de leur casque colonial à panache noir, sont harassés au pied des falaises par les tirs défensifs. Les américains de la 1st Infantry Division ne lâchent rien. Au soir du 12 mai, les italiens se rendent après deux jours infructueux. Les divisions terrestres sont perdues, car l'aviation américaine a envoyé par le fond toute la flotte italienne! C'est un désastre naval pour l'empire méditerranéen. La Perse est prise, toutefois, tout comme l'Irak, ce qui permet aux italiens de menacer l'URSS par le sud !

Les anglais mettent en ligne pour soutenir l'invasion, de nouvelles innovations militaires. Leurs premiers Meteor, chasseurs et bombardiers à réaction, sont alignés, de même que leur artillerie anti-aérienne, développée dans ses capacités pour faire face aux avions allemands. Les américains, eux, développent des fusées porteuses de dizaines de tonnes d'explosifs pour frapper à longue distance les industries ennemies...

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Fusées américaines en partance pour Iwo Jima, les Iles Carolines ou le Japon, début 1944

Ces nouvelles armées sont inaugurées dans le Pacifique. Les américains bombardent Tokyo. Les alertes ne fonctionnent même pas, quand des sifflements aigus se concluent par des détonations qui rasent des quartiers entiers. D'autres missiles frappent Iwo Jima, et coulent des cargos de ravitaillement. Des Meteor britanniques sèment les patrouilles aériennes japonaises et détruisent des navires de ravitaillement à Borneo, avant de couvrir un débarquement de l'armée des Indes, tandis que la Corée est envahie par un corps d'armée britannique qui aura remonté toute la Chine depuis la Birmanie et l'Indochine française. Les faibles défenses japonaises ne tiennent pas le déluge de feu. 

La menace ne trompe personne; les japonais vont tenter de prendre l'Australie... Les américains, eux, mettent les bouchées doubles pour les en empêcher. 

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Tableau des pertes du neuvième tour.

A nouveau, l'Axe perd plus de troupes que les alliés. C'est surtout le cas des Italiens qui ont perdu énormément en Espagne et à Gibraltar, perdant l'essentiel de leurs troupes et de leurs réserves, quand les japonais à court de troupes perdent énormément de navires et d'aviation, bien plus coûteux. On note que si l'URSS perd assez peu de points, elle perd de nombreuses unités terrestres qui lui permettaient de tenir le terrain, ce qui la laisse en grand danger malgré la pression énorme mise sur les allemands. C'est surtout la percée espagnole qui enfonce le clou, allemands et italiens semblent être démunis car l'URSS avait déjà ponctionné depuis de nombreux tours tous leurs renforts, ainsi que ceux des Japonais. 

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Carte réactualisée; les petites explosions rouges manifestent les zones de combats, et les couleurs indiquent le possédant à la fin du tour pour les zones disputées.

Les Japonais ont quasiment fait une croix sur leurs conquêtés; il y a des zones maritimes bien contestées et plus aucune possessions continentales... En dehors de la Sibérie et de l'Oural, conquises à grands renforts d'aviations sur les russes qui poussent toujours face aux allemands, ont repris la scandinavie... On note la percée américaine en Espagne. 

Tour 10
Le début de la fin

Ete-Automne 1944 :
Le début de la fin

Les allemands poursuivent leurs efforts de contre-offensive. Ils re-débarquent des renforts en Norvège, profitant d'une absence quasi-totale de la Royal Navy en Mer du Nord pour continuer de harceler les troupes russes. En Pologne, Von Rundstedt poursuit ses efforts, et repousse encore les efforts de Joukov pour percer en Prusse. Les réserves de Joukov sont même transpercées car la Luftwaffe toute entière est jetée sur ses forces. Les Schwerpunkte allemands voient ainsi des centaines de chasseurs et de bombardiers dans le ciel, tournoyer jusqu'au sol en soulevant des gerbes de terres par centaines, emportant tranchées et blindés russes. Le front soviétique est percé provisoirement, mais cela coûte de nombreux appareils allemands et épuise leur artillerie, qui ne dispose de plus tant de munitions. Les Pays Baltes sont un temps menacés... D'autant que les pointes blindées de Peiper, et de la division Leibstandarte, percent en direction de Minsk. Sereins, mais à bout de forces, les russes contre-attaquent partout. 

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Les anglais débarquent dans le Cotentin et dans le golfe de Hollande; ici, les Grenadier Guards appuyés de chars lourds Churchill progressent, sous le feu de l'artillerie, en direction de Caen.

En Hongrie, Koniev renvoie ses fusiliers aguerris des campagnes d'Ukraine en avant. Les divisions d'infanterie hongroise, préparées à la hâte, sont en train de craquer, et Budapest est reprise. La Pologne est aussi contre-attaquée par Joukov, tout comme les pointes blindées sur Minsk. Les Russes n'ont presque plus que des divisions d'infanterie à envoyer, mais après quatre ans de guerre sont généreusement pourvues en armes antichars; chaque contre-attaque allemande se retrouve opposée à des lignes successives de canons antichars, de zones battues par les lourds obusiers soviétiques. Les SS sont encerclés et détruits sur la poche de Minks, la Pologne et Lvov dégagées, et Samara reprise par les russes, à l'est. Les levées rouges attaquent les chars japonais au corps à corps s'il le faut, fanatisées par les commissaires politiques. Les japonais sont battus, leurs maigres effectifs éreintés par des années d'offensives, mais les pertes russes sont très lourdes; la région n'est pas reprise. Mais les japonais n'ont plus pour eux qu'une masse d'aviation et de troupes légères au sol protégeant les terrains d'aviation. Cela ne les empêche pas de poursuivre l'offensive. Car les corps italiens dans le Caucase sont encore pourvus en blindés légers et transports blindés, de Bersaglieri italiens aguerris... Et les japonais attaquent et bombardent les positions soviétiques à Baku et à Stalingrad, pavant la voie à une offensive italienne depuis l'Irak... Car les russes affrontent déjà germano-italiens dans des offensives sans pitié, de la Finlande à la Mer Noire, et ne peuvent tenir face à toute l'Axe conjuguée. La situation des rouges empire encore quand les italiens, forts des bombardements japonais, lancent leurs dernières pointes blindées par le Caucase... Les Divisions Ariete et Centauro progressent à toute vitesse sur Stalingrad par le sud, écrasant les dernières forces soviétiques. L'URSS a conduit l'Axe en grand danger en Europe, mais subit les coups de tous ses ennemis réunis... Et semble sur le point de craquer.

Heureusement, les alliés passent à l'offensive à l'Ouest. Après la réussite des opérations en Espagne, les américains débarquent en Hollande, du côté de Zeebrugge. Ils n'y trouvent que la DCA allemande qui tentent quelques tirs sur les barges de débarquement, mais les marines de la 3e division prennent pied et libèrent rapidement Amsterdam, encerclée et bombardée. En Normandie, les américains ouvrent la voie en prenant les plages au nord de Caen face à des divisions de réserve allemandes, facilement écrasées par les bombardements et qui se rendent sitôt les premières lignes prises.  Plus encore, les corps de Patton et de Dewer passent les Pyrénées et foncent sur le littoral français. Les défenses allemandes sont transpercées, les unités fraîches d'infanterie de réserve manquent d'expérience et les blindés américains, soutenus par l'aviation, démantèlent littéralement les lignes allemandes; les poches sont peu à peu réduites par l'infanterie et Marseille est libérée le 24 septembre, Toulon le 12 octobre. L'Italie commence à être bombardée par les missiles américains... Tout le flanc occidental de l'Axe s'est effondré en quelques semaines, alors que le front de l'Est ne s'est rétabli qu'à grands frais... Heureusement, les corps de réserve italiens parviennent à reprendre Toulon et pousser les américains à abandonner Marseille, mais au prix de pertes extrêmement lourdes. Les américains et les anglais restent solidement implantés en France et de la Belgique à la Hollande, tout le littoral restant entre leurs mains. La Royal Air Force pourchasse les derniers sous-marins allemands en mer du Danemark pour détruire toute menace pour les forces de débarquement et leur ravitaillement. 

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Les cuirassés Yamato et Shisagi pilonnent les forces américaines et australiennes à Palau.

Les japonais ont eu le temps de rééquiper, enfin, quelques divisions. Ils les jettent sur Palau et sur les Carolines. Les défenses américano-australiennes sont soumises au feu d'enfer des restes de la marine japonaise et de l'aéronavale nippone. La DCA est peu efficace et les agiles blindés japonais ouvrent la voie aux fantassins qui prennent bien sur ces îlots. Les australiens y perdent des bataillons entiers, qui ne se rendent que lorsque les munitions paraissent épuisées. Les pertes alliées sont sérieuses, car les américains avaient commencé à cumuler des troupes aux Carolines... Des unités blindées sont ainsi perdues, pilonnées par l'aviation et l'artillerie navale des japonais. Ce sont des conquêtes mineures en apparence, sans ressources ni gains importants... Mais cela écarte la perspective d'une contre-offensive terrestre alliée dans le Pacifique; Yamamoto a les mains libres pour poursuivre ses opérations. Les sous-marins américains évacuent de nuit les survivants des troupes au sol dans les Carolines...

Le temps presse d'autant plus que la campagne américaine de bombardement se renforce. Les bases navales conquises à Palau et aux Carolines sont bombardées, comme Tokyo qui l'est sans relâche. L'effort industriel japonais s'effondre graduellement. La flotte japonaise, du moins ce qu'il en reste par une campagne de combats ininterrompus depuis un an, est ciblée en masse par les sous-marins britanniques autour de l'Indonésie. Au prix de lourdes pertes, les sous-mariniers de Sa Majesté coulent plusieurs cuirassés, et encore des porte-avions nippons. Le temps presse pour Yamamoto; sa flotte se réduit à peau de chagrin à toute vitesse du fait des efforts dans les airs, sur mer, ou sous l'océan des alliés qui eux, construisent d'énormes flottes. 

 

Les anglais attaquent en revers la Sibérie conquise par l'Empire du Soleil Levant et progressent rapidement, car les japonais ont seulement poursuivi vers l'Ouest en y mettant tous leurs efforts sans se garder de maintenir des garnisons conséquentes. Plus encore, leur armée des Indes prend la mer et franchit le Golfe Persique pour attaquer l'Irak et l'Iran par le sud, les libérant de l'influence italienne mais des contre-attaques locales permettent aux italiens de conserver la Perse et le coeur du pays autour de Téhéran. 

Tableau des pertes du sixième tour.

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Encore un tour difficile pour les forces de l'Axe; la crise du front de l'Est est jugulée mais pour partie seulement. Tenter de mettre à genoux l'URSS à ce stade de la partie et avec les moyens restants coûte les dernières unités de qualité de l'Axe; les allemands ont perdu une énorme quantité de troupes et de soutien, l'Italie a perdu l'essentiel de son matériel, tandis que les japonais ont perdu presque toute leur flotte et l'essentiel de leur aviation. Les alliés, surtout les soviétiques, endurent de lourdes pertes, mais jamais ils n'ont autant produit, quand la production de l'Axe chute.

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Carte réactualisée; les petites explosions rouges manifestent les zones de combats, et les couleurs indiquent le possédant à la fin du tour pour les zones disputées.

Le Pacifique reste un point chaud, en même temps que le caucase, le front de l'Est et désormais, le Front de l'Ouest. Alors que l'URSS faiblit en recevant les coups de boutoir de l'Axe réuni, les alliés débarquent en force en Europe Occidentale, et libèrent la France et le Benelux. L'étau se resserent; Stalingrad et Moscou sont menacées mais comme Berlin, Rome et Tokyo, qui sont toutes les trois sous les bombes.

Hiver - Printemps 1944 :
Percées

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