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Axis & Allies
1943
Ecrit par Thibault
Illustrations de Peter Dennis et autres

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Tour 7
Temporiser

Les Allemands ont beaucoup perdu de leur force au cours de l'année écoulée. Sur le Front de l'Est, leurs troupes sont épuisées et ont depuis des mois entamé une retraite graduelle sur la Biélorussie et sur l'Ukraine, dont les coups de boutoirs soviétiques continuent sans cesse. Les Rouges n'ont pas forcément beaucoup plus de forces, loin de là. Eux aussi sont épuisés, et manquent de matériel notamment motorisé pour exploiter les percées régulièrement pratiquées dans le front ennemi. A plusieurs endroits, les attaques et les contre-attaques se succèdent. Minks, déjà encerclée précédemment, est définitivement perdue. Les débris des corps de Von Rundstedt notamment sont poursuivis épée dans les reins jusqu'en Lettonie et en Lituanie. Autour du Lac Peipous, un corps d'infanterie allemande saisit dans une brillante contre-attaque les lignes arrières du corps de Ravilesvkii.

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4e division blindée soviétique à l'assaut de la Bessarabie

Toute l'artillerie est perdue, des centaines de pièces russes sont prises ou détruites dans les furieux combats. A plusieurs reprises, les terribles Orgues de Staline expédient leurs fusées à vue, avant que leurs équipages n'incendient les véhicules et leurs dernières munitions ! A ce premier succès apparent, s'ensuit de terribles offensives. Le IIIe corps blindé de Vatoutine contre-attaque durement sur le lac gelé et perce les lignes allemandes. Les Landsers sont souvent isolés par groupes entiers, pilonnés par l'artillerie, et chargés par des unités entières de fantassins venus d'au-delà de l'Oural. Pis encore, avec les beaux jours s'étendent les contre-offensives soviétiques. Tout le front sud est bientôt en danger; Von Manstein ne dispose plus d'aucune réserve ! Le CSIR, le corps expéditionnaire italien en URSS, est sèchement battu sur le Dniepr, vers Dnipro. Ses tranchées sont pilonnées et les hommes se rendent en masse aux soviétiques des corps de Koniev et Malinovski. Les puits de pétrole de Bessarabie sont pris par les russes, qui poussent en Moldavie les unités roumaines alliées de l'Axe... Pis encore, en Pologne orientale, les grandes unités d'infanterie allemande en cours de reformation sont attaquées par des corps peu nombreux mais puissamment soutenus. Joukov alterne ainsi pilonnage en règle des jours durant, y compris pendant les assauts de deux grands corps mécanisés. L'infanterie russe subit de lourdes pertes le temps de la percée, mais une fois faite, des divisions allemandes sont prises ou refluent en désordre sur Varsovie. La crise à l'Est n'est finalement jugulée que par l'arrivée du Ier SS Panzer Korps près de Vilnius, qui sèche sur place les offensives rouges. L'infanterie soviétique est sévèrement étrillée; alors qu'elle montait à l'assaut, les panzer-SS les attaquent par le flanc sud et percent leurs rangs en pleine attaque ! Des milliers de fantassins sont étrillés et refluent en désordre. Le haut Commandement allemand prend alors la décision de continuer sa stratégie périphérique. Profitant de l'affaiblissement de la Royal Air Force et de la Royal Navy, les allemands forment un corps expéditionnaire mixant panzers, troupes de montagne et le tout généreusement appuyés par la Luftwaffe. Tromso, Bergen, Narvik, sont pris en quelques jours, et la Norvège tombe. Profitant à Petsamo de la complicité suédoise, qui ouvre ses cols, les allemands percent sur le nord de la Finlande et menacent Mourmansk... Mais avec peu de forces. 

L'autre gros sujet de l'Etat Major allemand, c'est la péninsule ibérique. Un terrible combat d'attrition s'y joue depuis un an. Un grand corps de réserve, constitué à partir de troupes fraîches, de vétérans des autres fronts, des survivants des campagnes précédentes, continuent d'y appuyer Rommel. Face à lui, un grand corps blindé américain, commandé par Patton. Dans les deux camps, l'infanterie est insuffisante. Les pointes blindés, toutes à leurs manoeuvres, attaquent par leurs flancs respectifs. Patton tente de cisailler l'avancée du Panzer Korps de Guderian à Saragosse, mais la percée sur Alicante permet à Rommel de pousser les américains à un coûteux rembarquement sous l'effroyable sirène de centaines de Stukas. L'Espagne est un champ de ruines, les Sherman américains par centaines tapissant ses plaines aux côtés des Panzer IV et autres StuGIII allemands. Plus encore, c'est l'apparition des nouveaux chars Tiger I qui ont répandu la panique chez les alliés; à Salamanque, le Kampfgruppe Fegelein, avec 12 machines, tient résolument tout le flanc de la division GrossDeutschland jusqu'à épuisement des munitions, trois jours durant. Il n'aura alors perdu que 3 chars... Contre plus de soixante-dix épaves, plus une trentaine de chars abandonnés par les américains ! La leçon est amère, pour les alliés, d'autant que les bombardiers allemands bombardent toujours les convois anglais, empêchant renforts et industrie de monter en puissance. 

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Bombardiers américains se dirigeant vers les usines du sud-est du Japon sous le feu de la DCA nippone

Les Japonais changent eux aussi de stratégie. Après l'échec allemand en Russie, les Japonais prennent conscience que le gigantisme de leur flotte est en train de leur coûter l'essentiel de leurs conquêtes. Presque toutes leurs avancées sur le continent sont réduites à néant; la Chine est libérée, les forces de Tchang-Kai-Tchek avancent en Manchourie, y mettant fin au protectorat nippon vieux de près de quinze ans. Pendant ce temps, des combats marginaux ont toujours lieu dans le théâtre central de la sphère d'influence japonaise, on coule des bâtiments de l'ANZAC de petite taille et des escarmouches ont également lieu aux Celebes ou à Borneo, quand les Japonais cherchent avant tout à sécuriser leurs approvisionnements en matières premières stratégiques pour leur permettre de poursuivre la guerre. Produire des centaines de bâtiments navals chaque année a pour conséquence des besoins énormes en minerais, en carburants, en produits de toutes sortes...

Et la campagne de bombardements stratégiques des américains se développe dans le ciel. A Guam, prise par les japonais au premier jour de la guerre dans le Pacifique, les américains bombardent toutes les infrastructures aéro-portuaires tombées entre les mains du Soleil Levant. Les dégâts sont importants, mais ils sont pires encore sur Tokyo et sur les grandes villes du Japon. Finalement, les armées japonaises avancent le plus en Sibérie, conjuguant de petites divisions mécanisées qui se ravitaillent au fur et à mesure de leur avancée sur le Transibérien aux points de ravitaillement soviétique, le tout soutenu par une aviation nombreuse... Partout, les japonais refluent faute de troupes, mais l'urgence soviétique face aux allemands induit qu'Hitler réclame sans cesse l'ouverture d'un nouveau front.

Les Italiens, ayant dévié des troupes pour soutenir l'effort de guerre allemand en Ukraine ou en Espagne, doit affronter des renforts anglais en Afrique. Français Libres et britanniques attaquent ainsi au Congo, et tentent de reprendre la Jordanie pour fermer Suez aux flottes du Duce. Les combats sont terribles; les italiens encaissent de lourdes pertes d'infanterie et d'artillerie, de forces de soutien. Mais les anglais sont débordés par le nombre, et par les forces débarquées en renfort depuis l'Egypte. Les italiens sécurisent la zone...

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Tableau des pertes du septième tour.

La situation des alliés est en trompe-l'oeil. Leurs pertes sont une fois encore plus importantes, mais les réserves allemandes ont fondu comme neige au soleil, et l'Italie a perdu énormément de troupes dans la coûteuse reconquête du Levant. Les alliés disposent encore de plus de ressources... 

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Carte réactualisée; les petites explosions rouges manifestent les zones de combats, et les couleurs indiquent le possédant à la fin du tour pour les zones disputées.

On voit bien les trois poussées en Europe; Soviétique en Ukraine, Allemande en Espagne et en Scandinavie. En Afrique, les italiens sont repoussés de l'Afrique de l'Ouest, mais continuent de menacer le Levant. En Asie, les japonais consolident leurs îles et leur progression en Sibérie, mais perdent leurs dernières bases chinoises en dehors de Formose. 

Tour 7
Tempêtes Rouges

Ete-Automne 1943 :
Tempêtes Rouges

Les allemands sont sur la corde raide et ils le savent. Affronter si tôt les américains en Espagne a détourné de larges effectifs du front Est, comme la réouverture de la Route du Fer en Scandinavie. L'espoir est dans une victoire rapide des japonais et un redressement à l'est, alors que les blindés nippons approchent de l'Oural et que les italiens ont renforcé Suez. Les allemands renforcent alors leurs effectifs en Pologne et en Espagne, en cas de nouveau débarquement allié. Leurs sous-marins bloquent à nouveau les convois anglais et américains en Atlantique Nord et en Mer du Nord. Dans la Manche, des Stukas bombardent les quelques unités légères de la Royal Navy et les coulent. La Luftwaffe reprend le blitz sur Londres, mais ses centaines de chasseurs et de bombardiers sont repoussés par les Spitfires de la Royal Air Force. L'été passe... Et rien n'arrive, à l'Est. Les soviétiques sont-ils à bout de force, en train de se refaire face aux japonais?

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Percée de la 1ère Armée de la Garde à Debrecen, le 22 septembre 1943. Les divisions de Von Manstein se replient sur Budapest.

Il n'en est rien. Les russes se préparent simplement. Ils accumulent des munitions par millions de tonnes. Des chars, des transports blindés, de l'artillerie, coulée en masse dans les usines de Leningrad, de Stalingrad ou d'Ukraine, réindustrialisée à marche forcée par le pouvoir soviétique. Début septembre, l'opération "Moskowa" est lancée, date anniversaire de la bataille qui aura saigné Napoléon aux portes de Moscou. D'abord, en Finlande, où le corps de montagne allemand est sèchement nattu par un corps mécanisé et rapide, aux ordres de Toutkachevski. Ses blindés remontent à toute vitesse sur Petsamo pour menacer la Norvège. Depuis la Pologne orientale, l'enfer s'abat sur les lignes teutonnes. Les forces placées en Hongrie sont balayées; Manstein a beau fortifier les plus grandes villes et défilés des cols orientaux en "Festungs", en forteresses, ses maigres forces sont méthodiquement encerclées par les masses rouges puis réduites à l'artillerie lourde. En Roumanie, les Panzer de Von Kleist sont surpris par l'artillerie rouge, dont les plus gros calibres cognent les dépôts de blindés du XVe Panzer Korps avant que des centaines de milliers d'hommes n'avancent sous un barrage roulant. Toutes les concentrations blindées sont matraquées par l'artillerie soviétique; les allemands, sans soutiens aériens et avec une artillerie famélique, perdent l'essentiel de leurs effectifs. Plus grave encore, c'est en Lituanie que se jouent les plus gros combats. Von Rundstedt a accumulé plusieurs corps d'infanterie, de l'artillerie nombreuse et le Ier SS Panzer Korps. Mais en face, Joukov donne ce qu'il y a de mieux; des divisions d'infanterie rouge très expérimentées, soutenues par de l'artillerie et de nouveaux chars lourds soviétiques; SU-85, IS-I ou T-34 de nouvelles versions. Les SS, gardés en réserve, sont repoussés à leur tour quand le rideau de feu russe détruit les forces allemandes dans les tranchées, puis les postes d'artillerie lourdement fortifiés. Si les obusiers allemands de 105 font des ravages dans les vagues d'assaut allemandes, la contre-attaque des panzers SS sont ciblées par les terrible Sturmoviks, des chasseurs bombardiers russes. Les pelotons de Panther et de Tiger sont ravagés sous les bombes et les roquettes. Encore une fois, la Luftwaffe, orientée face à l'Angleterre, manque cruellement. Partout, le front de l'Est est rompu et un vent de panique souffle à Berlin. 

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Bataille de la Mer de Corail, 3 novembre 1943; les zéros et torpilleurs du Shukaku s'en prennent à l'escorte de l'USS Yorktown et coulent au passage le croiseur USS Shenandoah

Hiro-Hito sait qu'il doit agir pour sauver son allié allemand. Ses colonnes continuent de s'enfoncer dans l'immense espace sibérien, continuant de rapatrier par son chemin de fer les ressources volées aux Rouges. Mais la progression, si rapide, use les machines, et l'absence d'infanterie d'accompagnement aux formations mécanisées japonaises induit un effort supérieur de l'aviation de l'armée de terre nippone. Les russes bricolent; ils montent mitrailleuses et canons légers sur camions, sur voitures, et se défendent avec de maigres forces, le front allemand prenant d'immenses ressources. Les japonais commencent à sacrifier leur support aérien pour soutenir leur progression... Ce qui ne peut, à terme, que l'essouffler. 

Novorossirsk est prise, toutefois, comme Even kysnski et Tinska. 

L'essentiel de l'effort se porte sur le Pacifique, désormais. Ses bases navales et industries visées, coupé de ses ressources continentales pour l'essentiel, le Japon s'est laissé enfermé depuis deux ans dans une course à l'armement pour la conquête et la domination de tout le Pacifique; les Nippons n'ont ainsi quasiment jamais équipé de nouvelles divisions terrestres, et assez peu d'aviation. En revanche, la course au gigantisme naval avec les américains n'a eu de cesse de se poursuivre. Yamamoto, le vieil amiral nippon, lance alors ses escadres sur celles de l'Amiral Nimitz et de Spruance, en Mer de Corail. En continuant d'être enclavé et ses bases bombardées, le Japon risque un gros repli sur lui-même. Il attaque alors. 

Au matin du 3 novembre, les avions de reconnaissance de l'Hiryu découvrent en premier la flotte américaine, moins nombreuse. 9 unités lourdes (flottilles de cuirassés, porte-avions) et 7 unités légères japonaises (flottilles de croiseurs, destoyers, transports), soutenues par dix unités aériennes (chasseurs et bombardiers) engagent 4 unités lourdes américaines, 6 unités légères et 5 aériennes. A un contre deux, les américains vendent chèrement leur peau, d'autant que le combat engagé en fin de nuit tourne rapidement à leur désavantage, les japonais s'y entraînant depuis deux ans. Les torpilleurs de l'Akagi coulent les porte-avions Yorktown, pendant que les zéros et les Hellcats sont engagés dans une lutte à mort dans le ciel. Lourdement pourvus en porte-avions, à plus de deux contre un, les japonais en perdront toutefois autant que les américains, car les bombardiers légers du Yorktown feront des merveilles, à laisser plusieurs cuirassés en flammes, et en coulant coup sur coup le Soryu et le Shokaku. Les américains, submergés sous le nombre, infligeront toutefois de lourdes pertes avant de voir leur flotte quasiment anéantie; ils endommageront ou détruiront 6 unités lourdes japonaises, et détruiront 3 unités légères, ainsi que 4 unités aériennes. Le Banzai! Nippon sera érigé en victoire sur tout l'archipel japonais, redonnant l'espoir en la victoire. C'est l'une des plus grosses batailles depuis le début de la guerre, et donne foi aux forces de l'Axe en la victoire finale. Mais la bataille, extrêmement coûteuse, laisse la flotte japonaise affaiblie quand les chantiers navals américains et britanniques tournent à plein régime...  Il faut impérativement transformer ce succès tactique en stratégique, car les débarquements alliés se préparent en Europe, et l'Ours Russe approche des frontières du Reich... Le temps presse.

En Afrique, les italiens profitent de la situation de Suez, consolidée entre leurs mains, pour lancer une succession d'offensives limitées vers le Kenya et l'Ethiopie, aussi bien pour accroître leurs ressources que faire peser une menace sur l'Inde et l'Afrique du Sud, aux mains des Britanniques. Ce succès, peu coûteux, permet de développer l'empire italien à peu de frais, et permet aussi de détourner de nouveaux renforts alliés de zones plus stratégiques. Les britanniques contre-attaquent et menacent à nouveau Suez par le Sud !

Tableau des pertes du sixième tour.

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En 8 tours, l'Axe n'a subi des pertes plus importantes que les alliés que deux fois. Mais plus que jamais, ses pertes sont difficilement remplaçables. Les soviétiques ont percé en Europe de l'Est et profitent de nombreux bonus de productions, bien que le pret-bail américain leur soit coupé par les sous marins allemands. Les italiens bénéficient d'un surcroit de production grâce à leur empire, qui leur permet de combler quelque peu les pertes des tours précédents. Mais l'inquiétude vient plutôt des japonais, qui viennent de perdre trois tours de production en une seule bataille.

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Carte réactualisée; les petites explosions rouges manifestent les zones de combats, et les couleurs indiquent le possédant à la fin du tour pour les zones disputées.

Les combat connaissent alors quelques points chauds; la Bataille d'Angleterre, navale et aérienne, le Front Russe, de la Finlande à la Roumanie avec de nombreuses percées soviétiques, le front du Levant qui se concentre autour de Suez... Il y a aussi la folle percée japonaise vers l'Outal, au détriment du Pacifique, où les combats ne sont plus que maritimes. 

Hiver - Printemps 1943 :
Temporiser

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