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      Axis & Allies

1942

Ecrit par Thibault
Illustrations de Peter Dennis et autres

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Tour 5
Saigner la Werhmacht

La Luftwaffe est toujours aussi puissante, et détermine largement la stratégie allemande. Goering ne peut que se féliciter de l'efficacité de ses pilotes... Qui depuis leurs bases du nord de l'Espagne, coulent encore une flotte américaine en approche de la Corogne. Croiseurs, destroyers, transports, toutes ces unités sont impitoyablement matraquées par les Do-17, les Stukas et les He111 aux cocardes à croix gammées. Toutefois, la DCA américaine est efficace; pendant des heures que durent les assauts aériens, le ciel se constelle d'explosions de la défense rapprochée des navires. Un bombardier Do-17, descendu en flammes, touchera un camarade et les deux avions s'abîmeront en mer, leurs équipages ne pouvant sauter. Quantité d'avions sont perdus, ou endommagés, par l'orage d'acier qu'ils doivent traverser. La mission est accomplie, mais près de 40% des avions ne rentrent pas! La bataille aéronavale aura été extrêmement coûteuse pour les deux camps.

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12e division blindée soviétique appuyée par les fusiliers de la 34e division de la Garde, en action  près de Riga.

Les allemands, à l'est, continuent leurs assauts. Ils reprennent Kiev, sévèrement bombardée une fois encore par des ouragans de chasseurs-bombardiers qui étrillent les positions fortifiées; les russes de Joukov ont parfois enterré la caisse de leurs chars mais les bombes venues du ciel dans le terrible hurlement des sirènes allemandes font que beaucoup de véhicules sont détruits, voire ensevelis avec leurs équipages par les bombes qui leur sont envoyées. Le nord de l'Ukraine est également repris, mais pour un temps seulement, car le corps reconstitué de Von Manstein ne parvient pas à s'accrocher au terrain. S'il érige des défenses antichars nombreuses, les ukrainiens contre-attaquent violemment. Les Katyuchas expédient des centaines de milliers de projectiles dans le ciel, qui retombent en sifflements à en déchirer les tympans. Assommés par le bombardement, de nombreuses pièces d'artillerie détruite, les allemands sont emportés dans la charge rouge qui transperce leurs lignes.

Plus grave pour le haut commandement allemand, l'armée Von Rundstedt, au nord, est attaquée à son tour. Les forces de Krouchtchev, renforcée de Toutachevski et de Timoshenko, sont très bien pourvues en artillerie, en aviation, et de très nombreuses divisions d'infanterie déferlent sur les lignes allemandes. L'armée de Von Rundstedt est dépassée en nombre, mais pas de façon significative. L'aviation russe a toutefois beaucoup appris en bientôt deux ans de guerre. Les positions d'artillerie sont impitoyablement bombardées depuis le ciel, tandis que les tranchées tenues par l'infanterie sont pilonnées jour et nuit à l'obusier de 76, de 122, de 152 et aux mortelles Katyuchas, les orgues de Staline. L'ouragan de feu emporte les premières lignes, l'infanterie lourde infiltrant le no man's land pour percer les lignes allemandes. Bientôt, c'est la panique, qui s'achève en déroute. Les unités du groupe d'armées nord se débandent et chaque point d'appui, village ou colline, est dévasté par l'artillerie rouge qui précède les charges d'infanterie. On se tue parfois à bout portant, au pistolet mitrailleur et à la grenades. Mais la frontière polonaise est bientôt atteinte... Hitler est furieux, il vient de perdre deux fois plus d'hommes que les soviétiques!

Le front sud se passe tout aussi mal. En Espagne, l'armée américaine continue de monter en puissance, lentement mais sûrement. L'armée italienne renforce ses positions mais la supériorité technique des alliés est importante. Les chars Sherman et Lee pulvérisent les petits blindés italiens et enfoncent leurs lignes, tandis que les GI's subissent de lourdes pertes face aux fantassins italiens mais progressent depuis le sud vers Madrid et Barcelone. La campagne de bombardements alliée en France s'achève quand les dernières unités de bombardement stratégique britanniques sont détruites au dessus de Marseille. Le potentiel industriel de l'Axe à l'ouest, et notamment en soutien de l'Espagne, a toutefois eu le temps d'être ravagé depuis un an. 

Au Nord, les soviétiques entrent à nouveau en Norvège alors que les britanniques coulent de nouvelles unités légères de la Kriegsmarine protégeant la route du fer suédois.

En Irak, l'infanterie italienne est mitraillée et bombardée en avançant vers le Koweït. La Royal Air Force massacre les colonnes italiennes et l'infanterie indienne, venue du Pakistan, contre-attaque. Les unités de Badoglio se rendent, Baghdad est prise. En revanche, l'armée sud-africaine échoue à reprendre Khartoum depuis le sud; l'échec est sanglant et la plaine poussiéreuse bordant le Nil est constellée de véhicules britanniques en flammes, alors que les italiens tiennent bon dans leurs tranchées entourant la ville. La situation est retournée au Moyen-Orient quand en juin, le maréchal Graziani transperce les lignes indiennes, reprend Baghdad puis renverse la Perse, entrant dans Téhéran avant la fin juillet. L'Italie remplit ses réserves de pétrole, et celles de l'Allemagne par la même occasion... Enfin, les troupes du Duce, enfin rassemblées dans le nord de l'Afrique, lancent un assaut sur l'Algérie française, dernier bastion allié au Maghreb. La Légion et les divisions coloniales se battent bec et ongles. De nombreux soldats italiens sont massacrés sur les plages. Mais le déséquilibre des forces est trop grand, et le drapeau de l'Empire Italien flotte sur Alger. 

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Un bombardier léger japonais touche et coule le destroyer HMS Quiberon dans les Indes Neerlandaises; le destroyer venait de repérer la flotte japonaise

Le Japon, quant à lui, semble cesser toute prétention sur la Chine, presque intégralement évacuée. En Sibérie, les colonnes blindées et motorisées du Soleil Levant continuent de remonter le Transsibérien en direction de l'ouest. Staline doit prendre garde, car l'armée nippone est suivie par des milliers d'appareils qui dominent le ciel pour écraser toute résistance... Ce qui détourne de précieux renforts qui pourraient enfoncer le clou contre les allemands. 

Mais c'est finalement dans le Pacifique que le Japon déploie sa puissance. Menaçant l'Inde, il rencontre, près de Sumatra dans les Indes Neerlandaises, la flotte britannique du Pacifique. Pauvres anglais, qui subissent des pertes énormes depuis le début de la guerre. Plus de deux fois plus de navires japonais attaquent les unités de la Royal Navy, renforcée d'une flotille de destroyers de la marine française libre. Les alliés repèrent d'abord la flotte japonaise, grâce au Destoyer HMS Quiberon, aussitôt coulé par les escadres embarquées du Soryu et de l'Akagi.

La bataille prend rapidement une ampleur terrible. Les navires alliés se jettent sur les porte-avions nippons, alors que le ciel est ravagé par les explosions anti-aériennes. L'amiral Yamamoto n'a pas le choix; il doit barrer la route des alliés déterminés avec ses cuirassés. Ceux-ci gagnent le temps nécessaire, expédiant des bordées d'artillerie lourde qui ravagent les ponts des unités navales anglaises mais celles-ci poursuivent leur route. Le Yamato prend deux torpilles françaises par le travers. Le Nagato est touché en plein poste de commandement par le HMS Duke of York, qui tue le contre-amiral japonais et plus de cent cinquante marins dans les impacts. Le Mutsu, lui, lâche un énorme panache de fumée noire quand sa salle des machines est transpercée par plusieurs obus de 402mm du HMS Nelson. Mais ces succès gagnent le temps nécessaires à Yamato pour déployer toute la force de ses escadres. Les cuirassés japonais, lourdement protégés, sont presque tous endommagés, mais pas détruits. Les torpilleurs et bombardiers embarqués par les porte-avions japonais vomissent bombes et torpilles... Le soir même, l'Amiral Yamato fait repêcher les marins britanniques et français; toutes les principales unités de combat sont en train de couler et la mer de Java n'est qu'un horizon de mâts en train de s'enfoncer dans l'eau dans un brouillard de fumée noire. Le coup de tonnerre est terrible, dans les gouvernements occidentaux. 

Au sol, les choses se passent mieux. Si l'infanterie de marine nippone a pris Midway pour saisir ses bases aériennes, les chinois reprennent Pékin dans un combat sanglant, tandis que les australiens libèrent l'archipel des Celebes, privant le Japon de nouvelles ressources pétrolières. 

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Tableau des pertes du cinquième tour.

Après plusieurs tours plus difficiles pour l'Axe, les pertes navales en particulier lui redonnent l'avantage. Une flotte américaine a été coulée dans l'Atlantique et une britannique dans le Pacifique l'a été également. Les soviétiques ont perdu de nombreuses unités d'infanterie, tout comme les américains, mais ils ont saigné les forces de l'Axe aussi bien sur le Front de l'Est qu'en Espagne. La situation se tend à nouveau pour l'Axe, mais qui s'est octroyé en mer plusieurs mois pour se refaire sur terre. 

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Carte réactualisée; les petites explosions rouges manifestent les zones de combats, et les couleurs indiquent le possédant à la fin du tour pour les zones disputées.

La conquête italienne en Afrique et au Moyen Orient est significative. Ce sont majoritairement de petites zones d'un point de vue ressources, mais elles comptent pour beaucoup sur le terrain. On aperçoit aussi clairement la percée japonaise en Extrême-Orient et aux Philippines, au détriment de la Chine où l'Empire se fait couper en deux sur le continent. A l'est, les îles commencent à être prises par les américains et le ANZAC. En Europe, on observe surtout les percées allemandes en direction de l'Est de l'Ukraine et de Moscou, mais qui voient s'opérer de larges contre-offensives soviétiques qui regagnent beaucoup du terrain perdu.

Tour 6
Résorber les fronts

Ete-Automne 1942 :
Résorber les fronts

Les deux camps sont désormais face à une problématique de ressources. Du côté de l'Axe, les troupes terrestres manquent cruellement; les japonais n'ont que peu de moyens pour combattre dans les Iles mais jouissent d'une énorme flotte. C'est aussi le cas des italiens, qui ont toujours la Regia Marina qui domine la Méditerranée mais qui ne peut en sortir, Gibraltar étant toujours britannique malgré la guerre en Espagne. Les allemands ont toujours une Luftwaffe archi-présente, mais le front de l'Est et l'Espagne ont englouti leurs divisions. La problématique est inverse pour les alliés, qui ont perdu des flottes entières, mais les soviétiques reprennent des forces, tout comme les britanniques en Europe et en Asie, ou les Américains. 

Les combats se poursuivent, pourtant. En Espagne, Rommel tente une nouvelle contre-offensive. Le ciel, encore une fois, est allemand. Mais les défenses anglo-britanniques sont solides. 

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Division d'infanterie "Brescia" à l'attaque sur les position britanniques du XXème corps, du côté de Barcelone. Les divisions sont brisées après dix jours de combats.

L'infanterie allemande est littéralement étrillée par les solides positions préparées des anglais à Salamanque, et à l'ouest, ce sont les chars de Patton qui prennent de flanc l'avancée teutonne. Les allemands refluent dans le plus grand désordre. En mer, les derniers U-Boat allemands sont chassés par des couples bombardiers-destroyers des anglais, qui nettoient l'Atlantique. L'armée italienne, forte de sa conquête de toutes les colonies françaises du Maghreb, préparent une énorme incursion par la côte est. Les forces italiennes sont lourdement protégées par la flotte italienne, mais les défenses alliées sont bien établies. L'aviation italienne se fait étriller lors des bombardements préparatoires avec 

En Russie, Von Rundstedt, dont l'armée a été massacrée au printemps, se reforme. Les combats sont terribles, surtout autour de Vilnius. Les russes se battent pied à pied dans la ville et les combats de rue dégénèrent en empoignades féroces. Encore une fois, c'est la Luftwaffe qui fait la différence, ses bombardiers éparpillant des quartiers entiers. Les pertes sont pourtant formidables des deux côtés; les morts doivent être brûlés à même les ruines, ou enterrés à la hâte dans des caves à demi effondrées. La contre-attaque russe de Voroshilov, au début de l'automne, balaie les unités allemandes et les renvoie sur leurs positions de départ. Les deux armées manquent d'infanterie; chaque groupe de combat est en conséquence accompagné d'une débauche de moyens qui ne facilite pas la vitesse mais la destruction méthodique des points d'appuis de l'adversaire. Chaque nid de MG42 allemand est salement bombardé, chaque canon antichar PaK se prend un raid aérien... Les allemands reculent en Pologne. Les russes se paient le luxe d'achever la reconquête de l'Ukraine. 

Au Moyen-Orient, la Royal Air Force bombarde les chars italiens en Perse, mais plus encore, depuis les bases des Français Libres en Syrie, s'en prennent aux convois italiens dans l'Est de la Méditerranée. Des transports et pétroliers sont coulés, la DCA des navires d'escorte étant impuissante à abattre les agiles avions anglais. 

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Soldats gallois du 2e Welsh Horse Yeomanry reprenant le nord-Vietnam des mains de la 17e division de marine japonaise.

Les japonais n'ont presque plus de forces vives que leur flotte, monumentale. Yamamoto sait que les alliés envoient partout des forces pour le prendre de flanc et menacer ses approvisionnements. Il fait bombarder les convois britanniques et australiens, et tombe sur la flotte ANZAC à Bornéo. Comme d'ordinaire, ses unités lourdes encaissent pour les autres les dégâts, mais les pertes ANZAC restent légères. Les flotilles de sous-marins australiens peuvent plonger et évacuer la zone des combats, les grenades sous-marines ne les trouvant pas dans l'océan... Mais la manoeuvre, conjuguée à une attaque au nord de Sumatra, privent les australiens de capacités de transport des plus précieuses. Peleliu est aussi reprise par les japonais, quand un régiment de troupes de marine débarque et saisit des néo-zélandais à court de vivres et de munitions, tous les convois les ravitaillant étant coulés ou mis en fuite. Les Philippines sont totalement reconquises à leur tour.

Cela tourne à la guerre d'infrastructures.

 

Au petit matin du 12 octobre 1942, les sirènes de Tokyo retentissent. Tout le monde se met aux abris, les insulaires préparés depuis longtemps aux raids aériens dévastateurs déjà observés en Europe. Pourtant, personne ne voit l'ombre d'une cocarde étoilée. Seulement des traînées de fumée. Et après des sifflements terrifiants, des explosions monstrueuses. Tokyo vient d'être touchée par les premiers bombardements stratégiques de fusées balistiques de la guerre. Deux usines de chars nippons sont ravagées par les incendies. A ces armes nouvelles s'ajoutent les attaques stratégiques plus conventionnelles. La base aérienne de Guam, prise par les japonais au début de la guerre, subit un raid massif. Des centaines de chasseurs américains y détruisent au sol tous les bombardiers lourds du japon. Les bases et les pistes elles-mêmes sont sévèrement bombardées, et rendues inutilisables. Cela sauve la mise au ANZAC, qui privé de l'essentiel de ses flottilles, se retrouve à se prémunir d'une invasion japonaise. Plus que jamais, les alliés appellent les américains à l'aide. Que peut faire l'Arsenal de la Démocratie contre la flotte nippone?

L'armée des Indes marche depuis la Birmanie. En quelques mois, le Siam est conquis par les divisions indiennes, et les unités britanniques poursuivent jusque Hanoï et Saïgon, y rétablissant le pouvoir colonial français. En Chine, peut de mouvements, sinon la sécurisation du sud du pays par les unités reconstituées de l'armée de Tchang-Kai-Chek. 

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Tableau des pertes du sixième tour.

C'est la seconde fois en six tour que l'Axe encaisse des pertes supérieures à celles des alliés. Cette fois, c'est la flotte ANZAC qui paie le plus lourd tribut, ainsi que l'armée soviétique qui continue d'endurer le gros des combats sur le Front de l'Est. Les allemands, eux, totalisent largement plus de pertes que le reste de l'Axe, avec peu de matériel mais de grosses saignées d'infanterie sur le Front russe. Les pertes matérielles de chaque camp sont relativement limitées, en dehors peut-être du Japon, qui perd ses escadrilles de bombardiers dans l'attaque américaine de Guam. A noter que la Chine, qui n'a plus enduré de lourds combats depuis près d'un an et qui a été massivement libérée 

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Carte réactualisée; les petites explosions rouges manifestent les zones de combats, et les couleurs indiquent le possédant à la fin du tour pour les zones disputées.

Les combats se sont désormais concentrés. Il reste de la manoeuvre, en Afrique notamment, mais en dehors de la reconquête de l'Asie du Sud-Est par les forces britanniques et la poursuite des percées japonaises en Sibérie, les fronts restent relativement statiques. Le Front de l'Est circonscrit toutefois la menace allemande qui va bientôt retourner sur ses positions de départ, sans contre-attaque. Le front Ouest, incarné par la péninsule Ibérique, semble s'être stabilisé...

Les deux blocs rassemblent leurs forces, chacun restant convaincu de ses chances pour porter une estocade fatale à l'adversaire.

Hiver - Printemps 1942 :
Saigner la Werhmacht

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