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      Axis & Allies

1940

Ecrit par Thibault
Illustrations de Peter Dennis

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Comme évoqué il y a quelques années quand on a lancé la version 1914 en compte renduAxis And Allies est un jeu de stratégie au concept relativement ancien ; sa première mouture date du début des années 80. Dans ce jeu qui simule les deux conflits mondiaux, chaque joueur est à la tête d'une faction et doit jouer avec son/ses coéquipiers pour gagner la guerre. Pour ce faire, on utilise sa puissance industrielle (et celle de ses conquêtes) pour recruter de nouvelles unités sur terre, sur mer et dans les airs afin de repousser et détruire l'ennemi. Le jeu est à base de concepts simples ; chaque unité a un coût, un potentiel de mouvement et une valeur de combat associée à un D6.

Pour autant, les stratégies employées, que ce soit dans les choix stratégiques (attaquer à l'est ou renforcer la marine, par exemple), ou dans les combinaisons de troupes, donnent une très grande profondeur au jeu. Au club, nous en avons quelques experts... Mais il ne s'agit évidemment pas de nous !

Prévue depuis l'automne 2021, nous avons eu l'occasion de nous réunir à sept copains, venant parfois de loin, afin de relever le défi de gagner la deuxième guerre mondiale (et de boire quelques canons!)

 

Pour cette version 1940 que nous jouons, ses particularités sont multiples. Tout d'abord, dans le nombre de joueurs possibles. Dans notre récit, seront associés aux pays suivants les noms des joueurs entre parenthèses :

  •  Du côté des Alliés

    • République Française (Valentin D)

    • Empire Britannique - Occident (Valentin D)

    • Union Soviétique (Thibault R)

    • Etats-Unis  d'Amérique (Clément R)

    • Chine (Clément R)

    • Empire Britannique - Orient (Thomas M)

    • ANZAC (Australie et Nouvelle-Zélande - Thomas M)

  •  Du côté de l'Axe :

    • Reich Allemand (Philippe B)

    • Empire Italien (Laurent R)

    • Empire Japonais (Serge R)

Cette répartition s'est faite aléatoirement, par tirage au sort. 

 

Les règles de cette version privilégient la combinaison des armes et la planification :

  1. La production industrielle est souvent divisée entre de nombreuses zones, pouvant être prises ou bombardées, ce qui permet de diversifier la production par zones et par capacités industrielles pour soutenir les fronts dans lesquels on s'engage.

  2. La présence de bases navales et aériennes permet de donner des bonus de mouvement ou de réparation aux unités des types concernés, afin de renforcer leur rôle dans le jeu, notamment en terme de capacités de projection.

  3. Désormais, Cuirassés ET Porte-avions sont considérés comme ayant deux points de vie (un navire endommagé, notamment porte-avion, a moins de capacités et doit aller se faire réparer pour les rétablir).

  4. L'apparition de nouvelles unités est à noter; l'infanterie mécanisée (qui accompagne des chars en mouvements doubles) et le bombardier tactique (important pour les attaques combinées) change un peu le jeu, surtout avec les ajouts des versions précédentes; artillerie, croiseurs... 

  5. La DCA devient indépendante; usines et bases se défendent en autonomie mais la DCA peut désormais être largement produite pour accompagner des troupes terrestres et assurer leur couverture anti-aérienne.

  6. Les armes combinées sont bien plus diversifiées ; la DCA couvre les troupes terrestres, l'artillerie soutien l'infanterie ou l'infanterie mécanisée, l'infanterie mécanisée avance avec des chars à deux cases, les bombardiers tactiques ont des bonus au combat avec les chars ou les chasseurs.

  7. Les attaques de convoi permettent de priver l'ennemi de précieuses ressources; forces navales et aériennes peuvent tenter de couper certaines zones navales ennemies, proches de ses usines ou de ses bases pour le priver d'une partie de sa production. A ce petit jeu, avions et sous marins sont en théorie très forts...

  8. Le bombardement stratégique ou tactique permet d'endommager bases ou usines ennemies, avec un bonus pour les bombardiers stratégiques (mais d'autres unités aériennes peuvent en faire) pour limiter l'emploi de ces infrastructures par l'ennemi.

 

Ajoutons que la belligérance des pays est à prendre en compte, car la guerre n'est pas encore mondiale:

- La France, l'Empire Britannique et le ANZAC commencent en guerre avec l'Allemagne et l'Italie.

- L'URSS est en paix avec tout le monde, tout comme les USA.

- Le Japon n'est en guerre qu'avec la Chine.

Plans de campagnes :

Cette carte de départ n'est pas EXACTEMENT celle du jeu, car il s'agit d'une adaptation trouvée en ligne. Les couleurs notamment, et la taille de certaines zones, change quelque peu dans la version plateau. Elle nous permettra de suivre toutefois les évolutions, des combats, année après année.

Après une tournée générale de café et un premier apéro, nous sommes prêts à commencer ! Nous nous concertons par équipes pour savoir comment nous allons gérer cette partie car le jeu, très riche, permet un panel gigantesque de possibilités...

  •  Pour les Alliés, nous décidons d'attendre et de voir en Asie, ce que fera le Japonais. L'URSS doit maintenir la pression sur la frontière de la Corée et de la Manchourie mais sans progresser. Les alliés doivent rester attentifs. A l'Ouest, la pression sur l'Axe se fera d'abord sur l'Italie, identifiée avec ses forces de départ comme un gros danger potentiel en méditerranée qui, s'il est vaincu, permettra d'isoler nos ennemis.

  • Pour l'Axe, nous apprendrons par la suite que le plan initial était de détruire la France rapidement, pour ensuite s'étendre en Afrique du Nord, de concentrer d'énormes forces contre l'URSS pendant que le Japon achèvera rapidement la Chine. 

Spoiler : Aucun joueur ou presque ne respectera le plan initial dans chacun des deux camps, car une série de décisions remettra absolument tout en question !

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Tour 1
Belligérance et Embrasement

La Blitzkrieg se déchaîne en Europe. Les Allemands sont à l'attaque. Le Plan Fall Gelb a anéanti les Pays-Bas et la Belgique, et piégé les meilleures unités françaises -et le corps expéditionnaire anglais- en France, désormais assiégée et privée de l'essentiel de ses forces vives. 

En mer, les allemands lancent leurs flotilles de U-Boat, détruisant au large de Terre-Neuve une flotte canadienne d'unités légères, privant le corps canadien de la possibilité de rejoindre l'Europe. D'autres sous-marins tentent de couler des convois au large de l'Ecosse ou de Bordeaux, mais miracle, les fonds de la Banque de France et une partie du gouvernement français parvient à forcer le filet des U-Boat et rejoint l'Angleterre où une armée se reforme. Les britanniques se défendent et coulent des sous-marins au large de Scapa Flow et de l'Islande, qui menacent son commerce. 

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Défense forcenée des français dans les environs d'Amiens.

Pendant ce temps là, les divisions de panzers, d'infanterie vert-de-gris soutenus par une puissante aviation et artillerie, déboule sur la France. Paris est prise le 10 juin après d'âpres combats, où un corps motorisé est saigné à blanc. Les allemands sont ralentis, mais les français consacrent à ces derniers efforts presque toutes leurs forces. Les débris des armées du Nord tiennent la Seine, où la Luftwaffe et ses terrifiants Stukas matraquent chaque village, chaque pont, sur lesquels les français s'appuient. Il faut trois semaines pour passer, alors qu'un second corps motorisé allemand, éreinté par les constantes contre-attaques, doit s'arrêter. La supériorité allemande est totale, mais la victoire amère et coûteuse. L'artillerie française, camouflée, parvient parfois à de grands coups d'éclats en laminant des convois de blindés et de camions allemands, mais se fait aussitôt bombarder par l'aviation teutonne. Pis, Toulon et Nice sont attaquées par les italiens. Les français, qui se sont battus courageusement, doivent tenir face à une large armée bien soutenue en artillerie. Pourtant, les chasseurs alpins et les survivants des combats sur la Loire vont s'illustrer; les italiens sont saignés, Marseille, bien que menacée, est sauve. Les italiens sont massacrés dans l'assaut des retranchements au sud des Alpes; les français tiennent bon et tapissent les flancs de Provence de corps des vagues d'attaque qui se font faucher par les mitrailleuses. La France n'est pas tombée. Elle a un genou à terre, mais elle se bat toujours. Hitler est furieux.

Dans le même temps, la flotte britannique attaque la flotte italienne. Peu soucieuse de s'économiser, la Royal Navy coule une flotte de transports italiens et son escorte, sans pertes. Mais les troupes du Duce répliquent. Des attaques de convois en Egypte font perdre un ravitaillement précieux aux anglais, tandis qu'une autre flotte de débarquement dépose des divisions de Bersaglieri en Jordanie, prenant le contrôle de Jerusalem et de la rive orientale du Canal de Suez! La menace pour Le Caire est terrible. Des troupes parties de Somalie, colonie italienne, avancent au Kenya et dispersent les milices locales, tandis que le Soudan anglais est pris à revers depuis l'Ethiopie. Les italiens prennent aussi Alexandrie dans une offensive coûteuse... Ils perdent plus d'unités que les défenseurs; l'artillerie anglaise notamment, fait des ravages dans les rangs italiens qui attaquent les tranchées dans la poussière du désert. Le Caire est encerclée, une armée britannique s'y retrouve piégée. La situation britannique s'aggrave encore quand la Regia Marina, la flotte italienne, sort des ports de Trieste et de Gênes pour attaquer Malte. Les combats sont destructeurs. L'Ark Royal, porte-avion de Sa Majesté, est coulé, comme de nombreux chasseurs et bombardiers. Les italiens se font lourdement endommager plusieurs cuirassés, et paient un lourd tribut en navires légers et en aviation. C'est une victoire à la Pyrrhus, mais une victoire malgré tout. Le Duce, en difficulté en France, a subi partout de lourdes pertes, mais il fait sèchement plier les anglais en Méditerranée, d'autant que ses chars et ses troupes vont prendre Tunis aux Français; la Légion Etrangère s'y bat dur et bien, mais à un contre quatre, doit refluer vers Oran et Alger. 

A l'Est, les allemands déclenchent en juillet l'invasion de la Yougoslavie. La petite armée du Roi Pierre II rallie aussitôt les alliés. C'est pourtant un torrent de feu et d'acier qui s'abat sur son malheureux pays. L'artillerie allemande pulvérise les divisions installées aux frontières et les chars Panzer III déboulent dans Belgrade, mais y sont prises à partie par des centaines de milliers de réservistes et d'appelés serbes, bosniaques. Des tirailleurs croates tendent de sanglantes embuscades aux allemands, qui isolent et détruisent ces bastions montagnards ou forestiers sous les bombes de leurs Stukas et les obus de leur artillerie lourde. La Yougoslavie tombe. Le mois suivant, en août, Mussolini aligne la Bulgarie et fait défiler chez ce pays ami un corps de Bersaglieri, casque à plumet noir sur la tête et fusil au côté. Les drapeaux de l'Antique Rome défilent à Sofia et l'armée Bulgare rejoint l'Axe. Les Balkans sont menacés de tomber pour de bon, seule la Grèce subsiste.

Pendant ce temps, Staline attend. Les Soviétiques ne veulent pas se mêler d'une guerre en Europe. Pourtant, Hitler aligne la Finlande, qui désire se mettre sous la protection des puissances continentales émergentes pour lutter contre l'Ogre Rouge qui a déjà tenté, six mois plus tôt, de faire main basse sur son territoire. Staline voit d'un mauvais oeil l'émergence de cette menace sur son flanc nord... Il déploie alors la toute puissance de son industrie, et fait défilé sur la Place Rouge des milliers de véhicules motorisant ou mécanisant son infanterie, prouvant la modernité de son armée. Métallique avertissement pour les fascistes...

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Soldats Japonais débarquant dans les environs de Hong Kong

Si à l'Ouest les événements sont terribles, à l'est l'Empire du Japon a signé un pacte secret avec Hitler. En théorie, l'Axe ne doit embraser le monde qu'en 1941 pour écraser la Chine... Mais le Japon a vu les difficultés des franco-anglais, et l'industrialisation russe. Il craint de vite perdre l'initiative, s'il n'est pas la première puissance à déclarer les hostilités en Asie. 

Ils prennent le monde par surprise, et le 17 juillet 1941, au petit matin, des centaines de chasseurs, de torpilleurs et de bombardiers nippons survolent la petite île d'Hawaii sous les regards stupéfiés des américains. Aussitôt, l'attaque se déchaîne. Pendant des heures durant, les avions japonais bombardent sèchement la flotte américaine à quai, ravagent les dépôts et les infrastructures. Pis, l'aéronavale japonaise est accompagnée de cuirassés, de croiseurs, de destroyers...

Le soir même, la totalité de la flotte américaine est détruite, les aérodromes défendant la rade sont en flammes. Côtes et îles sont couvertes de carcasses d'avions. Les japonais en ont perdu en nombre, mais ils en ont détruit autant au sol ou dans les airs et ont coulé une flotte importante sur place. Le coup infligé au moral américain est terrible; on parle de trahison et l'entrée en guerre, aussitôt décidée, se mâtine d'autres mauvaises nouvelles; Guam, île à portée du Japon et dotée d'une garnison américaine, a été prise en une nuit. Les Philippines, sous protectorat américain, sont durement assaillies. La flotte basée dans l'archipel est entièrement détruite, sans aucun dégâts infligés à l'énorme armada nippone. Seule la résistance acharnée du général Mc Arthur au sol, autour de Manille, permet de tenir. Les américains et phillippins subissent un bombardement d'enfer de centaines de navires dont des dizaines de croiseurs et cuirassés, et sont impitoyablement pilonnés par l'aviation. Ils tiennent. Les unités de marine japonaise qui débarquent de nuit se font découvrir par des fusées éclairantes et les soldats se font hacher par les mitrailleuses, disperser par les obus de mortiers. Les japonais rembarquent avec de lourdes pertes, impossible pour eux de parachever leur victoire navale. 

Portés par le Vent Divin, les soldats de l'Empereur prennent pied à Bornéo, colonie Hollandaise, et remplacent l'administration coloniale pour faire main basse sur le pétrole et le caoutchouc, essentiels pour sa propre industrie de guerre. Ils débarquent dans un coup de main audacieux dans le périmètre défensif de Hong Kong, colonie britannique. La division anglaise et la division australienne qui la défendent se font déborder et attaquer de nuit lors d'immenses charges à la baïonnette, sans tirs préparatoires. La surprise est totale, et la clameur des assaillants japonais couverts de végétation pousse les survivants terrorisés par d'intenses combats à bout portant à se rendre. 

Les japonais tentent tout. Ils franchissent le fleuve Amour, en URSS, et vengeant l'affront subi l'an passé à Khalkin Gol dans un conflit frontalier terriblement violent avec les russes, massent d'énormes quantités de troupes. Même en occident, on n'a pas encore vu pareils déploiements de forces. Les japonais ne déploient que peu de troupes blindées, mais les russes aucune. Et surtout, les nippons disposent là encore d'une aviation pléthorique... Des centaines d'appareil surgissent au lever du jour, bombardant tous les dépôts, centres de commandement et forts tenus par les russes, avant la poussée de plusieurs corps d'armée qui avancent fusil à l'épaule. Les russes se défendent avec acharnement. Durant tout le mois d'août, ils tiennent un réseau fortifié bâti depuis des mois. On se tue dans les tranchées à bout portant, à coups de fusil, de grenades, de baïonnettes. Les vagues d'assaut japonaises sont souvent brisées, mais quand elles passent de violents combats au corps à corps impliquant des milliers de combattants font des pertes gigantesques. Les "Banzaï!" n'ont pour réponse que les "Hurras!" des russes, qui se battent becs et ongles. On relate des charges de cavalerie cosaque sur l'artillerie japonaise, tandis qu'on massacre à la bombe ou à la passe de mitraillage depuis le ciel tous les rassemblements soviétiques pour lancer des contre-attaques. En quelques semaines, japonais et russes perdent plus de troupes que les alliés et les allemands à l'Ouest. Moins de matériel, toutefois. Les lignes soviétiques finissent par rompre, et une percée est effectuée en Sibérie du Nord-Est. 

En Chine, les japonais progressent partout. Ils élargissent leurs têtes de pont. Ils prendront aussi l'Indochine aux Français, colonie guère défendue et elle aussi pourvoyeuse de quelques ressources stratégiques. Le Hunnan, au sud, sera repris par les chinois au cours d'intenses combats dans les villages où l'infanterie japonaise, dépassée en nombre, doit refluer. Les britanniques aussi se reprennent. L'armée des Indes débarque en chine du sud malgré le péril induit par la flotte japonaise en Asie du Sud Est. La reconquête est rapide, car les troupes nippones victorieuses restaient peu nombreuses; à disperser ses efforts, l'Empire du Soleil Levant n'a pu convoyer des troupes en quantités et déjà, les masses lui font défaut. La reconquête coûte cher aux anglais, toutefois, notamment en avions abattus par la DCA japonaise. Le Siam est envahi par l'armée des Indes et des Gurkhas pourchassent des semaines durant les japonais en retraite dans la jungle. 

Les Américains, quant à eux, ne se laissent pas faire. Ils font déjà tourner leurs chantiers et arsenaux à pleins régimes. Très vite, la diplomatie habile du Président Roosevelt permet au camp allié de se voir rejoint par le Brésil, qui met à disposition un corps expéditionnaire pour se battre en Europe ou en Afrique. Les pertes de Pearl Harbor ou des Philippines sont compensées par la production et la montée en puissance de l'industrie. 

De leur côté, les troupes du ANZAC prennent le contrôle de la Nouvelle-Guinée hollandaise, pour se prémunir d'une poussée japonaise vers les mers du sud.

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Tableau des pertes du premier tour.

Avantage à l'Axe sur ce premier tour de jeu. Une chose est sûre; aucun joueur n'a gardé de réserves; tous ou presque ont envoyé au front la majeure partie de leurs forces. Le Japon, l'Allemagne, la France, l'URSS, ont subi de très lourdes pertes d'infanterie. Les allemands ont économisé autrement toutes leurs capacités offensives, chars et aviation. Les italiens et britanniques encaissent de lourdes pertes, surtout l'Italie, par rapport à son budget de départ. Il est certain que l'offensive favorise la surprise et l'économie des forces. Avec toutefois des exceptions; les russes ont saigné l'armée de Mandchourie des Japonais, les Britanniques ont saigné la flotte italienne (mais perdu une bonne partie de la leur), et le Royaume-Uni n'a plus que peu de troupes disponibles pour le moment. Tous les pays auront en tout cas plus perdu que leur capacité industrielle peut compenser, sauf les USA qui le font tout juste. Italiens et français ont perdu l'équivalent de quatre à six tours de productions, les japonais trois tours, les anglais plus de deux...

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Carte réactualisée; les petites explosions rouges manifestent les zones de combats, et les couleurs indiquent le possédant à la fin du tour pour les zones disputées.

On note que les combats sont déjà mondiaux, dès l'été 1940. A l'Ouest, la France n'est pas vaincue, mais l'Empire Britannique apparaît en très grande difficulté en Méditerranée. Les Japonais ont percé en Sibérie, mais la victoire les a saignés. Ils font déjà face à des contre-attaques anglaises ou chinoises et n'ont que peu de réserves terrestres. Dans les îles, les victoires japonaises sont totales mais limitées faute de troupes de débarquement conséquentes. 

Tour 2
Guerre à l'Est

Automne-Hiver 1940 :
Guerre à l'Est

A l'Ouest, la guerre s'achève en septembre, du moins pour la partie continentale du conflit. Les Allemands, qui se sont emparés des ressources de la France, privent Marseille de renforts et les panzer, éreintés par cinq mois d'offensive, atteignent la Méditerranée. Frustré, l'Italie se consolera le même mois avec la Grèce, envahie depuis l'Albanie et la Bulgarie. Le petit pays tient un temps sa ligne de fortifications au nord, avant de la voir percée par les chars M13/40 du Duce. Tankettes et soldats des meilleures divisions italiennes défilent jusqu'au Panthéon d'Athènes lors d'une fête de victoire grandiose. Victorieux en Europe centrale, du nord et du sud, les forces de l'Axe reconstituent leurs forces. 

 

C'est en Octobre que, pressé par l'Empire Japonais, Hitler décide le déclenchement du Plan Barbarossa ; l'Invasion par l'Allemagne et des alliés de l'Union Soviétique.

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Contre-attaque soviétique en décembre 1940, à l'Est d'Helsinki.

Les combats font rage des semaines durant. L'offensive en Bessarabie, à l'est de la Moldavie, donnent le ton. Les chars allemands, bien épaulés par de nombreux Stukas et suivis d'une infanterie peu nombreuse mais robuste, perforent le front. Les soviétiques sont dépassés par l'ampleur de l'assaut et des unités entières se rendent. La route de l'Ukraine est ouverte. En Pologne Orientale, annexée par l'URSS en 1939 lors de l'Invasion conjointe avec l'Allemagne, les combats sont très rudes. L'Infanterie allemande, une fois encore peu nombreuse suite aux pertes à l'Ouest et au manque de temps pour les compenser, est à la peine. Le soldat russe se fait massacrer jusqu'au dernier en de nombreuses endroits. Des villages entiers sont en feu, des forteresses sont pilonnées par une Luftwaffe encore une fois omniprésente. les chars et l'artillerie lourde allemande réduisent les places-fortes. Le front centre craque, non sans pertes pour l'envahisseur. C'est dans les Pays Baltes que la Wehrmacht attaque avec le moins de soutien, mais avec le plus de divisions d'infanterie. Bien renseignés, les allemands n'ont pas envoyé d'aviation sur ce point du front, bien pourvu en unités anti-aériennes... Dans ce combat de masse où les combats de rue de Vilnius et de Riga durent des semaines, les fantassins des deux camps se délogent au pistolet-mitrailleur, à la baïonnette, à la grenade... Les combats sont âpres, et coûteux dans les deux camps. Mais les allemands passent. Le front est percé du nord au sud. Les soviétiques vont toutefois contre-attaquer. En Bessarabie, d'abord, où l'armée russe, bien pourvue en infanterie soutenue par une artillerie puissante, est aussi accompagnée de nombreux chars T-34, KV-1 et des unités motorisées. Les allemands, eux, concentrer de nombreuses unités de chars. L'infanterie allemande, écrasée sous les obus, subira de lourdes pertes. Mais les russes, mal préparés à affronter les Panzer, vont refluer en Ukraine en évitant de perdre leurs propres blindés. C'est en Finlande que les soviétiques réussissent une contre-attaque d'envergure. Une masse soutenue d'aviation de bombardement transperce les lignes finlandaises, et même l'arrivée de divisions allemandes hâtivement ramenées de Norvège ne suffit pas. Les russes, en tenue d'hiver et bien préparés, enfoncent à la baïonnette les lignes de l'Axe et prennent Helsinki, y hissant le drapeau rouge. Une "République Populaire de Finlande" est proclamée et l'on mobilise de force les prisonniers finlandais dans l'armée Rouge, pour se battre en Asie contre les japonais. C'est un premier revers pour l'Allemagne... 

Pendant ce temps, la guerre continue contre l'Empire Britannique. Les U-Boat détruisent de nombreux convois venus du Canada, mais font peu de dégâts en Mer d'Irlande. Des unités de destroyers anglais sont coulées quand elles sont attirées dans des pièges, pourchassant de fragiles sous-marins vers le Norvège pour se retrouver nez à nez avec des croiseurs lourds. Le croiseur Amiral Hipper coule ainsi quatre destroyers en une seule journée, envoyant par le fond plus d'un millier de marins dans les eaux gelées de la Mer du Nord. Pire, les convois alliés pour l'URSS à Mourmansk sont bloqués par la flotte allemande. La flotte russe tente alors d'appuyer les anglais pour débloquer le Lend-Lease, en pure perte. Les sous-marins et croiseurs venus de Leningrad en Baltique ou de Mourmansk en Carélie sont repérés par l'aviation allemande, puis coulés par les redoutables croiseurs de la Kriegsmarine. La flotte russe n'existe plus, sans avoir su débloquer l'arrivée de ravitaillement allié et sans infliger non plus de pertes significatives. Les alliés ne lâchent pas l'affaire. Ils envoient la Royal Navy en Norvège, y écrasent les unités de la Kriegsmarine et permettent un débarquement canadien dans les Fjords de Narvik, déjà gelés par l'hiver. Les fantassins canadiens sont étrillés dans leurs barges, mais l'énorme combat aérien entre Spitfire et Messerschmidt dans le ciel tourne à la faveur des anglais, qui peuvent achever leur débarquement. L'aviation allemande est détruite, et les unités d'infanterie, encerclée avec la perte de la Finlande des mains de l'URSS, doivent se rendre. 

Les américains commencent à bombarder les usines en France, infligeant de lourds dégâts à Nantes ou à Bordeaux. Ils coulent aussi les U-Boat qui croisent au large du Canada, mettant un terme à la menace. 

En Afrique, les italiens progressent. De la Somalie et du Soudan conquis et consolidés, ils prennent le Congo, ils entrent au Tchad, en Centrafrique. Ils continuent de maintenir la pression sur Le Caire, coulant encore des convois anglais au large de Suez. Pis, les Bersaglieri portent le drapeau italien jusqu'à Baghdad, suivant les colonnes de camions du Duce pour porter la guerre en Asie sur les traces de leurs ancêtres romains. Le précieux pétrole du Roi Fayçal II est aussitôt expédié vers la Jordanie et de là, en Europe... C'est une catastrophe pour les alliés et une aubaine pour l'Axe, qui voit ses ressources décupler. Heureusement pour les Alliés, tout n'est pas perdu. La Légion Etrangère et l'Armée d'Afrique, retranchés en Algérie, tiennent tête à un corps italien supérieur en nombre. L'infanterie française, mal équipée depuis la perte du continent, combat courageusement. On se bat autour des murs et tranchées de Constantine jusqu'à ce qu'une division de Spahis enfonce le flanc italien. Deux jours durant, les masses italiennes refluent dans les cols non loin sous le feu permanent des français qui poussent et abattent un grand nombre de leurs ennemis depuis les hauteurs qu'ils contrôlent. Les coups de fusil et rafales de mitrailleuse jonchent le sol de cadavres et finalement, les italiens abandonnent leurs espoirs de conquête, au moins pour un temps. En mer, l'affaire prend toutefois vilaine tournure, car le reste de la flotte française est coulé. 

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Soldats de l'armée des Indes lors de la Défense de Java et Sumatra, opposé au régiment d'infanterie de marine 124.

Les combats se poursuivent en Asie avec les russes, qui contre-attaquent pour réduire la percée en Sibérie, avec succès. Les soviétiques coupent le Transsibérien et encerclent plusieurs divisions motorisées japonaises en pleine Toundra. Les japonais, manquant de matériel d'hiver, sont impitoyablement encerclés et détruits par des unités de skieurs; on se tue des jours durant dans la neige et le blizzard, parfois à l'arme blanche. Pendant ce temps, le Japon perd le contrôle de la Mandchourie, mais contre-attaque. Pour ouvrir l'Asie à ses divisions, l'Empire Nippon attaque la Mongolie, déclenchant le 13 décembre son ralliement à l'URSS. Les combats sont durs, car les cavaliers mongols sont réputés. Ils transportent mitrailleuses et tractent de l'artillerie légère pour s'en prendre aux unités japonaises, mais celles-ci massacrent, y compris depuis les airs, les troupeaux et moyens de subsistance des cavaliers des steppes. Les japonais n'ont pas de réserves, mais peuvent poursuivre leur avancée en Sibérie; l'armée Rouge y est désormais trop faible.

Les Japonais frappent encore plus fort. Forcés de faire des choix du fait de leurs faibles ressources humaines, ils construisent quantité de transports et forment plus d'unités terrestres. En attendant, l'amiral Yamamoto lance les forces dont il dispose encore en Asie du Sud-Est à l'assaut de l'ancien empire colonial hollandais; ses escadres coulent de nombreuses unités légères de la Royal Navy ou de la flotte australienne de Hong Kong à la Guinée. Ses forces débarquent à Java, à Sumatra et dans l'archipel des Celebes. Ainsi, le Japon s'est rendu maître de toute l'Asie du Sud-Est avec un minimum de forces, mais regarde avec inquiétude les menaces se multiplier. Les combats sont très durs en Chine, car le front sibérien a causé de très lourdes pertes à l'armée de terre et a détourné du continent de précieux renforts. Les chinois lancent donc de larges contre-offensives, notamment vers Shangai. Les gains territoriaux sont limités, mais les japonais doivent reculer un peu partout. De plus, les américains inquiètent avec la construction d'une immense flotte, l'envoi d'unités aériennes dans les Iles Caroline, sans parler de la Royal Navy britannique qui monte largement en puissance en Inde. Des escadrilles de bombardiers anglais sont envoyées dans la Baie d'Hong Kong couler un croiseur japonais, le Furutaka. Le croiseur se défendra deux jours durant contre les raids, sa DCA abattant de nombreux appareils. Il finira par s'échapper après un combat héroïque, ayant décimé les vagues de ses assaillants à coups de canons et mitrailleuses, tissant une toile d'explosions autour de sa silhouette fendant la Mer de Chine. 

Les japonais refluent en Chine, mais progressent en Mongolie et en Sibérie. Ils ont pris l'Asie du Sud Est. Mais Singapour tient toujours, le ANZAC se renforce. Que fera l'amiral Yamamoto, ensuite? 

Tableau des pertes du second tour.

L'avantage de l'axe s'est encore accru, de +60 environ le tour d'avant, ils sont désormais à +120 environ; ils ont doublé leur avantage en différentiel de pertes, et ce, malgré l'invasion de l'URSS. En cause, des pertes matérielles extrêmement fortes notamment chez les Britanniques en unités navales, ou humains pour l'URSS et la Chine. Les engagements de ce tour sont plus encore asymétriques; les allemands attaquent partout en supériorité numérique, tandis que le Japon compense la faiblesse de ses troupes terrestres par un soutien aérien écrasant. 

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Carte réactualisée; les petites explosions rouges manifestent les zones de combats, et les couleurs indiquent le possédant à la fin du tour pour les zones disputées.

Partout, ou presque, les alliés refluent. On note l'engagement de la Mongolie côté URSS, suite à l'agression japonaise, qui perd en Sibérie ce que l'Empire récupère en Mandchourie. l'expansionnisme japonais en Asie du Sud Est est certain, mais le centre de la côte chinoise est perdu dans de violentes contre-attaques. En Afrique, les italiens continuent d'avancer dans le coeur du continent, ou au Moyen-Orient. Les Balkans sont sécurisés. Si les allemands écrasent l'armée Rouge à l'Est lors du déclenchement de Barbarossa, de violentes contre-attaques alliées privent l'Axe de la Scandinavie, et des précieuses ressources en minerais dont a besoin le Reich pour gagner la guerre.

Ete 1940 : l'Embrasement

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