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NPOW - Tournoi Templemars 2019

 

Ecrit par Thibault

Tournoi de Templemars -  20 et 21 janvier 2019

 

 

Bon, j'avais dit que je jouerais plus en 2018 et finalement, je passe plus d'un an sans jouer en napoléonien. Le club des Nerviens auquel j'appartiens organise son tournoi annuel sur la règle NPOW ce qui ne me laisse plus d'excuses pour ne pas m'y remettre... J'ai beau essayé toutefois de prendre un peu de temps pour rejouer ou relire les règles mais peine perdue, je reviens frais comme une pucelle pour ce tournoi, usant de mes anciennes listes et rassemblant le matériel retrouvé après le déménagement... Autant dire que si j'espère toujours me montrer dangereux pour mes adversaires, comme lors des précédents tournois, je ne me sens pas du tout affûté! En revanche, c'est l'occasion de revoir pas mal de potes plus vus depuis des mois pour les copains du club, et pour des extérieurs, parfois depuis plus d'un an !

Qu'est ce que c'est?

Le tournoi des Nerviens existe depuis un certain nombre d'années. Après avoir plafonné à moins d'une dizaine de joueurs pendant des années faute de publicité de la règle, le regain de ces dernières années nous offre cette fois plus de participants, sur la même tendance des tournois de Ballainvilliers, de Villefontaine, ou des Worlds; nous sommes une quinzaine cette fois! C'est mon ami Didier, vétéran de la règle, qui organise les jeux. Nous avions cette année un meilleur cadre que les années précédentes; une salle municipale à Templemars, qui accueille le club depuis deux ans maintenant. La salle est très spacieuse, assez lumineuse, et était remplie de tables de démonstration; Warhammer 40 000 avec une table gigantesque, de la seconde guerre mondiale, du jeu d'escarmouche, To the Strongest en Antique/Médiéval et aussi de belles tables de napoléonien avec des figurines 28mm, ou du far west! Bref, une belle vitrine pour le club, même s'il reste encore à nous améliorer sur la com" locale, n'ayant pas eu foule de visiteurs ce week end de janvier. 

Pour ce tournoi, j'alignais deux armées: 

Classiques, puisque faute de préparation depuis les Worlds de 2016 je ne joue que ces armées qui sont déjà prêtes sur mon ordinateur ! Avec un rien de modifications cette fois, surtout côté saxons. 

 

La première est une armée saxonne, le corps de Reynier (ironie de l'histoire) en 1812, pour la campagne de Russie. L'armée bénéficie de quelques troupes de qualité; grenadiers et infanterie légère, d'une artillerie dans la moyenne, d'une infanterie équilibrée car bénéficiant du canon de bataillon (bonus de puissance de feu) et d'une capacité offensive (colonne d'attaque). La cavalerie quant à elle, est très bonne, avec potentiellement de la cavalerie lourde et légère, toutes deux d'excellente qualité et en sus, très diversifiée. Le Comte Reynier dispose de 3 batteries d'artillerie dont 1 à cheval, de 2 régiments de cavalerie, et de 6 régiments d'infanterie. Avec ces unités puissantes et mobiles, l'attaque et privilégiée, même si je manque de troupes d'élite. J'ai essayé lors de cette édition de renforcer les unités mises sous commandement direct de Reynier, en lui ajoutant le régiment de cavalerie lourde des Gardes du Corps. Ce ne fut pas une décision très heureuse... 

La seconde armée est britannique. Il s'agit du corps du Prince d'Orange aux Quatre-Bras en 1815, peu avant Waterloo. L'armée est un vrai couteau suisse; elle dispose d'un peu de cavalerie, d'une artillerie correcte mais surtout, d'unités d'infanteries belges et hollandaises, calquées sur le modèle français donc offensives mais plus fragiles, ou d'unités anglaises, lourdes et très bonnes au tir, mais uniquement capable de se battre en lignes de feu. L'armée n'a pas de général en chef et dispose de 3 batteries à pied, de 8 régiments d'infanterie dont une partie de miliciens de moindre qualité, une partie de troupes d'élite de la garde, des troupes de ligne anglaises, et une unité belge. L'armée est plus taillée pour la défense. De ce fait, elle est potentiellement inexpugnable lorsque bien déployée, mais un ordre un peu offensif ou un déploiement hasardeux et c'est le risque qu'un ennemi mieux doté en cavalerie m'assaille, me submerge et m'écrase. Ce tournoi aura aussi montré qu'en terrain plus fermé, je peine à progresser vers des objectifs et donc, que je me retrouve à attaquer en ligne sans troupes de choc. Je m'attendais beaucoup plus tôt à me retrouver dans cette situation, mais cette fois j'aurais fait preuve de moins d'inspiration que d'habitude

  1. Premier Round: Saxons de Reynier en 1812 (moi) contre Autrichiens 1805 (Joffrey C..).

Joffrey est un "jeune" joueur à NPOW. Il commence à engranger un peu d'expérience pour avoir fait quelques tournois; j'en ai sans doute plus au compteur, mais je n'ai plus joué depuis longtemps. En terme de connaissances de la règle, nous nous retrouvons tous deux à peu près au même point, moi faisant des erreurs de mouvement et lui, d'ordre. Dans les deux cas on est un peu pénalisés par notre manque d'expérience fraîche et de connaissance fine de la règle, mais nous nous montrerons tous deux très offensifs malgré tout. 

Le plan est simple; une colline centrale et un village sur mon aile gauche seront mes principaux objectifs. Au centre, je mets la division de cavalerie de Thielmann en appui des troupes de Reynier, et sur la gauche ma forte division d'infanterie, celle de Lecoq. Je ne couvre pas mon flanc droit et je m'attends à un choc assez frontal, car le village dans sa zone est l'un des seuls objectifs qu'il peut défendre et je m'attends donc à y voir un défilé de tuniques blanches... 

Quelque part en Moravie, Reynier défie l'Archiduc.

Le déploiement de Joffrey me prend totalement au dépourvu; il ne déploiement qu'une très forte division face à la colline mais absolument rien pour défendre le village. Au contraire, la quasi totalité de son armée est à l'opposé du champ de bataille, mal commandée, et avec une forêt et un village à traverser! Ce déploiement me semble fou; il est effectivement menaçant mais ses troupes sont si loin que j'espère mettre trois divisions contre une seule bien avant l'arrivée du gros de ses troupes, qui avec le terrain pour le ralentir, ne devraient se présenter au combat qu'à la fin de la bataille. 

Le plan semble parfait; la cavalerie et les troupes de Reynier avancent droit vers l'ennemi, pour le contrôle de la colline centrale.

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Les combats vont presque aussitôt être très âpres. La division autrichienne se déploie avec difficulté, mais parvient à menacer les deux flancs de l'attaque saxonne. Un régiment de hongrois tiendra bon sur mon flanc droit, à côté de la colline. Il forme des rangs serrés alors que les cuirassiers saxons forment une double ligne en ordre serré. Au son des clairons, le régiment de cavalerie lourde s'ébranle et percute le carré. Le feu n'arrête pas les cavaliers impériaux qui agressent le carré, cherchant la faille. Plusieurs charges sont repoussées mais les pertes restent relativement partagées. Epuisé, le régiment de cavalerie saxonne finira par battre en retraite pour reformer ses rangs, alors que la colline et ses défenseurs autrichiens sont désormais pris à partie par une vingtaine de canons de l'artillerie à cheval de Thielmann renforcés d'une batterie à pied sous le commandement de Reynier. Les boulets pleuvent mais les pertes sont encore faibles. 

Faute de points de manoeuvre, Reynier ne parvient pas à coordonner les efforts de son infanterie avec la cavalerie, qui doit charger sans soutien, les canons déployés un temps trop tard et les régiments du Roi et des Grenadiers de la Garde Saxonne étant incapables de suivre à cause de mauvais jets successifs. En revanche, le général en chef français ne peut qu'espérer que les défenses autrichiennes seront violemment prises à partie par la cavalerie lourde et l'artillerie, qui prépareront le terrain. A gauche, la division Lecoq peine tout autant à se déployer, et paraît bien loin des combats (on ne la voit même pas sur la photo). Dommage, c'est la plus grosse unité avec quatre régiments d'infanterie et une autre batterie d'artillerie mais heureusement, les autrichiens ont les mêmes problèmes avec le gros de leur troupe qui peine à se déployer sur la droite, au delà du lac. 

Il reste sur la gauche la menace d'un régiment de chevaux-légers autrichiens qui menace le déploiement des saxons de Reynier, et qui peut espérer aussi gêner l'arrivée de Lecoq et de sa division dans la zone des combats. Impossible pour Reynier de laisser cette unité gêner le bordel que génèrent déjà une lenteur de déploiement qui retarde l'attaque... Alors, sabre au clair, les Gardes du Corps de la maison du Roi de Saxe chargent! Les autrichiens sont désorganisés, incapables de se former pour contre-charger, prennent l'élan des cavaliers à casque lourd, vêtus du jaune royal. Les cavaliers d'élite du Roi de Saxe enfoncent les rangs des chevaux-légers et les force à un piteux repli avec de lourdes pertes, avant leur déroute totale! Le sol est jonché de corps de cavaliers, et les cavaliers lourds se reforment. Enfin une bonne nouvelle; le flanc autrichien est ouvert!

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L'ouverture sur la gauche nous laisse un rien de temps pour former l'attaque. Il est urgent de le faire car le compteur tourne et il est vite évident qu'on n'aura pas beaucoup de temps pour nous battre sur la colline. La cavalerie a été sèchement repoussée et c'est maintenant à l'infanterie d'agir, soutenue par les tirs de canons qui font chuter beaucoup de soldats en uniforme blanc, mais sans pour autant désorganiser la division autrichienne. La division Reynier avec les deux régiment d'infanterie du Roi, grenadiers et fantassins de ligne, s'avancent. Les cuirassiers ayant été repoussés, c'est au tour des soldats d'infanterie de monter à l'assaut. Les carrés autrichiens repassent en ligne. Aux ordres criés en allemand, les rangs de fantassins autrichiens et hongrois abaissent des centaines de fusils, pointent, et leur feu stoppe net les Grenadiers du Roi. Les fusiliers eux, restent en colonne d'assaut et chargeront le régiment qui leur fait face. C'est presque l'offensive de la dernière chance. 

Les autrichiens sont enfoncés, baïonnette au canon. Le régiment du Roi provoque de lourdes pertes au régiment d'en face dans une mêlée brève mais intense; les fantassins saxons dispersent l'ennemi en le percutant et en le renversant à coups de crosses ou de baïonnettes, et le fusillent à bout portant. Le régiment autrichien, désorganisé, fuit les combats en désordre et abandonne des prisonniers. Poursuivis baïonnette dans les reins, les saxons hurlant leurs cris de guerre et de victoire percent les rangs mal ordonnés de leurs ennemis, les dispersent, les capturent, ou les mettent en déroute. 

Sur la gauche, les autrichiens repassent en carré car le Régiment des Gardes du Corps, après avoir dispersé la cavalerie ennemie, se prépare à prendre la colline de flanc, avec le soutien de la division Lecoq qui parvient enfin à monter en ligne. L'assaut final va commencer au moment où les renforts autrichiens arrivent sur le flanc de Reynier...

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Les combats semblent désespérés. Très vite, les pertes autrichiennes s'accumulent; malgré une résistance héroïque, les autrichiens sur mon flanc gauche sont percutés par deux régiments d'infanterie de Lecoq en colonnes d'attaque, précédés par les escadrons déjà victorieux des Gardes du Corps! Le carré autrichien et la batterie qu'il défend se battent becs et ongles mais sous la pression, le carré est enfoncé par les baïonnettes du Régiment Von Anton et des bataillons d'infanterie légère saxonne. La cavalerie des Gardes du Corps sabre les fuyards et prend la batterie ennemie. Sur le flanc droit, les tirs de l'artillerie à cheval saxonne désorganisent les renforts d'infanterie autrichienne, et hussards comme dragons de l'archiduc chargent et font se replier dans le plus grand désordre les Grenadiers du Roi et la batterie légère. Le temps presse. Toutes les unités qui peuvent charger le font. 

 

 

C'est encore une fois le régiment du Roi, au centre de la photo précédente, qui se bat le mieux. Revenu sur la colline, il charge le dernier carré autrichien qui la tient et l'ébranle malgré le feu défensif, qui fauche quelques soldats. Les troupes saxonnes laissent quelques mots et blessés à flanc de colline, mais continuent leur assaut. Ils passent encore une fois à la baïonnette des dizaines d'autrichiens et les rejettent de la colline dans le plus grand désordre. Les cuirassiers, revenus au combat, achèvent la désorganisation du dispositif ennemi, dont le reste des unités est ébranlé par les tirs d'artillerie et la pression à gauche de la division Lecoq.

La bataille s'achève sans avoir pu jouer tous les tours. Les autrichiens ont des pertes supérieures aux saxons, bien que les deux armées ont subi environ 30% de pertes. La prise de la colline au tout dernier tour permet aux saxons de Reynier de l'emporter 8 à 2 au lieu de 6 à 4, ce que les pertes et les autres prises d'objectifs auraient donné! La bataille fut très chaude, et avec Joffrey nous n'avons rien lâcher jusqu'au bout, enchaînant des deux côtés les mauvais jets d'ordres qui nous ont tous les deux salement désorganisés. 

C'est donc une victoire 8 à 2.

2. Deuxième Round : Anglo-hollandais du Prince d'Orange en 1815 (moi) contre Français en Espagne en 1809 (Philippe C.)

 

 

Ca m'arrive maintenant régulièrement de rencontre Philippe, joueur de Toulon très sympathique, en deuxième partie de tournoi. Il aligne une armée française en Espagne, et je sais que Philippe aime traditionnellement jouer une unité de la Garde Impériale; je l'imagine mal y déroger et il a souvent eu une grande batterie d'artillerie avec plusieurs unités de canons légers, moyens, ou lourds. Je sais donc que je vais affronter du solide mais ça tombe bien; je joue britanniques campagne 1815 et c'est une armée dont la solidité est la (seule) qualité. 

Nous jouons sur un terrain hivernal, avec de nombreux cours d'eau et marais tous gelés. Une colline sur notre gauche parait atteignable pour les deux camps et protège la ligne de communication de l'armée française. Je déploie donc en face la division de la Garde Anglaise du Général Cooke, qui devra marcher droit sur la colline. Elle sera appuyée sur sa droite par une division d'infanterie anglaise, et je garderais un village et l'espace entre celui-ci et une forêt avec une double batterie d'artillerie, de quoi pilonner le pont qui forme l'objectif central. Refuser le flanc est donc l'objectif, tout en avançant droit sur ma gauche pour détruire les unités qui me menacent. 

Bien entendu ça ne loupe pas. Les anglais avancent en colonnes serrées pour vite progresser sur la colline, mais la rivière gelée ralentit le passage des régiments, qui peinent à se mettre en ligne. De tout le tournoi, je ne bénéficierais jamais d'ordres de mouvement efficaces et je peine à me déployer. Pendant que les anglais prennent péniblement position autour de la rivière et peinent à la traverser, les français avancent d'un bloc, eux aussi gênés par de mauvais jets de manoeuvre mais le terrain leur est plus facile; une division d'infanterie prend position au nord du pont au centre du champ de bataille, la Grande Batterie française couvre le centre depuis les marais gelés et la division de la Garde Impériale prend position sur la colline, que la division Cooke se met en ligne au pied du relief pour l'attaquer...

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L'enfer se déchaîne aussi sec. Les français ne peuvent se contenir en voyant ces belles lignes de Tuniques Rouges... Et la cavalerie de la Garde Impériale se rassemble et charge aussitôt! Sabre au clair, les Mamelouks de la Garde et les Lanciers Rouges partent au galop sur les Guards britanniques. Les anglais restent en ordre, baïonnette au canon. Alors que les cavaliers dévalent la pente, un ordre est lancé et repris par les sergents. Aussitôt, une des brigades anglaises forme des carrés, et la cavalerie française stoppe son mouvement. Plusieurs cavaliers chutent de leurs montures devant les rangées de baïonnettes parfaitement alignées et pointées sur les faces du carré défensif. La seconde brigade de la division abaisse deux rangées de fusils comme un seul homme, et au cri du colonel, foudroie à bout portant les fiers cavaliers de la Garde Impériale. Des dizaines sont fauchés, des montures encombrent la pente et la cavalerie de la Garde reflue piteusement après avoir perdu près du tiers de ses effectifs. Le régiment des Chasseurs de la Garde subit la canonnade britannique depuis le centre du dispositif coalisé et encaisse quelques pertes, aggravées par le feu des tirailleurs d'une brigade anglaise qui tient le lit de la rivière. L'assaut semble se profiler sous de bons auspices avec ces pertes initialement très fortes chez les français. 

Les Guards britanniques commencent à gravir la colline après avoir fait place nette de leur opposition de cavalerie.

Une batterie à cheval de la Garde Impériale les foudroie à bout portant à coups de tirs de mitraille. La pente de la colline commence à se maculer de rouge, d'autant que les Grenadiers de la Garde s'alignent eux aussi et vident leurs mousquets sur les Guards. Les britanniques encaissent de lourdes pertes et beaucoup de soldats sont fauchés dans leur progression, mais les Chasseurs reculant sur la droite, la division Cooke toute entière soutenue d'une seconde division d'infanterie montent pour atteindre le plateau et provoquer le combat décisif contre la Garde Impériale.

Au centre, la canonnade reste imprécise. 

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L'instant est critique. Les français sont en train de subir de lourdes pertes, et sont en infériorité numérique sur la colline.

Pourtant, c'est le moment qui est choisi par la contre-attaque de la Garde Impériale. 

La Grande Batterie au centre foudroie une bridage d'infanterie anglaise, qui perd en quelques tours près de 60% de ses effectifs! L'unité est dévastée, et les Chasseurs à Pied de la Garde Impériale mettent baïonnette au canon. Au son des chants guerriers hérités de la Révolution, les vétérans français partent "percer le flanc" des anglais qui se débandent devant eux. Les Grenadiers de la Garde font encore plusieurs feux de rangs, avec la batterie à cheval de la Garde, et clairsèment les rangs des Guards qui répliquent tant bien que mal. Les Grenadiers passent alors en colonnes d'attaque, changement de formation rythmé par les tambours qui finissent par tonner le pas de charge. Les Grognards, l'arme au bras, percutent violemment une première brigade de la Garde Anglaise. Le combat est brutal; le feu défensif des anglais n'arrête pas les fiers Grenadiers. Le combat est âpre, violent. On se tue à coups de fusil à bout portant, ou à coups de crosses, de baïonnettes. Les anglais sont rejoints par un régiment d'infanterie de ligne belge, et les pertes sont importantes des deux côtés. Les Français passent, toutefois. Partout, les anglais refluent. 

Il reste des unités sur la colline, mais les points sont partagés. Les Français ont bien tenu leurs autres objectifs. Les pertes sont un peu supérieures chez les Anglais, mais c'est bel et bien la colline qui n'est pas prise qui engendre la défaite britannique, faisant définitivement basculer le score en faveur des français.

C'est une défaite, 2 à 8.

3. Troisième Round : Anglo-hollandais du Prince d'Orange en 1815 (moi) contre Saxons en Russie en 1812 (François-Xavier B.)

 

Je n'avais encore jamais rencontré FX avant ce jour autour d'une table de jeu. C'était une très bonne pioche car même si le destin ne sera pas encore super tendre avec moi, il faut bien avouer que FX est un joueur extrêmement fair-play et très agréable à jouer, un chouette renfort dans une communauté de joueurs déjà excellente dans son état d'esprit.

Le fait est que FX joue les mêmes saxons que moi, même période, même général, mais avec une composition totalement différente. Il se montrera également excellent manoeuvrier. Je refuse donc mon flanc gauche et arc-boute ma défense sur une colline rocailleuse très difficile d'accès. Les saxons de Reynier choisiront un déploiement totalement opposé; il viendra par ma gauche, là où le flanc est refusé, et contiendra apparemment face à ma droite. 

Première surprise du commandement anglais, les saxons ne font pas que tenir le village au centre de leurs lignes; ils avancent droit sur la colline, ce qui me force à y envoyer des renforts car un unique régiment de miliciens ne pourra jamais tenir face à une division entière d'infanterie saxonne, même avec le couvert.

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Les saxons déboulent à toute vitesse. Sur la gauche, une division à 5 régiments soutenus par 3 batteries mettent la pression sur 3 unités anglaises et 1 batterie. La supériorité numérique des impériaux est très affirmée, et il va s'avérer sans nul doute délicat de manoeuvrer tout ce petit monde. Les troupes britanniques sont de ce côté impeccablement déployées; elles ont des rangs solides et intacts, une batterie en soutien en queue de ligne. Les saxons font de mauvais jets de déploiement et déboulent des bois en colonnes. L'un de ces régiments doit charger pour obéir à ses ordres, et n'apas le temps de changer de formation. Les britanniques les couchent d'une fusillade intense à bout portant, renforcés de tirs d'artillerie.

A l'arrière plan, on note la présence d'une autre division saxonne, qui ne va finalement plus sur la colline mais qui bifurque sur le village à droite, que la division de réserve de l'armée anglaise devait prendre! Les manoeuvres françaises prennent totalement au dépourvu les unités anglaises, qui doivent cavaler en tous sens pour suivre les mouvements ennemis mais avec un talent et une organisation bien moindre pour exécuter ce genre de manoeuvres... 

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Les saxons se forment à l'attaque sur le flanc gauche anglais. Ils forment des colonnes d'assaut et au son des tambours et trompettes, ils poussent en avant. Le couvert de l'artillerie leur est bénéfique, car les deux brigades anglaises, même avec des pertes bénignes, passent ébranlées! Les saxons en profitent et même si l'un de leurs régiments est cruellement pris à partie par la réplique britannique, le reste passe. Les combats sont très violents et leur intensité laisse présager d'une éclatante réussite par l'élan de ces troupes allemandes qui n'ont pas été arrêtées par le torrent de feu des anglais. Les britanniques refluent dans le plus grand désordre et les saxons ne sont plus arrêtés; ils capturent un régiment anglais et une batterie, et mettent deux autres unités en déroute! Le flanc a disparu sans aucune chance de tenir, la canonnade a désorganisé les rangs anglais, leur feu défensif n'a pas été efficace et tous les tests ou jets de corps à corps n'ont rien donné. C'est un massacre, les saxons sont les premiers surpris du peu de pertes reçues contre une division anglaise en ordre de bataille à leur arrivée, et voilà que ces allemands prennent la ligne de communication de l'armée anglaise! 

A droite, la seconde partie du combat entre les deux armées s'annonce tout aussi violent, avec des miliciens du hanovre ébranlés par les tirs saxons, mais les canons adverses à leur tour muselés par une double batterie anglaise! Le combat dans et autour du village sera déterminant pour limiter la casse, même si l'espoir a déjà quitté le camp britannique avec la perte de tout le flanc gauche en deux tours, et la capture par l'ennemi de la ligne de retraite de l'armée. 

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Les combats commencent par des tirs d'artillerie à courte distance; ça se tire dessus à mitraille. Cette fois, les saxons endurent de lourdes pertes et la Garde britannique déboule de la colline rocailleuse, prête à jouer son rôle. Un duel de mousquetterie a lieu dans le village, où anglais et chasseurs saxons se prennent à partie dans un combat de rue très intense. Des soldats sont abattus ou blessés en nombre. Les saxons se montrent toujours très agressifs et chargent les anglais; en colonne de marche sur le centre avec la milice et les batteries, ou dans les rues du village. Partout, ils attaquent. 

Ils ne sont encore une fois jamais stoppés par les tirs défensifs des anglais. Ca tient, pourtant. Les saxons endurent plus de pertes au corps à corps dans le village, et sont désorganisés par les anglais qui s'accrochent fermement aux habitations. On se fusille à bout portant, et des maisons sont incendiées dans les combats. En plaine, les miliciens endurent de lourdes pertes mais ne décrochent pas. 

Le tout pour le tout est alors tenté par le général Cooke, qui lance la Garde Anglaise qui prend la batterie saxonne. Les belges contre-attaquent de flanc une unité ennemie, tandis que les anglais du village contre-attaquent. La grave défaite en train d'être endurée se retourne quelque peu et on peut espérer limiter la casse... Mais le régiment pris de flanc tient bon, et ne fuit pas. Pis, le régiment d'infanterie légère saxonne dans le village, pourtant éprouvé par les combats précédents, bat les anglais plus nombreux et mieux organisés, et les repousse du village in extremis juste avant la fin de la bataille! L'objectif reste donc finalement tenu contre toute attente par les saxons!

C'est une hécatombe. Les très lourdes pertes reçues, en particulier sur le flanc gauche, ne sont pas compensées par les pertes saxonnes sur le flanc droit car aucune unité ennemie ne s'est débandée. Je ne garde que la colline centrale, les saxons ont tous leurs objectifs, me privent du village à droite, et de ma ligne de communication.

C'est une très lourde défaite que je n'aurais jamais su renverser, je perds 0 à 10. 

4. Quatrième Round : Saxons de Reynier en Russie en 1812 (moi) contre Autrichiens 1812 (Jean-Louis H.)

 

 

La dernière ronde me voit retrouver mes saxons, dans un duel avec... Les frères d'armes de ma liste, les autrichiens du corps allié à Napoléon pour la campagne de Russie! Ces deux armées ont combattu les Russes côte à côte, mais en fin de campagne, les autrichiens se déclarent neutres puis changent de camp... Cette partie acharnée contre Jean-Louis aka Pépé sera une occasion de lui montrer (je l'espère), ce qu'il en coûte de trahir l'empereur! Je pars cela dit avec beaucoup d'incertitudes, car Pépé joue des types d'unité semblables aux miens tandis que le champ de bataille me rend quelque peu indécis, et que j'ai enchaîné deux grosses défaites, ce qui ne m'est jamais arrivé à NPOW. Il y a un début à tout...

Je décide de rouler "vite et bien"; en envoyant la cavalerie à gauche et la division de Reynier au centre, de sorte à défendre le village sur le flanc et menacer derrière la ligne de communication adverse avec deux divisions d'élite; cavalerie lourde et nombreuse, grenadiers, artillerie en quantité. Au centre, je mets la division Lecoq, qui devra se projeter très vite sur le village central et empêcher les autrichiens d'y aller. L'Archiduc me leurre en mettant une petite division, celle de son général en chef. Privé de son commandant principal et de deux unités qui me contournent, je suis confiant. Je suis nombreux, et de qualité. On essaie donc de se projeter rapidement vers l'avant... 

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Les premiers combats ont lieu à gauche entre la division de cavalerie lourde de Von Thielmann et l'avant-garde de l'armée autrichienne. Rapide, un régiment de Uhlans autrichiens se présente face à une batterie légère à cheval saxonne qui a le temps de dételer et de se positionner droit vers l'ennemi. Les cavaliers autrichiens chargent sans attendre, après s'être mis en formation en ligne. Les canonniers allemands paniquent en voyant cette charge adverse droit sur leur front et la pièce d'artillerie fuit dans un terrain impassable, une forêt dense, trop pour que l'artillerie y passe, ce qui la fait se rendre! Mauvaise connaissance de la règle, pas assez de jeu dans les pattes, à chaque partie son lot d'erreurs que je paie cash. 

Mais les saxons ne lâchent rien et alors qu'au centre l'infanterie saxonne avance vers le village en position centrale, les cuirassiers saxons se rassemblent. Impossible de se déployer en ligne également, l'espace est trop court! Nouvelle erreur de ma part, mauvais jets de mouvements, comme les deux parties précédentes les erreurs et dés foireux de mouvemens se succèdent mais tant pis; Thielmann pique des deux et à la tête du régiment de Zastrow, fonce sur les Uhlans! Fort heureusement, ceux-ci sont de la cavalerie légère, les cuirassiers, de la très lourde. Les autrichiens doutent et sont désorganisés, ce qui permet aux cuirassiers de leur infliger de lourdes pertes au combat lors de deux tours successifs, de l'emporter, et de repousser l'ennemi par delà son infanterie qui elle, efficace, a les points pour progresser et se mettre en carré... 

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Au centre, la division Reynier peine à se mettre en branle. Des tirs lointains d'artillerie ébranlent sans peine les Gardes du Corps qui ne peuvent soutenir les cuirassiers dans leur charge contre les carrés autrichiens, tandis que les canons sont eux aussi trop loin et trop à la peine pour soutenir l'avance. Les mauvaises nouvelles continuent de s'accumuler. Les cuirassiers manquent totalement leur charge sur un carré autrichien et se font étriller par le feu défensif de l'ennemi, artillerie et infanterie mêlés qui clairsèment les rangs des fiers cavaliers saxons! Pis encore, la fuite des cuirassiers les fait toucher le bois, impassable et contrairement à ce que je me mets en tête depuis le début de partie, les cavaliers ne coulissent pas dans leur fuite, terrain impassable est égal à reddition ! Encore une claque sur le flanc gauche, les saxons passent d'agresseurs à agressés malgré leur supériorité initiale et les pertes infligées aux autrichiens. Le général de cavalerie Thielmann est en plus retrouvé mort au milieu des corps de ses cavaliers, massacrés à bout portant par une pluie de balles.

Au centre, les autrichiens attaquent de manière décousure dans un premier temps. Leurs dragons chargent un régiment d'élite d'infanterie légère saxonne, qui se met parfaitement en carré. Le choc est à l'avantage de personne, il y a égalité avec une perte chacun, mais malgré un test à 18 les saxons font 19 sur un dé 20, et sont donc ébranlés! Les cavaliers, bien moins nombreux et avec un test à 10 avec leur perte mais la présence du général, tiennent bon! Les mauvaises nouvelles continuent encore. Un régiment de ligne saxon vient renforcer la mêlée et il redresse la situation à son tour... mais voilà que des grenadiers hongrois font la même chose de l'autre côté! Avec le bonus de carré et le ralliement du régiment d'infanterie légère, j'ai bon espoir de remporter le combat ce qui me permettra de prendre un terrible ascendant sur cette division ennemie! 

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La bagarre est terrible. Impossible pour Reynier de concéder une défaite. On ne lâche rien. Le carré est emporté sur la droite, alors qu'il est à peine entamé. Un joli "20" au pire moment fait dérouter l'unité qui se rend presque sans pertes, à des dragons autrichiens épuisés. Le régiment Von Anton qui était venu apporter son soutien retraite dans le plus grand désordre et voilà les dragons autrichiens qui chargent de flanc, dans les rues de la bourgade. Les cavaliers passent dans les rues et sabrent les saxons, qui retraitent eux aussi en abandonnant pour certains leurs armes! Le régiment, poussé dehors par les cavaliers en furie, se retrouve foudroyé en terrain clair par l'artillerie autrichienne! Heureusement, le divisionnaire Lecoq garde le contrôle des hommes encore vivants et des unités encore constituées. Le Régiment Prinz Clemenz charge l'aile autrichienne et reflue à coups de canons, tandis que l'artillerie saxonne empêche les autrichiens de contre-attaquer en les malmenant à leur tour. Le régiment de dragons ennemi est viré du bourg par une vigoureuse charge à la baïonnette du Régiment Prinz Friedrich et le combat de rues fait vite refluer les survivants ennemis en terrain clair... Où les attend le Régiment Von Anton. Les dragons autrichiens se rendent à leur tour. La plaine est jonché de corps et les deux camps ont fait de nombreux prisonniers ennemis. Le Régiment Prinz Friedrich est à son tour chargé par la réserve de grenadiers autrichiens et l'intense fusillade à bout portant met en déroute les saxons sur un nouveau "20" catastrophique! Le Régiment Von Anton remet un pied dans le village mais sous une grêle de balles tirées depuis les maisons, passe "ébranlé" ce qui empêche l'armée saxonne de contester l'objectif principal!

Cette catastrophe révèle toutefois l'intensité de la lutte sur le champ de bataille, où les unités sont jetées les unes contre les autres dans de violents corps à corps. 

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Sur le flanc gauche, on ne lâche rien non plus. Le Régiment du Roi et la batterie de Reynier tiennent le village et agressent les unités autrichiennes d'une pluie de plombs, qui clairsèment leurs rangs et subissent ainsi de lourdes pertes dans leur approche du village. La situation se redresse, mais un régiment autrichien va se former en carré sur l'arrière du village, pour empêcher les Grenadiers de la Garde d'intervenir, ou les Gardes du Corps du Roi ! Les deux unités chargent pour dégager les impromptus et malgré sa mise en désordre, le feu décousu des autrichiens occasionne quelques pertes aux Grenadiers et aux Gardes, ce qui les stoppe net! Décidément, rien ne passe, malgré cet ordre d'attaque, le général à proximité, et la qualité de ses troupes encore presque intactes! Finalement, le tour suivant et sous le feu ennemi, les officiers reprennent en main leurs hommes et les Grenadiers de la Garde passent à l'attaque. Sans pitié, ils enfoncent le carré, qui se replie avec grand peine dans la plaine, ayant subi près de 40% de pertes. 

L'Archiduc tente alors le tout pour le tout et lance ses Uhlans contre le village. S'il l'emporte, Pépé marque un 10/0 et entraîne la déroute de l'armée saxonne, éreintée et au bord de la rupture. La batterie tient bon et crache la mort sur les cavaliers autrichiens, massacrés avec leurs montures, dont les survivants partent en déroute. 

La situation est rétablie, mais Pépé prend deux objectifs et m'en prive d'un ce qui entraîne, malgré des niveaux élevés de pertes de chaque côté, de redresser la situation en terme de score.

Je perds 2 à 8 ou 1 à 9, je ne sais plus, mais c'est encore une déculottée aux points.

Epilogue

 

Je termine donc ce tournoi sur mon pire résultat à NPOW, quand j'ai d'ordinaire trois victoires et une défaite, je n'ai cette fois qu'une victoire et trois défaites. 

Le constat est le même qu'il y a plus d'un an :

- Je dois à tout prix travailler mes listes. Mes adversaires avaient des armées bien construites et compétitives. En dehors de ma saxonne dont le seul changement n'a pas été efficace; ajouter les Gardes du Corps à Reynier, je n'ai rien touché, rien modifié. Avec les anglais je me suis retrouvé totalement transpercé sans réserves et avec les saxons, mes attaques se sont totalement décousues faute de points, je devrais revoir la construction du Corps Saxon pour pouvoir mieux redispatcher les points, tandis que chez les anglais il me faut plus d'unités capables ou d'attaquer, ou de mener une contre-attaque en cas de percée dans mes lignes.

- Je dois aussi absolument relire la règle dans son intégralité. Refaire de chouettes résultats sur d'autres règles m'a beaucoup trop éloigné de NPOW ce qui m'empêche une plus grande victoire en première partie, m'amène au désastre en dernière avec les reculs impossibles qui se transforment en reddition. Je dois vraiment re-pratiquer un peu, mais surtout tout bien relire à tête reposée.

- J'ai une nouvelle armée alliée dans les bacs, peut être la jouer au prochain tournoi? Ca me peine de m'éloigner des saxons mais d'un autre côté, j'ai déjà eu de superbes parties et de grands tournois avec eux. Il est peut être temps de jouer un peu autre chose, et je fais le même constat côté coalisés!

Je tiens à remercier :

- Aux organisateurs, Alain et surtout Didier qui ont dû me rappeler pas mal de points de règles au cours du tournoi !

- A mes aimables adversaires, avec qui j'ai passé un excellent moment, dans la défaite comme dans la victoire. C'est ça NPOW; aucune prise de tête, on se marre, on bouge du napo, et on s'amuse.

- Aux organisateurs du club, Dom, je n'ai pas oublié que je te devais une bière d'ailleurs!

- Je remercie encore et toujours Père car sans lui, je barbouillerais bien mollement ces soldats de plomb qu'il sait peindre avec tant de brio.

Voici le classement final:

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